Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

DOI Artikel:
Ménard, René: Le Salon de 1881, [1]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0024

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
I 2

L'ART.

outre l'avantage d'être bien contemporaine, et de présenter comme un résumé des tendances de
la jeune école. Les bois que nos peintres recherchent aujourd'hui ne sont plus du tout les vieilles
futaies archiséculaires, que Diaz et Rousseau ont tant aimées. Ce sont des bois exploités, dans
lesquels l'arbre droit et élancé domine toujours à cause du soin que l'on met à enlever tous ceux
qui ne seraient pas d'une belle venue. Voyez plutôt le tableau de M. Jacomin, la Hutte au
Grand-Terrier, dans la forêt de Saint-Germain. L'eau-forte que l'Art en a publiée nous dispense
de décrire une peinture dont le mérite est surtout clans l'exactitude du rendu. Ce tableau appar-
tient à M. Schaus, de New-York. S'il est destiné à passer dans le Nouveau-Monde, les Américains
trouveront peut-être que ce bois ne ressemble pas tout à fait aux antiques forêts que leurs pion-
niers transforment si vite en campagnes fertiles, mais ils auront sous les yeux un site dont l'ana-
logue se retrouve dans toutes les contrées boisées des environs de Paris. Les vieux arbres ont
pourtant encore quelques rares interprètes, et la gravure que nous donnons d'après l'Automne en
forêt, de M. Champeaux, présente un motif que ne désavouerait pas Ruisdael. M. Champeaux

L'Automne en forêt.
Dessin d'Octave de Champeaux, d'après son tableau. (Salon de 1881.)

est élève de Diaz et de Jules Dupré, et il conserve religieusement des traditions qui n'ont plus
guère d'adeptes aujourd'hui.

Un très bon tableau et dont l'impression est bien moderne, c'est la Seine au Pont Marie, de
M. Matifas, qui est également l'auteur d'un effet de neige des plus remarquables. M. Lapostolet
nous donne aussi une bonne vue du Port de Rouen, et M. Émile Hoeterickx nous promène dans
une rue de Londres pleine de vie et d'animation. Il y a trente ans, aucun peintre assurément
n'aurait eu l'idée de chercher un élément pittoresque clans les rues d'une grande ville, et si nous
prenons l'habitude de regarder avec un peu d'attention les choses qui sont à notre porte, nous le
devons beaucoup à M. de Nittis, qui s'est aperçu le premier que la peinture pouvait trouver des
motifs intéressants dans des cités populeuses comme Londres ou Paris.

M. Luigi Loir est le peintre attitré de la banlieue de Paris. Sa montée de Bercy, par un
temps de giboulées intermittentes, est une vue bien vivante et dont la tonalité grise est extrême-
ment agréable. Cette peinture est d'une très grande vérité et elle résume en quelque sorte un
sentiment pittoresque absolument nouveau, et qui est aujourd'hui le point de mire d'un assez
grand nombre de jeunes artistes. Autrefois, quand les paysagistes partaient pour la campagne, ils
cherchaient volontiers leurs motifs clans les chemins les plus défoncés, dans les villages les plus
 
Annotationen