(Buîmarbini.
arfois il semble que la fortune soit l’arbitre sou-
veraine non-seulement de la vie, mais encore de la
réputation des hommes. Comment expliquer au-
trement cette fatalité qui poursuit dans Machiavel
le champion de la tyrannie, lui qui en fut l’adver-
saire implacable, lorsqu’on voit le nom de Guicciar-
dini exempt du blâme justement infligé à tous
ceux qui, pouvant affranchir la patrie, la précipi-
tent dans une pire servitude ?
A Florence, appelée à bon droit l’Athènes de l’Italie,
naquit en 1482 François Guicciardini d’une famille no-
ble. Jeune encore, il montra une grande aptitude pour
les affaires, moins encore par ses connaissances pro-
fondes en droit que par la souplesse merveilleuse de son
esprit. Envoyé en ambassade par ses concitoyens auprès de
Ferdinand, en 1512, lorsque les armes de ce tyran fortuné
portaient le ravage en Italie, il apprit à la cour d’Espagne
cette politique hypocrite qui fait passer l’utile avant le juste, la force
avant le droit. De retour dans sa patrie, comblé de la faveur et des
présents du roi d’Aragon, il fut député par la république auprès de
Léon X qui, charmé de ses talents, l’attira à son service, et le fit gou-
verneur de Modène et Reggio, puis de Parme, qu’il défendit vaillam-
arfois il semble que la fortune soit l’arbitre sou-
veraine non-seulement de la vie, mais encore de la
réputation des hommes. Comment expliquer au-
trement cette fatalité qui poursuit dans Machiavel
le champion de la tyrannie, lui qui en fut l’adver-
saire implacable, lorsqu’on voit le nom de Guicciar-
dini exempt du blâme justement infligé à tous
ceux qui, pouvant affranchir la patrie, la précipi-
tent dans une pire servitude ?
A Florence, appelée à bon droit l’Athènes de l’Italie,
naquit en 1482 François Guicciardini d’une famille no-
ble. Jeune encore, il montra une grande aptitude pour
les affaires, moins encore par ses connaissances pro-
fondes en droit que par la souplesse merveilleuse de son
esprit. Envoyé en ambassade par ses concitoyens auprès de
Ferdinand, en 1512, lorsque les armes de ce tyran fortuné
portaient le ravage en Italie, il apprit à la cour d’Espagne
cette politique hypocrite qui fait passer l’utile avant le juste, la force
avant le droit. De retour dans sa patrie, comblé de la faveur et des
présents du roi d’Aragon, il fut député par la république auprès de
Léon X qui, charmé de ses talents, l’attira à son service, et le fit gou-
verneur de Modène et Reggio, puis de Parme, qu’il défendit vaillam-