Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

DOI chapter:
Prosateurs du XIVᵉ au XVIᵉ Siècle
DOI chapter:
Pietro Bembo
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0363

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
PIETRO BEMBO.

333

on, l’amant1. Il passa ensuite à Rome, où l’amitié de Jules II et de
Léon X, dont il devint secrétaire, le mit en état de mener une existence
large et fastueuse. Il tomba, à cette époque, sous le joug d’une certaine
Morosina, qui exerça un grand empire sur lui tant qu’elle vécut, et le
rendit père de deux fils et d’une fille2.
La vie mondaine que menait Bembo, si elle ne l’empêcha pas de
remplir les devoirs de sa charge, altéra sa santé au point que ses jours
mêmes étaient menacés. Il obtint alors la permission du pape d’aller
à Padoue, où un séjour long et paisible lui rendit avec les forces du
corps la tranquillité de l’âme. A la mort de Léon X il se retira tout à
fait des soins et des plaisirs de la cour. Sa maison , ornée de livres , de
médailles, de sculptures, d’un jardin botanique, devint une académie
de Sciences, de Lettres et d’Arts. Sa vie se fût achevée dans cette bien-
heureuse retraite, si Paul III, l’ayant appelé auprès de lui, en 1549, ne
l’eût revêtu de la pourpre romaine, qui fut refusée à Casa et à quel-
ques autres dont la vie n’avait pas été plus licencieuse que la sienne3.
Mais il est vrai de dire que les mœurs de Bembo s’amendèrent tout à fait,
à partir de cette époque, et Rome, qui avait trouvé dans le nouveau
cardinal un modèle de ces vertus dont le clergé romain était alors
si pauvre, s’affligea doublement lorsqu’elle le perdit, en 1547.
Bien que les défauts de cet auteur accusent un génie peu inventif et
une imitation servile de Pétrarque et de Cicéron, selon qu’il écrit en
italien ou en latin, Bembo a été beaucoup loué par ses contemporains,
qui lui ont su gré d’avoir passé par-dessus la barbarie du siècle précé-
dent pour remonter directement à la source pure et féconde du xnie.
Cette recherche laborieuse doit nous rendre indulgents aujourd’hui
encore pour ses Bime amorose, que Zanotti met au premier rang
après celles de Pétrarque ; pour ses Asolani, où une brillante com-
pagnie disserte sur l’amour, et pour son Traité de la langue ita-
lienne , en trois livres, où l’auteur met en pratique une grande partie
de ses préceptes, bien qu’à vrai dire , il ne réussisse pas toujours à
dissimuler le travail de ses périodes. C’est un ouvrage tout de gram-
maire, sous forme de dialogue, qui charmait Annibal Caro , au point
de lui faire dire : « C’est lui qui le premier a enseigné à notre époque
1 On conserve à l’Ambrosienne, à Milan, dix lettres manuscrites de Lucrèce Borgia à
Bembo, alors âgé d’un peu plus de trente ans, et qui ne devint prêtre et cardinal que
longtemps après. A la suite de ces lettres est une pièce de vers espagnols de celui-ci, qui
respire le platonisme le plus exalté et le plus pur; la réponse de la dame, qu’elle accom-
pagne d’une boucle de ses cheveux, est beaucoup plus nette. (Aote du traducteur.)
2 Un de ses fils, Torquato, éleva à Bembo le tombeau qu’on voit encore aujourd’hui
dans l’église de la Minerve, à Rome. {Note du traducteur.)
3 Une inscription gravée sur le tombeau dont il a été parlé dans la note précédente,
porteque Bembo a été admis dans le sacré Collège, ob singulares ejus virtutes.
{Note du traducteur.)
Image description
There is no information available here for this page.

Temporarily hide column
 
Annotationen