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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes du Moyen Age
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Luigi Pulci
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0119

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LUIGI PULCI.

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dites et écrites, fut enterré sans aucune cérémonie religieuse, par ordre
des supérieurs, auprès d’un puits en face de l’église Saint-Thomas. Si
le fait est vrai, ce dont il est permis de douter, il ne me paraît pas
qu’on puisse l’attribuer à ses écrits ; car, pour peu que l’on songe à la
licence habituelle aux écrivains avant le concile de Trente, on trou-
vera que ces mêmes écrits sont entièrement dégagés des souillures que
rendaient alors si fréquentes l’usage et le goût du siècle.
Cette ignorance où l’on est de la vie de Pulci tourne sans doute à sa
gloire, puisqu’elle nous autorise à penser que son existence tout en-
tière s’écoula au sein de doux loisirs domestiques, dans le culte des
muses, loin des brigues politiques et de cette cour des Médicis, qui fut
si funeste à son ami Politien. Ce fut vertu en lui de s’être ainsi tenu
dans l’ombre, car il est certain que la mère des Médicis, Lugrezia Torna-
buoni, l’engagea elle-même à composer le Morgante maggiore, lequel
fut chanté à la table de Laurent, à la manière des anciens rapsodes, en
présence de Ficin, de Politien et des plus beaux génies de l’époque. Ce
poème romanesque, composé de vingt-huit chants, et pour lequel
Pulci s’est servi de la chronique de l’archevêque Turpin et des autres
romans de chevalerie, est rempli de rois, de chevaliers, de diables et
de géants ; il n’y manque ni duels, ni batailles, et l’on y conquiert des
royaumes en un jour. C’est qu’il avait surtout en vue de tourner en ri-
dicule les paladins et tous les exploits héroïques. Il ne traite pas mieux
Charlemagne, car il nous le montre dupé par le fourbe Gano, dont il
feint d’ignorer les perfidies, quand elles lui sont utiles pour perdre
Roland, Renaud et les autres preux qu’il hait par jalousie, tout en se
servant bassement de leur vaillance dans les périls : grand enseigne-
ment pour qui se soumet à la servitude des cours. Mais Gravina pré-
tend « qu’il a osé étendre ses infâmes moqueries jusqu’aux choses
divines, dont il fait un abus si sacrilège, qu’au lieu de rire il excite l’in-
dignation et l’horreur; car, à chaque instant, on le voit affubler d’un
sens vil et profane les dogmes les plus salutaires de l’Écriture sainte, les
préceptes les plus graves de la morale chrétienne et de la théologie. »
Cependant je pourrais citer de nombreux passages où Pulci ré-
sout en théologien quelques-uns de ces doutes capables d’ébranler
la foi ; voici un de ces passages ; il est pris du chant XXVe, lorsque
Malagigi, interrogeant le diable Astaroth sur Lucifer et sur les anges
précipités de l’Empyrée, lui dit :
« Si ce premier moteur, que chacun adore, connaissait votre
mal dès l’origine et en voyait d’avance le point et l’heure, il semble que
son droit soit injuste, et que sa charité ait failli, car il vous aurait à la
fois créés et damnés. »
Mais ce diable, atteint par un repentir sans espoir et par ces passions
profondes qui rendent si terrible le Satan de Milton et le Pluton du
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