©tangiur^inu ILrUetna
i le mépris des règles est funeste en littérature, que
dire, par contre, de cette imitation aveugle et ser-
vile des classiques qui ôte aux esprits, qu’elle courbe
sous son joug, la conscience et le sentiment de leurs
propres forces? C’est elle qui enfante ces scrupules
superstitieux qui font que l’auteur pèse chaque
mot, chaque syllabe échappée de sa plume ou de
ses lèvres, et se rend insupportable à celui qui le lit
ou qui l’écoute. Ce travers a perdu plus d’un grand
écrivain, et l’exemple de Trissin coupant lui-même les
ailes de son génie, quand la nature l’avait créé pour un
sublime essor, est là pour nous prouver que la meilleure
de toutes les règles est de prendre pour guide l’inspi- .
ration en copiant la nature, seule source de la vérité.
Jean-George Trissino naquit à Vicence le8 juillet 1478. Ses
parents, Gasparo Trissino et Cecilia Bevilacqua, comptaient
parmi les familles les plus illustres. La mort de son père,
comme il était encore enfant, et l’indifférence de sa mère re-
tardèrent ses études, en même temps qu’elles le privèrent de ces joies
de la famille qui sont le partage des autres enfants. Il les remplaça par
l’amour des belles-lettres, auquel il voua tout le reste d’une longue
existence. François de Gragnuola lui enseigna les premiers éléments.
i le mépris des règles est funeste en littérature, que
dire, par contre, de cette imitation aveugle et ser-
vile des classiques qui ôte aux esprits, qu’elle courbe
sous son joug, la conscience et le sentiment de leurs
propres forces? C’est elle qui enfante ces scrupules
superstitieux qui font que l’auteur pèse chaque
mot, chaque syllabe échappée de sa plume ou de
ses lèvres, et se rend insupportable à celui qui le lit
ou qui l’écoute. Ce travers a perdu plus d’un grand
écrivain, et l’exemple de Trissin coupant lui-même les
ailes de son génie, quand la nature l’avait créé pour un
sublime essor, est là pour nous prouver que la meilleure
de toutes les règles est de prendre pour guide l’inspi- .
ration en copiant la nature, seule source de la vérité.
Jean-George Trissino naquit à Vicence le8 juillet 1478. Ses
parents, Gasparo Trissino et Cecilia Bevilacqua, comptaient
parmi les familles les plus illustres. La mort de son père,
comme il était encore enfant, et l’indifférence de sa mère re-
tardèrent ses études, en même temps qu’elles le privèrent de ces joies
de la famille qui sont le partage des autres enfants. Il les remplaça par
l’amour des belles-lettres, auquel il voua tout le reste d’une longue
existence. François de Gragnuola lui enseigna les premiers éléments.