©iuvamti ftella Ca$a
ne des qualités les plus propres à la langue italienne
est assurément cette allure majestueuse qui atteste
sa parenté avec la langue de Cicéron et de Virgile.
Le prosateur dont je vais esquisser la vie est un de
ceux qui possédèrent cette qualité au plus haut de-
4 gré, comme on peut voir dans deux harangues qu’il
a laissées et qui demeurent parmi le petit nombre
des ouvrages éloquents de notre langue. Il est rare,
en effet, chez nous, que la noblesse de l’expression
réponde au sublime de la pensée : ce qu’il faut attri-
buer à l’abandon funeste et à l’état misérable où est
réduite depuis trois siècles l’éducation des peuples de
l’Italie.
Jean della Casa naquit près de Florence en 1503, et
fut conduit enfant à Bologne, pour y être élevé d’une ma-
nière conforme à la noblesse de son origine et aux rares dis-
positions qu’il annonçait. Lorsque l’apaisement des discordes
civiles permit à ses parents de rentrer à Florence, Jean retourna dans sa
patrie, qu’il quitta bientôt après pour aller à Rome où il devint clerc
de la’chambre apostolique. Il paraît que l’ambition plutôt que le dé-
dain des choses mondaines le porta à entrer dans les ordres, si l’on en
juge’parle désordre de sa vie et la licence qui règne dans ses Capitoli.
ne des qualités les plus propres à la langue italienne
est assurément cette allure majestueuse qui atteste
sa parenté avec la langue de Cicéron et de Virgile.
Le prosateur dont je vais esquisser la vie est un de
ceux qui possédèrent cette qualité au plus haut de-
4 gré, comme on peut voir dans deux harangues qu’il
a laissées et qui demeurent parmi le petit nombre
des ouvrages éloquents de notre langue. Il est rare,
en effet, chez nous, que la noblesse de l’expression
réponde au sublime de la pensée : ce qu’il faut attri-
buer à l’abandon funeste et à l’état misérable où est
réduite depuis trois siècles l’éducation des peuples de
l’Italie.
Jean della Casa naquit près de Florence en 1503, et
fut conduit enfant à Bologne, pour y être élevé d’une ma-
nière conforme à la noblesse de son origine et aux rares dis-
positions qu’il annonçait. Lorsque l’apaisement des discordes
civiles permit à ses parents de rentrer à Florence, Jean retourna dans sa
patrie, qu’il quitta bientôt après pour aller à Rome où il devint clerc
de la’chambre apostolique. Il paraît que l’ambition plutôt que le dé-
dain des choses mondaines le porta à entrer dans les ordres, si l’on en
juge’parle désordre de sa vie et la licence qui règne dans ses Capitoli.