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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Prosateurs du XIVᵉ au XVIᵉ Siècle
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Niccolo Machiavelli
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0347

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NICCOLO MACHIAVELLI.

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qucs hommes obscurs, ne nous apprend rien sur les premières années
du grand philosophe. Ce que l’on sait de sa jeunesse se borne à ceci,
qu’il fut disciple de Marcello Virgilio qui lui enseigna le latin, bien que
Giovio l’ait accusé de n’avoir pas su cette langue, avec la même impu-
dence que Roscoe lui refusait les qualités de Vhomme de génie. Il fut
élu, à vingt-neuf ans, chancelier de la Seigneurie, et, peu après, secré-
taire des dix magistrats du Conseil de la liberté et de la paix. Il remplit
en cette qualité vingt-trois ambassades, non-seulement dans les États
italiens, mais à la cour de Louis XII, roi de France, et de Maximilien,
empereur d’Allemagne, et se montra dans toutes un défenseur habile
autant que courageux des intérêts de sa patrie : « Toutes les fois, dit-il,
que j’ai pu contribuer à l’honneur de ma patrie, je l’ai fait avec em-
pressement , parce qu’elle est pour nous la première des obligations,
étant celle de qui nous tenons, en premrer lieu, la vie, et ensuite tout
ce que la fortune et la nature nous ont accordé. »
La vie et les ouvrages de Machiavel témoignent de la vérité de ces
paroles. Les temps étaient funestes; la fureur des factions croissait à
vue d’œil ; la tutelle du peuple était confiée à des mains vendues, sous la
pression desquelles la république succombait au lieu de s’affermir. Pen-
dant que le pape et l’empereur conspiraient secrètement pour rétablir
la fortune des Médicis, Machiavel parcourait les provinces florentines,
et distribuant les paroles et les conseils, tâchait d’opposer des digues
au torrent. Mais Florence divisée par les partis ouvre ses portes aux
Médicis, Machiavel est banni pour une année, destitué de tous ses em-
plois, accusé de conspiration contre le cardinal de Médicis, jeté en
prison et mis à la torture. Il ne sortit de captivité que lorsque le cardi-
nal, devenu pape, voulut solenniser son avènement par une amnistie
générale. Retiré alors à San Casciano, il put se donner tout entier à
ses immortels ouvrages, les Discours sur les Décades de Tite Lire, le
Prince, l’Art de la guerre, [Histoire de Florence et les Comédies.
L’étude était son unique consolation : « Le soir venu, dit-il dans
une lettre à Vettori, je rentre chez moi et m’enferme dans mon ca-
binet...., et, après m’être vêtu décemment1, je pénètre dans le sanc-
tuaire antique des grands hommes de l’antiquité : reçu par eux avec
bonté et bienveillance, je me repais de cette nourriture qui seule est
faite pour moi, et pour laquelle je suis né. J’entre en conversation
avec eux, je les interroge sur leurs actions ; eux, de leur côté, ne dé-
daignent pas de me répondre ; et quatre heures s’écoulent ainsi sans
1 C’est-à-dire après avoir quitté ses habits de paysan couverts de poussière et de
boue et s’être revêtu de son costume de cour. ( Voy. le reste de ia Lettre à Vettori. )
Buffon de même écrivait son histoire en jabot et en manchettes de dentelle.
{Note du traducteur.)
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