J^abella 3nbmni
R’il est rare que les esprits même les plus distingués,
échappent complètement à l’influence de leur
époque , il n’y a pas lieu de s’étonner qu’une
femme, douée d’une imagination vive , se soit
laissé égarer par cette recherche et ces faux
brillants, auxquels sacrifient encore aujourd’hui
beaucoup de nos écrivains. Aussi n’aurais-je pas
parlé de cette nouvelle muse si elle ne m’eût paru
ne à d’autres titres d’une partie de cette renommée
it elle jouit et dont un sécentiste enthousiaste rendait
si témoignage : « L’Andreini porte sur ses lèvres
ivier de Pallas, sur son visage les jardins d’Adonis,
is son sein le banquet des Dieux, sur sa poitrine
ire de Vénus, et entre ses bras le chaste Amour. »
la Andreini, née à Padoue en 1552, montra dès l’en-
| goût prononcé pour l’étude : « A peine avais-je appris
a me, uit-elle elle-même, que je me mis à composer ma pas-
torale de Myrtile, dont le mauvais succès provint sans doute de ma
propre insuffisance, mais un peu aussi d’un manque de courtoisie delà
part du public. » Je ne mentionne ici cette fade et servile imitation de
XAminta, où l’on chercherait vainement l’esprit et les grâces du mo-
dèle, que parce que la composition de ce petit drame détermina lavo-
R’il est rare que les esprits même les plus distingués,
échappent complètement à l’influence de leur
époque , il n’y a pas lieu de s’étonner qu’une
femme, douée d’une imagination vive , se soit
laissé égarer par cette recherche et ces faux
brillants, auxquels sacrifient encore aujourd’hui
beaucoup de nos écrivains. Aussi n’aurais-je pas
parlé de cette nouvelle muse si elle ne m’eût paru
ne à d’autres titres d’une partie de cette renommée
it elle jouit et dont un sécentiste enthousiaste rendait
si témoignage : « L’Andreini porte sur ses lèvres
ivier de Pallas, sur son visage les jardins d’Adonis,
is son sein le banquet des Dieux, sur sa poitrine
ire de Vénus, et entre ses bras le chaste Amour. »
la Andreini, née à Padoue en 1552, montra dès l’en-
| goût prononcé pour l’étude : « A peine avais-je appris
a me, uit-elle elle-même, que je me mis à composer ma pas-
torale de Myrtile, dont le mauvais succès provint sans doute de ma
propre insuffisance, mais un peu aussi d’un manque de courtoisie delà
part du public. » Je ne mentionne ici cette fade et servile imitation de
XAminta, où l’on chercherait vainement l’esprit et les grâces du mo-
dèle, que parce que la composition de ce petit drame détermina lavo-