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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes Tragiques et Comiques
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Carlo Goldoni
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0251

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CARLO GOLDONI.

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négliger la pratique et les profits du barreau. Cependant, par une in-
gratitude dont on a plus d’un exemple, Venise, qui devait à Goldoni la
restauration de sa scène comique, Venise, dont il avait consacré le
dialecte dans plusieurs de ses pièces, se montra avare envers le con-
citoyen qui l’avait illustrée, et lorsque pour s’arracher lui et sa famille
à la pauvreté, il accepta les offres du directeur du théâtre italien de
Paris, elle ne fit aucun effort pour le retenir.
Goldoni fut plus heureux à l’étranger que dans sa terre natale. Entouré
d’amis illustres, les honneurs et les profits vinrent d’eux-mêmes au-
devant de lui. Devenu maître d’italien des princesses royales, il put com-
poser à loisir les comédies qu’il envoyait en Italie, et qui rendirent son
nom célèbre dans toutes les parties de la Péninsule. La vérité des pas-
sions, la simplicité de l’intrigue, la connaissance profonde des mœurs et
des ridicules du temps, la verve comique acquirent une grande vogue
à l’Ami véritable, au Père de famille, aux Caquets des femmes, à
Paméla mariée, à la Famille de l’Antiquaire, aux Folies de la Villégia-
ture, à Z’Hôtel de la Poste, an Menteur. Parmi ses comédies, beaucoup
sont en vers; d’autres, en dialecte, sont regardées comme inimitables
par ceux à qui sont familières les grâces du langage vénitien et les
mœurs de cette république, plus célèbre par sa mollesse et ses raffine-
ments que par l’austérité de ses mœurs. Quelles que furent les critiques
et les inimitiés qu’il rencontra sur son chemin, Goldoni ne faillit jamais
à la tâche qu’il s’était imposée de réformer le théâtre italien, spectacle,
comme je l’ai dit, de masques et de rapsodies.
Il était à Paris depuis trente ans, lorsque les troubles de la révolution
française enlevèrent au vieillard tout appui et toute espérance, et
hâtèrent sa fin (1793). Ses vertus l’avaient recommandé à la piété d’un
ami qui put, mais trop tard, lui faire décréter une pension viagère par
la Convention nationale.
Celui qui voudrait en savoir davantage sur le comique italien n’a qu’à
lire ses Mémoires, écrits par lui-même en français, pour servir à l’his-
toire de sa vie et de son théâtre. Une large matière s’offrait là à la plume
de Goldoni qui s’efforça assez peu modestement de relever, par l’éloge
de sa personne, la réputation de ses comédies, qu’il composa en assez
grand nombre pour le faire comparer à Lope d'e Vega. Un autre repro-
che qu’on peut lui adresser, c’est de se montrer trop peu soigneux de
la propriété de l’expression, si bien que chez lui la forme ne répond
pas toujours au besoin de la pensée. Cependant Goldoni, au lieu d’at-
tribuer, comme il aurait dû le faire, les imperfections de son style
à sa longue habitude du vénitien et du français, traite toutes les cri-
tiques de sottes bagatelles, et, se faisant l’avocat d’une mauvaise
cause, il ose, dans ses Mémoires, s’appuyer de l’exemple du Tasse, en
butte aux attaques des académiciens de la Crusca. Tant de présomp-
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