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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Franco Sacchetti
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0302

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274

FRANCO SACCHETTI.

Mais l’ouvrage qui fonda véritablement la réputation de Sacchetti
fut le livre des Trois cents Nouvelles, dont quelques-unes ont été en-
tièrement perdues. A travers le badinage charmant dont il a rempli
ses contes et auquel le portait la gaîté naturelle de son esprit, on dé-
mêle une haine profonde pour le vice, et, mérite rare à cette époque,
une grande aversion pour l’astrologie : témoin ce passage de sa cent-
sixième Nouvelle empreint d’une certaine grâce naïve qui lui est propre :
« Fazio, tu es sans doute un grand astronome ; mais fais-moi la
grâce de me répondre en présence de ces messieurs : Lequel est
le plus facile de savoir ou les choses passées ou les choses à venir?
— Voilà une belle affaire ! répondit Fazio ; comme s’il fallait autre chose
que de la mémoire pour avoir connaissance des choses passées,
tandis que connaître les choses à venir est autrement difficile ! — Fort
bien, répliquai-je ; voyons donc comme tu sais ces choses passées
qui sont si faciles. Dis-moi, que faisais-tu tel jour, il y a un an? Fazio
se mit à songer. Je poursuivis. — Que faisais-tu il y a six mois? Fazio
avait oublié. — Autre chose : quel temps fit-il il y a trois mois? Il réflé-
chit en roulant des yeux égarés. — Voyons, dis-je, ne me regarde pas
de cet air stupide : Où étais-tu il y a deux mois ? Il se leva pour faire
plusieurs tours; je l’arrêtai par son manteau. — Reste, lui criai-je, et
regarde- moi un peu : quel navire est entré dans ce port, ou en est
sorti, il y a un mois? Te voilà comme un homme hagard; qu’as-tu à
rouler de tels yeux ? dis-moi : as-tu dîné chez toi ou en ville il y a
quinze jours? — Attends un peu, me dit-il. — Que me parles-tu d’at-
tendre, répliquai-je, je ne veux pas attendre, mais je vais te demander
une autre chose. As-tu jamais mangé des nèfles? — Oui, mille fois,
repartit le Pisan. — Oh ! tant mieux! Combien de noyaux y a-t-il dans
une nèfle? — Je n’en sais rien, répondit-il, ne m’en étant jamais mis
en peine. — Et si tu ne sais pas cela, qui est si peu de chose, comment
sauras-tu les choses du ciel...? — Ma foi, dit le Pisan, je me rends à
tes raisons. — Tu fais bien de dire mes raisons, répondis-je; car vous
êtes un tas d’astronomes, vrais songe-creux, qui voulez lire dans les
astres et connaître l’avenir, et vous êtes plus pauvres que Job, et j’ai
toujours, moi, entendu dire que, qui serait devin serait riche. Or, vois
le beau devin que tu fais, et comme la richesse est avec toi ! »
Danslasoixantième Nouvelle, Sacchetti pousse lahardiessejusqu’à s’at-
taquer aux superstitions qui étaient la maladie de ce siècle : « La foi estime
excellente chose et sauve celui qui la possède ; mais ce n’est pas elle ,
c’est l’avarice, qui a introduit ces charlataneries en fait de reliques. Il
n’y a pas une chapelle où l’on ne vous montre du lait de la Vierge
Marie. Certes, s’il était vrai, il ne pourrait pas y avoir de relique plus
précieuse, quand on songe que la terre ne possède rien de son divin
corps. Mais il y a tant de lait dans le monde qu’on dit être le sien, que
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