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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Prosateurs du XIVᵉ au XVIᵉ Siècle
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Giovanni Villani
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0341

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GIOVANNI VILLANI.

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n’y soient pas toujours observées rigoureusement, elle est écrite assez pu-
rement, et surtout elle est exempte de cette enflure et de cette recherche
qui n’a que trop malheureusement régné plus tard. Tassoni a donc eu tort
de critiquer comme il l’a fait le style de l’historien florentin ; mais quel
est l’écrivain, réputé classique, auquel Tassoni a fait grâce? Il suffit pour
cela d’avoir lu ses Pensées. Toutefois je suis des premiers à reconnaître
que Villani s’égare souvent quand il sort du domaine des faits contem-
porains, et que dans ses digressions sur les éclipses, les comètes, les
inondations et les incendies, il parle plutôt en astrologue qu’en philo-
sophe. Mais tout cela n’empêche pas qu’il ne fût en même temps un
critique exact et un observateur impartial, comme par exemple dans ces
courtes lignes sur Dante :
« Ce Dante que son savoir rendit quelquefois présomptueux, dédai-
gneux et fier, était, à vrai dire, un philosophe plein de raideur, et qui
ignorait l’art de parler avec les clercs. Mais à cause de ses autres vertus,
et de la science et de la valeur qui distinguèrent un si grand citoyen, il
nous a paru qu’il convenait de le mentionner dans notre chronique et
de transmettre à la postérité le nom d’un homme dont les écrits portent
témoignage et fait pour honorer notre ville. »
Le talent et la vertu de Villani le rendirent cher à ses concitoyens,
qui l’employèrent souvent dans des négociations importantes. Mais l’en-
vie ne pardonna pas à l’intégrité de sa vie. Élu camerlingue de la Com-
mune de Florence, pour l’édification des murailles, on l’accusa avec
d’autres , d’avoir détourné à son profit les deniers de l’État, et il se vit
poursuivi pour ce fait. La compagnie des marchands dont il faisait
partie ayant fait banqueroute, il fut mis en prison pour des dettes qui
n’étaient pas les siennes1. Mais qui ne sait que l’adversité est pour les
hommes de bien ce que le creuset est pour l’or, l’épreuve d’où ies
sortent meilleurs !
1 La faillite de la compagnie des Bardi et des Peruzzi, créancière, en 1339, du roi
d’Angleterre pour la somme d’un million 365 florins d’or (15 millions 288,000 fr.), en-
traîna celle de la maison Buonacorsi, dont Villani était associé. {Note du traducteur.)
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