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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes Italiens
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Torquato Tasso
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0096

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TORQUATO TASSO.

fut déclaré banni et paya de l’exil son attachement pour le seigneur
dont il était l’ami. Torquato, conduit à Naples par sa mère, étudia les
lettres grecques et latines au collège des Jésuites, et à neuf ans, il avait
déjà su s’approprier les beautés d’Homère et de Virgile, assez pour
composer des vers et des discours, véritablement merveilleux dans un
âge si tendre.
Bernardo Tasso, qui était revenu de France à Rome, appela
Torquato auprès de lui, et peu après celui-ci perdit sa mère Porzia,
qui avait été obligée de rester à Naples. Cependant Rome n’offrant
point à Bernardo assez de sécurité, il se retira à Urbin, et envoya
son fils à Bergame et de là à Padoue pour y apprendre le droit civil
et canonique, sachant par sa propre expérience quelle pauvre et triste
compagne était la poésie. Mais Torquato, comme Dante, Pétrarque,
Boccace, l’Arioste et beaucoup d’autres, avait le droit en horreur, tant
qu’à la fin son père, qui était un homme sage, le voyant plus occupé
de composer des vers que de commenter les canons, jugea avec
raison qu’il valait mieux le laisser suivre sa vocation et se désaltérer
aux sources de la poésie et de la philosophie. Il termina à cette époque
en moins de dix mois un poëme en douze chants, né au milieu des
épines de la jurisprudence et dont il avait conçu l’idée ayant à peine
dix-huit ans : c’est le poëme de Renaud, dans lequel il montre le pres-
sentiment de sa gloire future et parle en ces termes de l’aridité de ses
travaux :
« Etudes ingrates, sous le lourd poids desquelles je gis inconnu à au-
trui et pesant à moi-même. »
Lorsque les deux professeurs Sigonio et Pandasio furent appelés à
Bologne, le poète les y suivit, et c’est dans cette ville qu’il commença la
Jérusalem délivrée, cruellement interrompue par les malheurs de sa
vie. Accusé d’avoir écrit une satire contre quelques Bolonais puissants,
il vit son domicile envahi par le barigel, ses papiers enlevés, et il dut
s’estimer fort heureux d’échapper à ce prix aux griffes de ses calomnia-
teurs. Force lui fut de quitter Bologne, et s’étant réfugié à Padoue, il
y continua ses exercices philosophiques, et composa trois Discours
sur VArt Poétique. Ses études terminées il fut fait gentilhomme du
cardinal Louis d’Este, auquel il dédia son Renaud, et vint à Ferrare.
Ferrare était alors en liesse et en tournois à l’occasion du mariage
d’Alphonse II, frère du cardinal, avec l’archiduchesse Barbara. Ces fêtes
plurent grandement à Torquato, passionné pour les exercices chevale-
resques. Il se voyait d’ailleurs distingué par le duc, qui l’encouragea à
continuer sa Jérusalem délivrée, et surtout par les princesses Lucrèce et
Eléonore, ses sœurs, qui dans leur amour pour les lettres et pour les
beaux-arts , se déclarèrent les admiratrices et les protectrices du poète.
Eléonore était célèbre entre toutes les princesses italiennes, et sa rare
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