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Ménard, René: Le Salon de 1881, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0038
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L'ART.
On peut en dire autant de l'Italie qui est singulièrement délaissée depuis quelques années.
Nous signalerons pourtant une jolie vue de San Remo par M. de Wylie : c'est une rue de
village, très bien établie comme effet, et d'une allure extrêmement pittoresque.
Les tableaux de marine sont plus nombreux qu'au dernier Salon et nous pouvons signaler dans
ce genre quelques jolies toiles, notamment le Bateau de pêche de Dieppe, de M. Marie-Auguste
Flameng, qui est d'une tonalité charmante, et la Barque à Goddebi, de M. Courant, où l'hori-
zontalité de la mer est exprimée d'une manière vraiment magistrale. M. Mesdag, un vétéran de
nos expositions, a été moins heureux aue d'habitude. Dans la Collision, la teinte de l'eau est un
Maure du Sus (Maroc).
Dessin de Ricardo de Madrazo, d'après son tableau. (Salon de 1881.)
peu opaque et le clapotement des vagues est rendu avec une certaine lourdeur. Nous préférons de
beaucoup le Calme, de M. Sauvaige, qui a très bien su rendre la profondeur limpide de la mer.
La voilure si pittoresque des petites barques de pêcheurs forme dans tous ces tableaux le centre
et comme le nœud de la composition. En se privant de cet élément si nécessaire dans un tableau
de marine, M. Masure restreint singulièrement l'intérêt de ses ouvrages, qui montrent une étude
consciencieuse des mouvements de la vague, mais qui gagneraient beaucoup en charme, si le
peintre savait y mettre un peu d'animation.
M. Boudin vient d'obtenir cette année une récompense méritée depuis bien longtemps, avec
un très bon tableau, la Meuse à Rotterdam. M. Boudin connaît parfaitement la structure des
bâtiments et les allures de la mer ou des embouchures de rivières, mais nous regretterions qu'il
L'ART.
On peut en dire autant de l'Italie qui est singulièrement délaissée depuis quelques années.
Nous signalerons pourtant une jolie vue de San Remo par M. de Wylie : c'est une rue de
village, très bien établie comme effet, et d'une allure extrêmement pittoresque.
Les tableaux de marine sont plus nombreux qu'au dernier Salon et nous pouvons signaler dans
ce genre quelques jolies toiles, notamment le Bateau de pêche de Dieppe, de M. Marie-Auguste
Flameng, qui est d'une tonalité charmante, et la Barque à Goddebi, de M. Courant, où l'hori-
zontalité de la mer est exprimée d'une manière vraiment magistrale. M. Mesdag, un vétéran de
nos expositions, a été moins heureux aue d'habitude. Dans la Collision, la teinte de l'eau est un
Maure du Sus (Maroc).
Dessin de Ricardo de Madrazo, d'après son tableau. (Salon de 1881.)
peu opaque et le clapotement des vagues est rendu avec une certaine lourdeur. Nous préférons de
beaucoup le Calme, de M. Sauvaige, qui a très bien su rendre la profondeur limpide de la mer.
La voilure si pittoresque des petites barques de pêcheurs forme dans tous ces tableaux le centre
et comme le nœud de la composition. En se privant de cet élément si nécessaire dans un tableau
de marine, M. Masure restreint singulièrement l'intérêt de ses ouvrages, qui montrent une étude
consciencieuse des mouvements de la vague, mais qui gagneraient beaucoup en charme, si le
peintre savait y mettre un peu d'animation.
M. Boudin vient d'obtenir cette année une récompense méritée depuis bien longtemps, avec
un très bon tableau, la Meuse à Rotterdam. M. Boudin connaît parfaitement la structure des
bâtiments et les allures de la mer ou des embouchures de rivières, mais nous regretterions qu'il