e ne sont pas les orateurs sacrés qui manquent à
l’Italie ; Dieu sait, au contraire, combien on voit
de ces prédicateurs qui remplacent par des gestes
et des cris de possédés l’éloquence sage et douce
des premiers apôtres de l’Évangile, et dont le fa-
natisme aveugle fait souvenir involontairement de
ces paroles de Clément XIV, qu’un faux zèle est
pire que l’incrédulité. L’orateur dont je vais parler
fut une des rares exceptions à cette règle; et si l’Italie
s’enorgueillit de lui comme d’un de ses écrivains les
plus purs, l’Église peut le compter parmi ses plus dignes
apôtres qui par la vertu de leur exemple gagnent des
âmes à Jésus-Christ.
Giuseppe Barbiéri naquit à Bassano, sur la fin du dernier
' siècle. A vingt-cinq ans il professa la rhétorique au collège
de Praglia, et peu après il connut Melchior Cesarotti, dont
les conseils paternels furent pour lui d’un grand secours. Il
publia à cette époque plusieurs petits poèmes dans le goût d’Ossian,
Bassano, les Collines Euganéennes, les Saisons ,\q Cabinet de phy-
sique. C’était Cesarotti qui le poussait dans cette voie, et tel était l’at-
tachement qu’il portait à son disciple, qu’il obtint pour lui la survivance
de sa chaire. Barbiéri professa successivement dans la suite le droit na-
l’Italie ; Dieu sait, au contraire, combien on voit
de ces prédicateurs qui remplacent par des gestes
et des cris de possédés l’éloquence sage et douce
des premiers apôtres de l’Évangile, et dont le fa-
natisme aveugle fait souvenir involontairement de
ces paroles de Clément XIV, qu’un faux zèle est
pire que l’incrédulité. L’orateur dont je vais parler
fut une des rares exceptions à cette règle; et si l’Italie
s’enorgueillit de lui comme d’un de ses écrivains les
plus purs, l’Église peut le compter parmi ses plus dignes
apôtres qui par la vertu de leur exemple gagnent des
âmes à Jésus-Christ.
Giuseppe Barbiéri naquit à Bassano, sur la fin du dernier
' siècle. A vingt-cinq ans il professa la rhétorique au collège
de Praglia, et peu après il connut Melchior Cesarotti, dont
les conseils paternels furent pour lui d’un grand secours. Il
publia à cette époque plusieurs petits poèmes dans le goût d’Ossian,
Bassano, les Collines Euganéennes, les Saisons ,\q Cabinet de phy-
sique. C’était Cesarotti qui le poussait dans cette voie, et tel était l’at-
tachement qu’il portait à son disciple, qu’il obtint pour lui la survivance
de sa chaire. Barbiéri professa successivement dans la suite le droit na-