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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes du Moyen Age
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Alessandro Tassoni
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0150

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128 ALESSANDRO TASSONI.
amour du travail et de l’étude, dans le sein de laquelle il se reposa des
rudes atteintes du sort. L’éloquence et la poésie eurent un attrait mer-
veilleux pour lui ; il y joignit l’étude des langues anciennes, qu’il pos-
séda bientôt à fond. 11 eut pour maîtres, à Bologne, les célèbres profes-
seurs de philosophie, Ulysse Aldovrandi et Claude Betti, et le fameux
jurisconsulte Cremonino, à Ferrare. A dix-huit ans il était docteur en
droit, à vingt-neuf il était reçu à l’Académie de la Crusca. Doué d’un
esprit observateur et critique, il avait étudié, mais non en aveugle, les
classiques , sachant distinguer entre les tournures pures et élégantes et
les locutions de bas étage, et ayant réussi à s’approprier ainsi leurs
beautés les plus secrètes. Aussi, lorsqu’il fut chargé d’examiner la pre-
mière édition du Vocabulaire, signala-t-il aux académiciens un grand
nombre d’erreurs propres à induire les lecteurs dans cet amour su-
perstitieux du passé, qui trouble trop souvent la vue, et change en or
la scorie des siècles les plus grossiers.
Mais la pauvreté s’attachait toujours à ses pas, et ne lui laissait pas
de repos dans ses études. Il devint, en 1597, secrétaire du cardinal
Ascanio Colonna, qui l’emmena en Espagne vers 1600, et l’expédia
deux ans après à Rome auprès de Clément VIII, pour que celui-ci lui
permît d’accepter la vice-royauté de l’Aragon. Tassoni prit alors la ton-
sure, s’imaginant, dit Muratori, que les bénéfices allaient pleuvoir sur
lui. A son retour en Espagne, il écrivit pendant la traversée ses Consi-
dérations sur les rime de Pétrarque , imprimées en 1609, et où il s’in-
génia à prouver que tout n’était pas perles dans cet auteur. Mais l’amour
de la nouveauté et le désir de se faire une réputation de critique ingé-
nieux, faussèrent son jugement par des subtilités, pour ainsi dire géo-
métriques. Du reste, il semble avoir reconnu lui-même l’injustice de sa
critique de Pétrarque, parlant de cet ouvrage comme d’une « compo-
sition de traversée écrite dans le cœur de l’hiver, en partie au milieu
des ondes et des écueils d’une mer orageuse, en partie parmi les pierres
et les sables de deux stériles royaumes, et revue ensuite au milieu des
embarras et de l’aigreur des procès. »
Pétrarque comptait alors un grand nombre de fanatiques, qui regar-
daient comme un sacrilège de toucher à cette idole. Joseph Aromatari
d’Assise imprima, en 1611, les Réponses aux Considérations. Tassoni
répliqua. Cette réplique donna lieu aux Dialogites d’Aromatari, lesquels
produisirent, en fin de compte, le libelle assez grossier de la Tente
Rouge, plaisanterie imitée du sanguinaire Tamerlan, qui avait cou-
tume de faire dresser dans son camp une tente rouge, comme une
menace de mort. Ainsi se termina cette querelle, que nous avons vue
renouvelée de notre temps par Biagioli, enragé pétrarquiste, qui alla
jusqu’à dire que Dante , quand il injurie brutalement l’assassin Alberic,
plongé par lui dans la fosse des traîtres, nous enseigne à ne pas garder
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