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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Franco Sacchetti
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0301

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FRANCO SACCHETTI. 273
« la Foi, l’Espérance, la Charité, avec toutes leurs filles. Il ne redoute les
assauts d’aucun vice.
« Jamais il ne s’inquiète sur son propre bien, toujours prêt à com-
battre pour le salut commun: il est le véritable boulevard de la cité. »
Aussi, quand les besoins de son négoce forcèrent Sachetti d’aller en
Esclavonie, ne put-il se faire à vivre loin de son pays. Nommé dans la
suite podestat de San Miniato et de Faenza, puis capitaine de la pro-
vince florentine dans la Romagne , au plus fort des guerres civiles, il
n’encourut jamais le reproche d’avoir, dans son administration, fait
pencher la balance en faveur de son parti. Boccace, Villani et un
grand nombre d’autres , admirateurs de son talent, le furent encore
plus de la vertu qu’il déploya dans sa lutte courageuse contre la For-
tune. Je ne parlerai ni de ses nombreuses infirmités, ni de ses contu-
sions, de ses chutes, de ses blessures; mais je dirai quelles angoisses
mortelles il ressentit lorsque son frère Giannozzo fut déclaré rebelle et
condamné à perdre la tête. Envoyé comme ambassadeur en différents
pays, il fut, au retour, attaqué par les Pisans, et son fils Philippe fut
blessé à ses côtés. Pauvre, il dutrecueillir uneseconde fois danssamaison
sa sœur qui s’était enfuie de chez son mari, et dont la crainte de l’enfer
avait égaré la raison. Le comte Alberigo, capitaine des Milanais, ayant
fait une incursion jusqu’aux portes de Florence, pilla et mit a sac sa
villa de Marignolle ; enfin , trois femmes qu’il eut mirent rudement à
l’épreuve sa douceur et sa patience. En revanche, il se vit aimé des
gens de bien, comblé d’honneurs par la république, et trouva dans
l’étude une source intarissable de jouissances.
Parmi tant de traverses, il trouva le temps d’écrire des Sonnets mo-
raux, amoureux et badins, des Ballades et des Madrigaux destinés à
être chantés, et dont les airs furent souvent composés par lui-même,
des Canzones d’une grande élévation, une dirigée contre les vices des
clercs, une autre contre les discordes civiles, deux contre les modes
nouvelles des Florentins. Ces compositions, remarquables à la fois par
la force des pensées, la grâce et la pureté du style , rappellent tout à
fait la manière de Pétrarque. Nous avons encore de lui deux chants sur le
Combat des vieilles contre les jeunes, où il raconte comment les jeunes,
folâtrant dans un pré, furent défiées par les vieilles et parvinrent à les
mettre en fuite. « On ne peut nier, dit Basilio Amati, que l’idée de Sac-
chetti ne soit poétique et originale : car il n’a imaginé ce combat que
pour tourner en ridicule certaines vieilles revêches et de mauvaise
humeur qui prennent plaisir à tourmenter les bonnes et timides jeunes
filles. » Ce petit poème est semé dans son entier de vers burlesques, à la
manière de Berni, et si l’on considère que Sacchetti précéda ce dernier
d’environ deux siècles, il est juste de lui attribuer une partie de
l’honneur dontBerni est seul en possession.

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