Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]: L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques (Paris: Baudry, librairie européenne, 1851)

Ivtnuirî'o

Scarlatti n’appartient pas tout entier l’honneur de
la révolution philosophique opérée dans la mu-
sique théâtrale. Il est juste de nommer après lui
un homme qui , avec une science profonde du
contre-point, introduisit dans l’opéra séria et buffa
la grâce et la mélodie, la variété et le brillant des
accompagnements, et qui, non content de cela,
après s’être fait applaudir au théâtre comme com-
positeur, visa à un but plus élevé.
Leonardo Léo naquit en 1694, à San Vito degli Schiavi.
Son penchant pour la musique se décela de bonne heure;
les chants, les bruits des instruments, exerçaient un
charme invincible sur lui, et le plongeaient dans une
extase méditative extraordinaire pour son âge. Les circon-
stances favorisèrent ce penchant naturel, et il entra à
l’école de Scarlatti. Pour les organisations d’élite, le passage
est court des bancs de l’élève à la chaire du maître : aussi,


Léo se vit-il bientôt professeur aux conservatoires de la Piété et de
Loreto, où il eut pour élèves Jomelli, Caffaro, Tïaietta. Il avait à
peine passé cinquante ans lorsqu’un jour, étant à son clavecin, il mou-
rut subitement, laissant Naples inconsolable d’une telle perte, consi-
dérée comme une calamité publique.