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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Peintres, Sculpteurs, Architectes
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Benvenuto Cellini
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0508

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BENVENUTO CELLINI.

excentricités, pour ne rien dire déplus, de Benvenuto pourraient former
la matière d’un long récit, et, si les bornes de cet ouvrage le permet-
taient, si ses Mémoires écrits par lui-même avec tant de verve ne rendaient
pas la tâche trop périlleuse, j’aurais lieu de raconter une foule d’anec-
dotes qui ne prouveraient guère en faveur de la douceur, de la tempé-
rance et de l’esprit religieux du héros. Mais je n’ai à parler que de ses
qualités comme artiste, qualités dont il donna de brillantes preuves
lorsqu’après avoir étudié les dessins de Bonarroti et de Lippi, il exé-
cuta à l’âge de dix-neuf ans, dans la boutique de Francesco Salimbeni,
un bas-relief d’argent où se révéla son talent comme sculpteur. Obligé
de s’enfuir précipitamment à Rome à la suite d’une rixe sanglante , il
se lia avec les plus habiles dans son art, et eut le bonheur d’être
ami de Penni, de Jules Romain, de Bonarroti. Il acquit bientôt une assez
grande célébrité dans sa profession d’orfévre par la variété et la grâce
de ses ornements, et par son habileté à ciseler des médailles, à exécuter
des statuettes de lames d’or, à graver des cachets, des cônes, des an-
neaux en acier avec des grotesques et des incrustations à la turque1.
Peu s’en fallut pourtant que de joaillier et de sculpteur, Cellini ne
devînt tout à fait soldat. Commandant d’une compagnie de bombar-
diers dans le château Saint-Ange pendant le siège de Rome en 1524, il
se vante, dans ses Mémoires, d’avoir tué d’un coup d’arquebuse le
connétable de Bourbon, blessé le prince d’Orange, frappé par trahison
l’envoyé de l’empereur Bartolomeo de Gattinara à sa sortie du château,
parce qu’il avait manqué de respect au pape en lui parlant, et plus tard,
pour se venger de quelques mauvais procédés, assassiné Pompeo,
joaillier milanais, en le frappant de deux coups seulement avec un petit
poignard bien affilé. Il serait trop long de raconter toutes ses allées et
venues de Rome à Florence jusqu’à son départ pour Paris en 1537,
où il était appelé par François Ier; mais ce prince, occupé alors par la
guerre, ne put pas l’employer. Cellini revint donc à Rome, et comme
il était au mieux avec la Cour, il ouvrit une boutique , qui regorgea
bientôt de travaux importants, lorsqu’il fut arrêté tout à coup sous
la prévention d’avoir volé quatre-vingt mille écus d’or et fut en-
fermé dans le château Saint-Ange, après une année environ de cap-
tivité. Délivré par les soins du cardinal Hippolyte d’Este, il re-
tourna peu après à Paris, où il était mandé pour la seconde fois par
François Ier. Ce monarque, non content de le combler de présents, lui
donna l’hôtel du Petit-Nesle pour habitation, et, enthousiasmé de la
beauté de ses ouvrages, il lui commanda des travaux d’une grande im-
portance : douze statues d’argent de trois brasses de haut pour sup-
1 Voyez, sur l’origine des grotesques, etc., les Mémoires de Benvenuto Cellini,
liv. I, chap. vr. ( Vote' du traducteur.')
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