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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Chronique française et étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0086

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72

L'ART.

des artistes statuaires, peintres d'histoire et architectes, pour
perfectionner leurs études artistiques en visitant les grands
établissements à l'étranger.

La commission directrice de l'Exposition triennale des
beaux-arts de 1881 croit utile de rappeler aux jeunes artistes
belges, âgés de moins de vingt-cinq ans, que trois bourses de
4,000 fr., pour en jouir pendant trois ans, seront attribuées sur
l'avis de jurys spéciaux aux artistes qui ont envoyé au Salon de
Bruxelles des œuvres jugées dignes de ces récompenses.

Les exposants qui ont l'intention de prendre part à ces
concours devront adresser leur requête à la commission des

bourses du Brabant, dans les quinze jours de l'ouverture de
l'exposition.

— Le comité littéraire du Cercle artistique et littéraire de
Bruxelles s'est réuni récemment sous la présidence de M. de
Rongé, conseiller à la Cour de Cassation. 11 a décidé qu'un
concours serait ouvert et qu'il porterait sur les objets suivants :
une monographie ou une étude sur une question d'art ou de
littérature, une nouvelle, une poésie et une comédie en un
acte en prose ou en vers. Le concours sera clos le 3i décembre
prochain, et les membres du Cercle pourront seuls y prendre
part. Chacun des quatre prix à décerner sera de '2.5o francs.

NÉCROLOGIE

— Les lettres viennent d'être cruellement éprouvées
par la perte subite de M. Paul de Saint-Victor.

D'après une note publiée le samedi g juillet par son
médecin, le docteur Blachey, il « était atteint depuis
longtemps d'un diabète qui s'est compliqué d'une altéra-
tion pulmonaire.

« Un crachement de sang avait eu lieu il y a trois
jours.

« Le malade, quoique très affaibli, se trouvait mieux
ce matin.

« Une nouvelle hémorrhagie, beaucoup plus abon-
dante, se déclara vers deux heures et amena la mort en
quelques minutes. »

Paul Bins, comte de Saint-Victor, était né à Paris
en 1827. Il avait donc cinquante-quatre ans. Son père,
qui était un littérateur distingué, lui lit commencer ses
études à Fribourg, en Suisse, et les lui fit achever à Rome,
ce qui exerça une grande influence sur le goût et la tour-
nure d'esprit de Paul de Saint-Victor.

En 1848, il était secrétaire de Lamartine.

M. Paul de Saint-Victor débuta comme journaliste au
Correspondant. C'est dans la Presse, en 1857, qu'il écrivit
son premier Salon. Il succédait à Théophile Gautier.

Paul de Saint-Victor a surtout écrit des feuilletons
qu'il a donnés successivement à la Presse, à- la Liberté,
au Moniteur universel où, depuis douze ans, il était chargé
de la critique artistique et de la critique dramatique.

Ses œuvres principales sont : Hommes et Dieitx (1867),
les Femmes de Gœthe (1869), Barbares et Bandits, la
Prusse et la Commune (1871), et les Deux Masques, son
dernier ouvrage dont le premier volume parut à la fin
de 1880 et dont les deux derniers sont sous presse.

Comme critique, M. de Saint-Victor n'a exercé aucune
influence sérieuse; il n'en pouvait être autrement, car ainsi
que l'a dit très justement, en lui payant le plus légitime
tribut de regrets, le Moniteur universel du 10 juillet :

« Il serait plus facile de parler des admirations que
des antipathies de ce Vénitien du feuilleton, de son indif-
férence que de ses enthousiasmes. »

La vérité, c'est qu'il fut un styliste incomparable, un
prestigieux virtuose de la plume.

Avec cela, très galant homme; tous ceux qui l'ont
connu conserveront de lui le meilleur souvenir.

Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1860, il avait
été promu officier en 187g. Sa nomination comme inspec-
teur des Beaux-Arts datait de 1870; il n'est que juste de
constater qu'au ministère on est unanime à proclamer que
nul ne remplissait ces fonctions avec plus de zèle, et
cependant M. de Saint-Victor ne brillait ni par l'érudi-
tion, ni par le savoir en matière d'art; son ignorance des
maîtres était célèbre, grâce à plus d'une préface de cata-
logue de vente publique où il s'est fourvoyé de terrible
façon. Mais là, comme en toutes choses, il fut absolument
de bonne foi; sa collection de tableaux suffirait à démon-
trer, sans discussion possible, l'entière sincérité de ses
illusions.

Nul n'eut moins que M. Paul de Saint-Victor l'osten-
tation de ses parchemins; jamais il n'en fit montre et la
plupart de ses lecteurs n'apprendront son titre nobiliaire
que par sa mort.

Il mettait son honneur à être avant tout et exclusive-
ment homme de lettres.

Les lettres, qu'il a honorées, feront vivre sa mé-
moire.

ERRATUM

Dans notre dernier numéro, un i transposé a rendu incompréhensible la première partie de la phrase qui commence à la
quatrième ligne de la page 3o; il faut lire : Il y a, croyons-nous, des dessins presque-aussi rares que ceux du Titien.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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