lîitterin TUfteri.
e serait une tâche interminable que d’énumérer les
noms de tous ceux qui contribuèrent à l’accroisse-
ment des diverses branches de l’art ou de la science,
parce qu’il n’y a point de siècle ou de nation qui
n’en ait à citer plusieurs. Mais en revanche combien
peu compted-on de ces hommes qui méritèrent d’être
inscrits parmi les pères de l’humanité pour avoir fait
servir le ministère de la parole au triomphe de la
vertu, dissipé les ténèbres du siècle, et réveillé dans les
âmes l’ardeur des nobles entreprises? La plupart n’ont
eu d’autre but que de charmer les oreilles, et préoc-
cupés uniquement de l’harmonie des sons, ils sont cause
que le nom de poète est pris le plus souvent comme
synonyme de frivolité et d’extravagance. Tels ne furent pas
quelques-uns des poètes dont se vante à bon droit l’Italie.
Nous connaissons déjà le premier d’entre eux, le philosophe
et théologien Alighieri : voici venir maintenant le second et
son égal, sinon par le génie (car qui oserait-on lui comparer?), du
moins par l’âme et par le patriotisme.
Le comte Vittorio Alfieri naquit en 1749, dans la petite ville d’Asti.
Dans la dixième année de sa végétation , comme il l’appelle , il entra à
l’Académie de Turin , d’où, il sortit à dix-huit ans, ne sachant rien, et
e serait une tâche interminable que d’énumérer les
noms de tous ceux qui contribuèrent à l’accroisse-
ment des diverses branches de l’art ou de la science,
parce qu’il n’y a point de siècle ou de nation qui
n’en ait à citer plusieurs. Mais en revanche combien
peu compted-on de ces hommes qui méritèrent d’être
inscrits parmi les pères de l’humanité pour avoir fait
servir le ministère de la parole au triomphe de la
vertu, dissipé les ténèbres du siècle, et réveillé dans les
âmes l’ardeur des nobles entreprises? La plupart n’ont
eu d’autre but que de charmer les oreilles, et préoc-
cupés uniquement de l’harmonie des sons, ils sont cause
que le nom de poète est pris le plus souvent comme
synonyme de frivolité et d’extravagance. Tels ne furent pas
quelques-uns des poètes dont se vante à bon droit l’Italie.
Nous connaissons déjà le premier d’entre eux, le philosophe
et théologien Alighieri : voici venir maintenant le second et
son égal, sinon par le génie (car qui oserait-on lui comparer?), du
moins par l’âme et par le patriotisme.
Le comte Vittorio Alfieri naquit en 1749, dans la petite ville d’Asti.
Dans la dixième année de sa végétation , comme il l’appelle , il entra à
l’Académie de Turin , d’où, il sortit à dix-huit ans, ne sachant rien, et