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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0031

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CCL

Les Caravanes de Scaramouche, suivies de Giangurgolo et de
Maître Ragueneau, par Emmanuel Gonzalès, avec une préface
de Paul Lacroix. Un volume petit in-40 de xxv-284 pages,
avec eaux-fortes, culs-de-lampe et lettres ornées par
H. Guérard. — Paris, Dentu. 1SS1.

Les trois histoires réunies par M. Emmanuel Gonzalès
dans ce petit volume n'ont d'autre rapport que d'être également
intéressantes, mais cet intérêt égal est loin d'être semblable.
Autant les Caravanes de Scaramouche sont joyeuses et amu-
santes, autant est terrible et poignante la Complainte du Gian-
gurgolo. Le contraste est d'autant plus saisissant que le titre a
quelque chose qui rappelle la comédie italienne et qu'on s'at-
tend à se trouver en présence d'un confrère de Scaramouche.
Cette illusion ne dure pas longtemps. Dès les premières pages
on se trouve en plein drame. Et ce drame, qui débute par la
mort d'un homme, s'accentue progressivement jusqu'à l'hor-
rible, jusqu'à l'invraisemblable. On n'accusera pas le livre de
M. E. Gonzalès de monotonie.

La trilogie qui commence avec les gambades et les four-
beries de Scaramouche, pour continuer par les fantastiques et
funestes amours de don Miguel de Villa-Mediana avec la reine
d'Espagne, se termine par le tableau de la ruine du pauvre
Ragueneau, qui fut le roi des pâtissiers tant qu'il ne fut pas
hanté par le démon des vers, mais qui mourut moucheur de
chandelles pour avoir prétendu rivaliser avec Saint-Amant et
d'Assoucy.

Le caractère spécial de cette Revue ne me permet pas
d'entrer dans le détail et d'insister sur les mérites littéraires de
cette œuvre. Il me suffira de dire qu'elle a droit à une des
meilleures places parmi les livres signés du même nom. Nous
ne ferons pas à nos lecteurs l'injure de supposer qu'ils aient
besoin que nous leur fassions l'éloge du sympathique et spiri-
tuel secrétaire général de la Société des gens de lettres. Qui-
conque s'intéresse aux choses de la littérature contemporaine
connaît depuis longtemps cet esprit souriant et varié, dont
la bonne humeur n'exclut pas l'émotion, et qui sait toucher
aussi bien qu'amuser. Ce que j'aime surtout en lui c'est
cette facilité avec laquelle il passe « du grave au doux, du plai-
sant au sévère », sans jamais tomber dans la sentimentalité ou
la déclamation. Tout cela coule de source, et c'est seulement à
la réflexion qu'on s'étonne que les Caravanes de Scaramouche
et Giangurgolo aient pu être écrits par la même plume.

Le volume est établi avec beaucoup de goût et de soin.
Papier, impression, tout est digne de l'éditeur qui l'a publié.
M. Henry Guérard y a ajouté des eaux-fortes, des fleurons, des
culs-de-lampe, des lettres ornées qui sont bien dans l'esprit du
livre. Je dois dire cependant que les illustrations qui accompa-
gnent les Caravanes de Scaramouclie me paraissent supérieures
aux autres. Il y a là des en-têtes de chapitres très spirituelle-
ment conçus et bien réussis. Les sujets plaisants semblent
avoir particulièrement excité la verve du dessinateur.

Eugène Véron.

CCLI

Les Grès-Cérames ornés de l'ancienne Belgique ou des Pays-
Bas, improprement nommés Grès flamands. — Chatelet et
Bouffioulx, centre important de production et d'exportation en
Belgique et en pays étrangers. Deuxième rapport fait à la I

Société archéologique de. Charleroi par son président D. A.
Van Bastelaer, pour la partie technique, et J. Raisin,
membre du conseil, pour les documents. Un volume in-8'
de 288 pages et 12 planches lithographiées et chromolitho-
graphiées. Charleroi, Louis Delacre. 1880.

M. D. A. Van Bastelaer est un savant, que la curiosité
naturelle d'un esprit infatigable emporte dans tous les
domaines. Il s'occupe indifféremment de pharmacie, de bota-
nique, de chimie, d'hygiène, de toxicologie, d'histoire et
d'archéologie. Aujourd'hui, nous avons affaire à l'archéologue.

Il veut établir que Chatelet et Bouffioulx ont été des centres
importants de production céramique. Pour cela, il commence
par étudier attentivement les vases ou débris de vases trouvés
en terre dans ces deux localités; de cette étude il déduit les
caractères constants de la fabrication locale, ce qui permettra
de reconnaître à coup sûr dans les collections les objets qui
proviennent de ces pays. A cette première démonstration il
en ajoute une seconde, qui consiste dans la publication de
chartes locales inédites, de pièces officielles, qui établissent,
sans objections possibles, les faits déjà démontrés par les
résultats des fouilles. La partie documentaire a été fournie
par M. J. Kaisin.

Les comptes de Chatelet et ceux de Bouffioulx parlent des
potys dès avant le xiv° siècle, mais il ne s'agissait alors ni
d'une industrie importante, ni de produits perfectionnés. En
réalité, Y industrie du potier n'existait pas. Depuis cette époque
du grès non ornementé, le nombre des potiers, d'abord très
faible, a augmenté régulièrement à Chatelet et à Bouffioulx,
jusqu'à la pleine expansion de l'industrie du grès orné dit
flamand, aux xvi° et xvn° siècles. Après avoir résumé l'histoire de
la corporation des potiers, les auteurs passent aux particularités
de la fabrication locale, les terres à pots et les pâtes, le vernis-
sage, la forme et les ornements, les marques, les chiffres et
les blasons. Cette fabrication, au commencement du xvn° siècle,
était devenue très considérable. Les calculs de M. Kaisin lui
permettent de donner le chiffre de près d'un million de vases
en grès comme étant celui de la production annuelle de
Chatelet et de Bouffioulx.

L'auteur du rapport s'élève très énergiquement contre la
dénomination de grès flamands. Les grès de Chatelet et de
Bouffioulx s'exportaient en Flandre, mais ne s'y fabri-
quaient pas.

«Quant à l'expression de grès flamand, dit M. Van
Bastelaer, il ne peut rester à personne le moindre doute
qu'elle soit fausse. On sait que le mot flamand était collectif.
On admettait, aux siècles derniers, la synonymie des mots
Flandre et Belgique. La Wallonie était alors confondue avec
le pays flamand, dénomination bien plus connue; et à
l'étranger, pour tous les arts et toute espèce de célébrité, ce
qui dans les Pays-Bas sortait du vulgaire était flamand. On en a
cité beaucoup d'exemples. Le grès orné flamand était donc a.u
même titre du grès wallon ou plutôt c'était réellement du grès
belge. C'est par habitude, par inadvertance, par insouciance
que cette épithète de flamand se rapportant aux Pays-Bas,
y compris la Wallonie, s'est maintenue dans cette circonstance
jusqu'à ce jour, où elle est strictement restreinte à une seule
province et n'implique plus la contrée wallone, ce qui, pour
nous, est le point important.

« N'oublions pas, du reste, qu'en ce qui regarde les envi-
rons de Charleroi, Bouffioulx, Chatelet, etc., il n'est pas
nécessaire d'invoquer les raisons qui précèdent; car pendant
une partie de la période de belle fabrication et de prospérité
des grès ornés, ces localités étaient incorporées à la Flandre
 
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