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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Femmes Poëtes Ancienne et Modernes
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Teresa Landettini
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0284

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258 TERESA BANDETTINI.
nelli appela deux perles sans pareilles les petits poèmes en vers libres
de Montramito et de Viareggio. La Théséide en ottava rima est re-
marquable surtout par le but moral. Et l’on cite parmi ses tragédies
Polydore, qui fut applaudi durant trois soirées par les Milanais.
Le vers, dépouillé de la chaleur et de l’harmonie que lui prête l’im-
provisateur, paraît, en général, froid et lourd à la lecture. C’est pour-
quoi je n’ai voulu citer aucune des poésies improvisées de Corilla
Olimpica, et j’en ferai de même pour XAmaryllis étrusque. Je me con-
tenterai de transcrire une canzone composée par elle pour une canta-
trice célèbre , et qui montre à quelle hauteur elle aurait pu atteindre
si elle eût pris l’habitude, dès ses premières années, de mûrir son inspi-
ration :
« Fontaine de nectar, chère harmonie, à travers quels sentiers in-
connus m’entraînes-tu sur ton aile rapide, remplie d’une sainte ivresse?
« O souveraine de toute beauté, c’est toi qui m’inspires mes paroles,
c’est toi qui prêtes la vie à mes pensées.
« Les arbres et les prairies ont une voix et une âme lorsqu’ils mur-
murent au soleil levant et secouent la rosée humide de la nuit.
« Et lorsque la brillante Iris vient à faire briller dans le ciel le prisme
aux sept couleurs, n’est-elle pas comme l’image visible des sons?
« Les vagues murmurantes de la mer, la brise qui agite la vigne sur
les coteaux ont une voix, comme les terribles grondements du tonnerre.
« Tout l’univers ensemble n’est qu’harmonie ; la terre, l’air sont un
universel et magnifique concert. »
Thérèse Bandettini eut une âme à la hauteur de son génie. La pau-
vreté, si mauvaise conseillère, la vie de théâtre, si pleine de dangers,
ne l’empêchèrent pas de satisfaire à tous ses devoirs de fille, d’épouse,
de mère, de citoyenne, et passant impunément à travers les périls de
sa profession, ce qui eût été un écueil pour une autre ne servit qu’à
faire triompher sa vertu. Elle ne voulait que gagner un peu d’argent
afin de satisfaire sa passion pour l’étude. Toutes les connaissances l’atti-
raient. Elle apprit la physique à Bologne, l’histoire naturelle à Venise,
le latin même et le français. Aussi lorsqu’on avril 1837 l’heure fatale
vint à sonner pour elle, elle quitta sans remords et sans regrets ce
monde dont elle avait su vaincre les dangers à l’aide du travail et du
respect constant de soi-même.
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