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a peinture dut beaucoup aux grâces de Lionard
de Vinci, au coloris du Titien, à la majesté de
Michel-Ange, au moelleux du Corrège, à la pompe
de Véronèse; mais elle fut encore plus redevable
à un homme qui offrit la réunion de toutes ces
qualités , et qui sut de plus exprimer avec un art
divin les sentiments les plus délicats sur les figures
de ses personnages, un homme que l’on pourrait ap-
peler le peintre de l’âme, s’il était permis de ne voir dans
ses illustres contemporains que les peintres du corps.
Mais comment faire pour parler dignement du divin ar-
tiste dont on a dit qu’il avait été donné à la terre pour
apporter aux hommes une image des beautés du paradis?
Raphaël Sanzio naquit, en 1483, à Urbin. Comblé par la
Providence de tous les dons, beauté, grâce, vertu, génie, no-
blesse , la Fortune lui donna pour père un peintre, afin qu’il
apprît jeune cet art où il devait atteindre à une hauteur déses-
pérante pour quiconque serait tenté de l’imiter. Il étudia à Pérouse sous
Pietro Vannucci, qu’il égala et surpassa bientôt. Il se rendit ensuite à
Florence, où il eut pour maître Masaccio et Lionard de Vinci ; son ta-
lent acheva de se mûrir sous ces illustres modèles, et il parut dès lors
avoir entièrement abandonné la manière de Pérugin pour en adopter une
a peinture dut beaucoup aux grâces de Lionard
de Vinci, au coloris du Titien, à la majesté de
Michel-Ange, au moelleux du Corrège, à la pompe
de Véronèse; mais elle fut encore plus redevable
à un homme qui offrit la réunion de toutes ces
qualités , et qui sut de plus exprimer avec un art
divin les sentiments les plus délicats sur les figures
de ses personnages, un homme que l’on pourrait ap-
peler le peintre de l’âme, s’il était permis de ne voir dans
ses illustres contemporains que les peintres du corps.
Mais comment faire pour parler dignement du divin ar-
tiste dont on a dit qu’il avait été donné à la terre pour
apporter aux hommes une image des beautés du paradis?
Raphaël Sanzio naquit, en 1483, à Urbin. Comblé par la
Providence de tous les dons, beauté, grâce, vertu, génie, no-
blesse , la Fortune lui donna pour père un peintre, afin qu’il
apprît jeune cet art où il devait atteindre à une hauteur déses-
pérante pour quiconque serait tenté de l’imiter. Il étudia à Pérouse sous
Pietro Vannucci, qu’il égala et surpassa bientôt. Il se rendit ensuite à
Florence, où il eut pour maître Masaccio et Lionard de Vinci ; son ta-
lent acheva de se mûrir sous ces illustres modèles, et il parut dès lors
avoir entièrement abandonné la manière de Pérugin pour en adopter une