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LUIGI ALAMANN1.
dans ses terribles colères, chasser les fleuves à la montagne comme
pour montrer qu’il est bien celui qui leur donne ou leur retire, à cous
tant qu’ils sont, leur puissance et leurs ondes. Mais, ce qui vaut mieux
encore, au lieu de ces divisions funestes, de ces ambitions aveugles
ennemies de toute vertu, de toute foi, de toute justice, de tout hon-
neur comme celles qui déchirent aujourd’hui le sein malheureux de
l’Italie, il verra régner partout autour de soi la paix et l’amour, il verra
les plus riches seigneurs et la multitude sans nom vivre ensemble
sous des lois paternelles, et conservant chacun , sans outrager autrui,
le rang que lui a assigné la fortune. »
C’est ainsi que le poète trace un vivant tableau des maux qui déso-
laient alors l’Italie, et que le temps est loin d’avoir cicatrisés. C’est
ainsi que la terre privilégiée de la nature en était réduite à porter en-
vie à la contrée bienheureuse qu’Alamanni célèbre dans ses vers.
Pour moi je me suis plu à les citer en entier, parce que s’ils présen-
tent une peinture déchirante de ma patrie, ils louent beaucoup plus
dignement que je ne pourrais le faire cette France hospitalière, dans
le sein de laquelle j’ai trouvé le repos et le salut.
LUIGI ALAMANN1.
dans ses terribles colères, chasser les fleuves à la montagne comme
pour montrer qu’il est bien celui qui leur donne ou leur retire, à cous
tant qu’ils sont, leur puissance et leurs ondes. Mais, ce qui vaut mieux
encore, au lieu de ces divisions funestes, de ces ambitions aveugles
ennemies de toute vertu, de toute foi, de toute justice, de tout hon-
neur comme celles qui déchirent aujourd’hui le sein malheureux de
l’Italie, il verra régner partout autour de soi la paix et l’amour, il verra
les plus riches seigneurs et la multitude sans nom vivre ensemble
sous des lois paternelles, et conservant chacun , sans outrager autrui,
le rang que lui a assigné la fortune. »
C’est ainsi que le poète trace un vivant tableau des maux qui déso-
laient alors l’Italie, et que le temps est loin d’avoir cicatrisés. C’est
ainsi que la terre privilégiée de la nature en était réduite à porter en-
vie à la contrée bienheureuse qu’Alamanni célèbre dans ses vers.
Pour moi je me suis plu à les citer en entier, parce que s’ils présen-
tent une peinture déchirante de ma patrie, ils louent beaucoup plus
dignement que je ne pourrais le faire cette France hospitalière, dans
le sein de laquelle j’ai trouvé le repos et le salut.