jpütru Bemba
e xve siècle en Italie avait déjà commencé la déca-
dence de la langue, lorsqu’un homme entreprit
heureusement, en joignant la théorie à l’exemple,
de lui rendre l’éclat qu’elle avait perdu depuis le
temps de Dante et de Boccace. Cet homme fut en
outre le restaurateur des lettres grecques et latines
dans ce siècle, où il se distingua par la noblesse de
son âme, l’étendue de ses connaissances, et son
talent comme écrivain.
Il se nommait Pierre Bembo, fds de Bernard, patricien
de Venise, où il naquit en 1470. C’est là qu’il étudia le
latin, où il fit des progrès surprenants. Chargé par son
père de suivre un procès contre un certain Simon Goro,
le neveu de celui-ci parvint à lui soustraire un papier qu’il
destinait aux juges. Une querelle s’ensuivit, on dégaina, et
Bembo fut blessé grièvement à la main droite. Bientôt après
il se rendit à Messine pour suivre les cours de grec du célèbre
professeur Constantin Lascaris. De retour à Venise il entra dans les
affaires pour obéir à son père, qui était ambassadeur de la république ;
mais voyant qu’il y était peu propre, il les abandonna peu après. Il
alla à Ferrare, où il se lia avec Antonio Tebaldeo, Jacopo Sadoleto ,
Hercule Strozzi, le duc Alphonse et Lucrèce Borgia, dont il fut, dit-
e xve siècle en Italie avait déjà commencé la déca-
dence de la langue, lorsqu’un homme entreprit
heureusement, en joignant la théorie à l’exemple,
de lui rendre l’éclat qu’elle avait perdu depuis le
temps de Dante et de Boccace. Cet homme fut en
outre le restaurateur des lettres grecques et latines
dans ce siècle, où il se distingua par la noblesse de
son âme, l’étendue de ses connaissances, et son
talent comme écrivain.
Il se nommait Pierre Bembo, fds de Bernard, patricien
de Venise, où il naquit en 1470. C’est là qu’il étudia le
latin, où il fit des progrès surprenants. Chargé par son
père de suivre un procès contre un certain Simon Goro,
le neveu de celui-ci parvint à lui soustraire un papier qu’il
destinait aux juges. Une querelle s’ensuivit, on dégaina, et
Bembo fut blessé grièvement à la main droite. Bientôt après
il se rendit à Messine pour suivre les cours de grec du célèbre
professeur Constantin Lascaris. De retour à Venise il entra dans les
affaires pour obéir à son père, qui était ambassadeur de la république ;
mais voyant qu’il y était peu propre, il les abandonna peu après. Il
alla à Ferrare, où il se lia avec Antonio Tebaldeo, Jacopo Sadoleto ,
Hercule Strozzi, le duc Alphonse et Lucrèce Borgia, dont il fut, dit-