Jrançoiô Pétrarque
u second rang parmi les quatre merveilleux génies
qui montrèrent ce que peut faire l’esprit italien
avec la langue italienne, se place celui qui, lais-
sant aux anciens leur Cupidon, conseiller d’infàmes
débauches, peignit l’amour avec des traits si chas-
tes ’ avec une s* ineffable douceur qu’on croirait
entendre la parole même de ce dieu, le souffle et la
væ de l’univers. Plus heureux que ses rivaux de
gloire, François Pétrarque se vit l’objet des cares-
gjF ses et des distinctions de papes et d’empereurs, ap-
pelé dans un même jour à Paris pour y recevoir le lau-
nr rier que lui décernait l’Université de cette ville, et à
jp Rome pour y être couronné au Capitole, et solennelle-
û ment gratifié par la république de Venise, qui craignait
qu’il ne quittât son territoire, d’une maison, avec le privi-
lège de s’asseoir dans toutes les cérémonies à côté de son
doge , dans les rangs de ses orgueilleux sénateurs.
Retraçons en quelques mots les événements d’une vie si
glorieuse ; et pour cela nous ne pouvons mieux faire que de rappeler
ce que lui-même en a écrit dans ses Lettres latines, et surtout dans
celle qu’il intitula à la Postérité, et que Marsand a traduite :
« S’il se trouvait quelques gens qui ne dédaignassent pas de connaître
u second rang parmi les quatre merveilleux génies
qui montrèrent ce que peut faire l’esprit italien
avec la langue italienne, se place celui qui, lais-
sant aux anciens leur Cupidon, conseiller d’infàmes
débauches, peignit l’amour avec des traits si chas-
tes ’ avec une s* ineffable douceur qu’on croirait
entendre la parole même de ce dieu, le souffle et la
væ de l’univers. Plus heureux que ses rivaux de
gloire, François Pétrarque se vit l’objet des cares-
gjF ses et des distinctions de papes et d’empereurs, ap-
pelé dans un même jour à Paris pour y recevoir le lau-
nr rier que lui décernait l’Université de cette ville, et à
jp Rome pour y être couronné au Capitole, et solennelle-
û ment gratifié par la république de Venise, qui craignait
qu’il ne quittât son territoire, d’une maison, avec le privi-
lège de s’asseoir dans toutes les cérémonies à côté de son
doge , dans les rangs de ses orgueilleux sénateurs.
Retraçons en quelques mots les événements d’une vie si
glorieuse ; et pour cela nous ne pouvons mieux faire que de rappeler
ce que lui-même en a écrit dans ses Lettres latines, et surtout dans
celle qu’il intitula à la Postérité, et que Marsand a traduite :
« S’il se trouvait quelques gens qui ne dédaignassent pas de connaître