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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Prosateurs du XVIIᵉ au XIXᵉ Siècle
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Galileo Galilei
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0385

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GALILEO GAL1LE1.

365

L’invention du télescope servit à Galilée pour de plus grandes décou-
vertes, comme celle des Quatre Satellites de Jupiter, auxquels, par un
généreux oubli de l’injustice du grand-duc, il donna le nom d’Astres
des Médicis. La pauvreté qui poursuivait le philosophe depuis sa jeu-
nesse disparut alors devant l’éclat de sa renommée, et si l’amour de
Florence ne lui eût pas fait quitter le territoire de Venise, où des amis
puissants ne lui auraient jamais manqué, il est probable qu’il y eût
mené jusqu’à la fin une vie douce et paisible. Le malheur voulut qu’il
acceptât la charge de mathématicien et de philosophe du grand-duc,
en 1610, et qu’ensuite, pour mieux convaincre les péripatéticiens, il se
rendît à Rome, où, s’il rencontra des admirateurs et des amis, il donna
l’éveil aux fanatiques ignorants, qui se liguèrent en masse contre lui.
Les cardinaux, après avoir observé avec lui les taches qu’il avait décou-
vertes le premier dans le soleil, et entendu ses doutes relativement à
l’immobilité de cet astre, craignirent que la doctrine du philosophe
florentin ne portât atteinte au dogme catholique; c’est pourquoi,
lorsqu’il voulut publier son Histoire des taches solaires, qui n’étaient
autre chose, selon lui, que des planètes entraînées dans le mouvement
de l’astre, il eut à lutter contre des censeurs ignorants. Ce fut bien pis
quand il osa expliquer devant ses élèves et ses amis la théorie du mou-
vement de la terre. Le père Caccini, dominicain, eut l’impudence de
prêcher à Florence contre le sublime astronome, et prétendit prouver
que la géométrie était un art diabolique, et que l’on devait chasser les
mathématiciens de chaque État comme les fauteurs de toutes les héré-
sies1. Il commença son discours par cette apostrophe : Viri Galilei, quid
statis adspicientes in cœlum? Le philosophe répondit à ces attaques et
montra, dans quelques lettres écrites à ses amis, comment les commen-
tateurs avaient interprété faussement les saintes Écritures. La lettre qu’il
adressa, en 1615, à Christine de Lorraine, grande-duchesse de Toscane,
véritable chef-d’œuvre de logique, servit peut-être à accroître la jalouse
rage de ceux qui regardaient comme un sacrilège que des profanes
osassent interpréter ces livres dont ils se prétendaient les oracles :
« J’ai fait il y a quelques années, comme le sait bien Votre Altesse
Sérénissime, plusieurs observations dans le ciel, qui avaient échappé
jusqu’ici aux savants. Ces observations, tant par leur nouveauté, que
parce qu’elles allaient indirectement contre certaines propositions na-
turelles tenues communément pour vraies dans les chaires des philo-
sophes, soulevèrent contre moi quantité de ces professeurs, comme si
struments actuels, se conserve au Musée de physique et d’histoire naturelle de Flo-
rence. Le neveu de Michel-Ange, afin de rendre hommage à la mémoire de son maître
Galilée, célébra cette découverte dans sa comédie de la Tancia. {Note du traducteur.')
1 Tertullien appelait de même les philosophes, les patriarches des hérétiques, pa-
triarchæ herèlicorum. {Note du traducteur.)
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