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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes Tragiques et Comiques
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Alberto Nota
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0256

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ALBERTO NOTA.

Les comédies d’Alberto Nota ne sont pas du goût de ceux qui,
comme le dit Giordani, se repaissent d’émotions. Ni le trivial gro-
tesque , ni la comédie larmoyante ne sont son affaire, et il ne prend
de cette sentimentalité si fort prisée parmi les modernes que ce qui est
compatible avec la vérité. Les caractères, les accidents, le dialogue,
sont en général bien tracés et ne manquent pas de naturel, quoiqu’ils
manquent souvent d’imagination et d’art ; l’intrigue n’a pas ces com-
plications au milieu desquelles les auteurs modernes nous égarent ;
l’auteur ne perd jamais de vue son but, qui est de corriger les mœurs ;
le style s’éloigne également de la recherche et de la négligence , bien
qu’il ne soit pas toujours approprié à la vérité du dialogue familier.
Quant aux sujets mêmes de ses pièces, qui sont environ au nombre
de quarante, ils ne brillent pas en général par l’invention. Le Nouveau
riche et les Résolutions en amour, ont quelque ressemblance avec le
Bourgeois gentilhomme et le Dépit amoureux de Molière. Le Philo-
sophe célibataire rappelle une des inventions les plus heureuses de
Goldoni. Les Plaideurs et le Malade imaginaire, tout en étant pris de
Racine et de Molière , portent l’empreinte du génie particulier de l’au-
teur italien et des mœurs de son temps. Les comédies de Nota furent
applaudies sur tous les théâtres d’Italie : cependant la médiocrité des
acteurs chargés de les représenter leur causa un préjudice no-
table. Les pièces à sentiment ont gâté nos comédiens, et quand on
considère leur affectation, leur sottise et leur ignorance, on est moins
étonné que le théâtre italien soit si pauvre.
Au défaut de comédies et d’acteurs se joint souvent un scandale que
je voudrais voir flétrir par des voix plus éloquentes que la mienne. Je
veux parler de la coutume adoptée par la plupart des entrepreneurs de
théâtre de faire jouer devant le public italien des pièces françaises
traduites, Dieu sait comment. Je me souviens qu’à mon arrivée à Rome,
je fus attiré dans un théâtre par l’annonce d’un vaudeville français , et
sans parler des acteurs, qui étaient détestables, je dois dire que je fus
médiocrement charmé de ce travestissement del’esprit parisien et de ces
plaisanteries auquel le public italien, qui ne les comprenait pas, répon-
dait par des bâillements prolongés. Mais il me fut donné en retour de
jouir d’un spectacle que je ne me rappellerai jamais sans émotion.
Un grand et noble acteur, à qui je pardonne l’ennui qu’il m’avait
causé peu auparavant, déployant la bannière italienne, entonna un
hymne à la résurrection de la Péninsule. Les âmes engourdies furent
tirées de leur sommeil, les yeux éteints brillèrent d’un éclat subit,
le chant patriotique trouva de l’écho dans toutes les bouches, de
l’élan dans tous les cœurs.
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