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a splendeur artistique de l’Italie, après s’être main-
tenue avec éclat pendant plus de quatre siècles,
déclina par des causes qu’il serait trop long d’énu-
mérer, mais surtout par l’effet de cette force irré-
sistible qui entraîna Rome, Athènes et Carthage.
De temps à autre, cependant, on vit s’élever quel-
ques artistes éminents, à l’exemple de celui-ci,
comme pour protester contre la qualification de
terre des morts donnée récemment à l’Italie. Il faut se
rappeler la complète décadence de la sculpture après
la mort de Bonarroti, pour pouvoir apprécier le mérite
de l’homme qui en fut le restaurateur, et qui mérita,
par la pureté idéale de sa forme, par la perfection des
extrémités, par l’expression gracieuse et touchante dont il
revêtit le marbre, d’être appelé l’héritier des Grecs, le Cor-
rège de la sculpture, le prince de l’art moderne.
Possagno, village au pied des Alpes vénétiques, eut le
bonheur de voir naître, dans l’année 1757, Antonio Canova. Celui-ci
apprit de son père, pauvre ouvrier, à dégrossir les pierres, que la nature
lui enseigna à changer en statues, et il put, à peine sorti de l’enfance ,
modeler un lion pour les Falier, sénateurs, qui, frappés des rares dis-
positions du jeune homme, devinrent ses protecteurs.
Arrivé à Venise, Canova comprit vite qu’en l’absence des modèles
a splendeur artistique de l’Italie, après s’être main-
tenue avec éclat pendant plus de quatre siècles,
déclina par des causes qu’il serait trop long d’énu-
mérer, mais surtout par l’effet de cette force irré-
sistible qui entraîna Rome, Athènes et Carthage.
De temps à autre, cependant, on vit s’élever quel-
ques artistes éminents, à l’exemple de celui-ci,
comme pour protester contre la qualification de
terre des morts donnée récemment à l’Italie. Il faut se
rappeler la complète décadence de la sculpture après
la mort de Bonarroti, pour pouvoir apprécier le mérite
de l’homme qui en fut le restaurateur, et qui mérita,
par la pureté idéale de sa forme, par la perfection des
extrémités, par l’expression gracieuse et touchante dont il
revêtit le marbre, d’être appelé l’héritier des Grecs, le Cor-
rège de la sculpture, le prince de l’art moderne.
Possagno, village au pied des Alpes vénétiques, eut le
bonheur de voir naître, dans l’année 1757, Antonio Canova. Celui-ci
apprit de son père, pauvre ouvrier, à dégrossir les pierres, que la nature
lui enseigna à changer en statues, et il put, à peine sorti de l’enfance ,
modeler un lion pour les Falier, sénateurs, qui, frappés des rares dis-
positions du jeune homme, devinrent ses protecteurs.
Arrivé à Venise, Canova comprit vite qu’en l’absence des modèles