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PERGOLÈSE
mède VAmour rend l'homme aveugle pour le théâtre des Florentins, et
pour celui de San Bartolommeo l’opéra séria de Recimero, qui n’obtint
pas de succès. 11 prit sa revanche par l’opéra truffa la Servante maî-
tresse, qui excita des transports universels d’enthousiasme, et où, sui-
vant la remarque de Fétis, qui l’appelle un chef-d’œuvre de mélodie,
de vivacité, d’élégance et de vérité dramatique, le génie du composi-
teur triompha de la monotonie de deux personnages qui sont presque
toujours en scène, et d’un orchestre réduit aux proportions d’un quar-
tette. On rendit moins de justice au Maître de Musique, au Jaloux joué,
et à F Olympiade, composés pour le théâtre Tordinone de Rome, où Per-
golèse s’était rendu, après avoir été nommé maître de chapelle à No-
tre-Dame-de-Lorette. Rebuté par le mauvais goût du public, il laissa
le théâtre et retourna à Lorette, où il se donna exclusivement à la musi-
que sacrée. Plus tard, ayant été atteint d’une maladie lente, il résolut
de changer de climat, et vint se fixer à Pouzzoles, aux bords de la mer.
C’est là qu’il composa le Stabat et le Salve regina, regardés l’un et l’au-
tre comme des chefs-d'œuvre d’expression, bien qu’il se trouve dans le
premier, selon la remarque du père Martini, quelques motifs qui ne
semblent pas assez en rapport avec la tristesse d’un chant de dou-
leur.
Peu de temps après qu’il eut produit ces deux chefs-d’œuvre, le
même abus des plaisirs qui avait enlevé Raphaël et Annibal Carrache à
la fleur de l’âge, précipita dans la tombe Pergolèse, quand il touchait
à peine à sa trente-deuxième année. Il n’eut pas comme eux la con-
solation de se voir célèbre de son vivant. Cependant, par une vicis-
situde étrange, ses compositions théâtrales, qui n’avaient point trouvé
d’auditeurs pendant sa vie, furent récitées triomphalement en Italie et
au dehors, à peine la mort eut-elle fermé ses yeux.
PERGOLÈSE
mède VAmour rend l'homme aveugle pour le théâtre des Florentins, et
pour celui de San Bartolommeo l’opéra séria de Recimero, qui n’obtint
pas de succès. 11 prit sa revanche par l’opéra truffa la Servante maî-
tresse, qui excita des transports universels d’enthousiasme, et où, sui-
vant la remarque de Fétis, qui l’appelle un chef-d’œuvre de mélodie,
de vivacité, d’élégance et de vérité dramatique, le génie du composi-
teur triompha de la monotonie de deux personnages qui sont presque
toujours en scène, et d’un orchestre réduit aux proportions d’un quar-
tette. On rendit moins de justice au Maître de Musique, au Jaloux joué,
et à F Olympiade, composés pour le théâtre Tordinone de Rome, où Per-
golèse s’était rendu, après avoir été nommé maître de chapelle à No-
tre-Dame-de-Lorette. Rebuté par le mauvais goût du public, il laissa
le théâtre et retourna à Lorette, où il se donna exclusivement à la musi-
que sacrée. Plus tard, ayant été atteint d’une maladie lente, il résolut
de changer de climat, et vint se fixer à Pouzzoles, aux bords de la mer.
C’est là qu’il composa le Stabat et le Salve regina, regardés l’un et l’au-
tre comme des chefs-d'œuvre d’expression, bien qu’il se trouve dans le
premier, selon la remarque du père Martini, quelques motifs qui ne
semblent pas assez en rapport avec la tristesse d’un chant de dou-
leur.
Peu de temps après qu’il eut produit ces deux chefs-d’œuvre, le
même abus des plaisirs qui avait enlevé Raphaël et Annibal Carrache à
la fleur de l’âge, précipita dans la tombe Pergolèse, quand il touchait
à peine à sa trente-deuxième année. Il n’eut pas comme eux la con-
solation de se voir célèbre de son vivant. Cependant, par une vicis-
situde étrange, ses compositions théâtrales, qui n’avaient point trouvé
d’auditeurs pendant sa vie, furent récitées triomphalement en Italie et
au dehors, à peine la mort eut-elle fermé ses yeux.