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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0327

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

287

en 1880 ; et notons qu'il ne s'agit encore que d'un neuvième état !

A côté de tant d'avantages, nous avons une lacune à signaler
dans le volume de M. Dutuit: l'absence de l'indication de l'état
au bas des planches qu'il reproduit. Si l'on dit au lecteur que
l'épreuve reproduite correspond à telle phase décrite dans le
texte, c'est évidemment abréger ses recherches, dans le cas où
la présence ou l'absence de quelques traits constituent un
autre état.

Quant aux reproductions des œuvres elles-mêmes, elles
sont irréprochables et d'une exactitude scrupuleuse, bien que
chaque planche ait été retouchée d'après l'épreuve originale,
et l'insertion dans le texte même, des petites épreuves, est
des plus agréables.

Nous ne nous hasardons pas à dire que le livre de M. Dutuit
doive être considéré comme définitif. Nous ne prévoyons pas
la publication bien prochaine d'un catalogue où les belles
pièces que nous avons citées plus haut ne soient plus reléguées
qu'aux oeuvres d'école. Mais lorsqu'il s'agit d'un maître tel
que Rembrandt, le dernier mot reste toujours à dire. Cepen-
dant il est une chose dont on peut répondre, c'est que le tra-
vail du savant collectionneur restera, qu'il rendra des services
éminents aux travailleurs, non seulement à ceux du présent,
mais aussi à ceux de l'avenir.

Henri Hymans.

CCLXX

Manuel de l'amateur d'estampes, par Eugène Dutuit, ouvrage
enrichi de fac-similés des estampes les plus rares, repro-
duites par l'héliogravure. — Paris, Librairie centrale des
beaux-arts, A. Lévy, éditeur. Ecoles flamande et hollandaise.
Tome I"' (volume IV). Grand in-8" fi88i).

Les lecteurs de l'Art connaissent le remarquable travail
dans lequel M. Dutuit expose, avec autant d'érudition que de
conscience, le résultat de ses études sur Rembrandt, un coup
d'essai que l'on peut justement qualifier de coup de maître.
Conjointement avec cette vaste entreprise, la Librairie cen-
trale des beaux-arts (A. Lévy) a mis en vente le tome Ier,
destiné à devenir le 4e volume d'un grand ensemble, dû à la
plume du même auteur, et qui voit le jour sous le titre de
Manuel de l'amateur d'estampes.

M. Dutuit avait songé d'abord à limiter son œuvre au
catalogue descriptif de sa seule collection, — assez riche pour
mériter pareil honneur. Il a eu la bonne pensée de donner
aux amateurs un livre encore plus utile en embrassant toute
la série des productions des maîtres qu'il abordait. De cette
façon, il en est arrivé à offrir au public un compendium de
monographies de certains graveurs choisis, au nombre d'une
quarantaine environ.

Établissons donc d'emblée cette différence essentielle
entre le livre de M. Dutuit et le Manuel de l'amateur d'es-
tampes, de Charles Le Blanc, interrompu au fascicule y du
3° volume, en 1857, et les Handb'ûcher allemands de Helleret
Andresen, que ceux-ci se bornent, en quelque sorte, à authen-
tiquer par une simple mention les pièces des différents auteurs,
tandis que M. Dutuit donne, au contraire, une description
approfondie des pièces qu'il passe en revue, avec dimensions,
états et prix aux principales ventes. Vaste tâche, en réalité, bien
qu'il ne s'agisse encore que d'une dizaine de maîtres, privés,
jusqu'à ce jour, de monographies.

Nous n'insistons pas sur l'avantage énorme de trouver
réunies, en un même ensemble, les études éparses sur tant de
graveurs illustres — peintres ou non — dont les œuvres sont
de plus en plus recherchées. Le lecteur français, auquel les

sources allemandes sont souvent inaccessibles, y trouve parti-
culièrement son compte, malgré tout ce que les auteurs de
son pays lui ont donné d'excellents travaux.

On a pu voir, par l'analyse que nous avons donnée de
Rembrandt, avec quelle déférence de bon goût — prouvant
ainsi sa propre valeur, —• M. Dutuit traitait ses devanciers.

Il trouve, cette fois encore, un point d'appui solide dans les
écrits de Bartsch, de Weigel, de Passavante, dont il reproduit
souvent les commentaires. Il n'a pas cru devoir faire de
même pour des auteurs plus récents, — et en ceci nous ne
saurions l'approuver.

Pourquoi, lorsqu'il existe un catalogue excellent de
l'œuvre de Blotelingh, publié depuis plus de vingt ans par
M. Wessely, l'inspecteur du Cabinet de Brunswick, le passer
sous silence et ne nous donner que six planches d'un maître
éminent, six planches parmi lesquelles figure un amiral
« Manhaften », qui n'est autre que A. Van Nés, et dont le clas-
sement a la signification qu'aurait un portrait de Duguay-
Trouin, classé sous le nom de Vaillant, qui a exactement le
même sens que Manhaft en hollandais i

Un des aquafortistes les plus curieux du xvie siècle, Hans
Bol, dont les œuvres sont recherchées autant pour leur intérêt
historique que pour leur valeur intrinsèque, Hans Bol a eu sa
monographie écrite en français par M. Van der Kellen, que
M. Dutuit cite avec un éloge mérité dans sa préface. Pourtant
le maître malinois n'obtient qu'une seule mention. Beerensteyn
et Fonceel n'en obtiennent aucune, bien que leurs œuvres
soient décrites par Van der Kellen, au même titre que Broos-
terhuysen et au moins aussi recherchées. L'absence de tels
maîtres constituerait une lacune qu'on ne peut s'expliquer
dans une collection de l'importance de celle de M. Dutuit.

Les maîtres sur lesquels l'attention a été plus récemment
attirée— à la condition toutefois que leur mérite le légitime —
doivent obtenir la préférence sur d'autres étudiés de plus
longue date et à fond, tels, par exemple, que Van Everdingen
et même Van Dyck, si haute que soit sa personnalité.

Pour Goltzius, le cas est tout différent, et M. Dutuit a très
justement pensé qu'il restait quelque chose à faire après Bartsch
et Weigel, pour ce maître illustre. Malheureusement, il n'a mis
à contribution que les œuvres des cabinets de Paris et de Lon-
dres, lesquels, pour être fort riches, ne donnent pas l'ensemble
intégral des travaux de Goltzius, et, effectivement, l'auteur
regrette de n'avoir pas vu toutes les pièces données par
Bartsch. Nous ajouterons même qu'il y en a d'autres et que le
Cabinet de Bruxelles en possède plusieurs de la jeunesse du
maître. Des notes infiniment précieuses enrichissent l'œuvre
de Goltzius tel que le décrit notre auteur.

Boèce, l'aîné des Bolswert, n'est mentionné que pour renvoi
à Rubens. N'est-il pas temps encore de donner à ce maître
illustre sa monographie, et ne compte-t-il réellement dans
l'histoire de l'art que par trois planches importantes gravées
d'après l'illustre chef de l'école d'Anvers ? Schelte (Childéric)
Bolswert le cadet obtient une description, mais bien parcimo-
nieuse , puisqu'il n'a que dix pièces indépendantes, parmi
lesquelles manquent même sa grande Entrée du Christ à
Jérusalem, d'après Vinckeboons, et son Entrée de Léopold-
Guillaume dans les Pays-Bas, œuvres du début et de la fin de
sa carrière. La première pièce est un document historique de
première valeur, car la planche fut gravée avant l'arrivée de
son auteur à Anvers et prouve dès lors le degré et la nature
de son mérite avant sa collaboration à l'œuvre de Rubens, de
Van Dyck et de Jordaens.

Nicolas de Bruyn n'a pas été décrit non plus jusqu'à
présent; M. Dutuit ne lui donne que quatre planches1.
Théodore de Bry — toujours non décrit — en obtient deux

1. Une faute dans la transcription du nom de l'inventeur d'une de ces planches, a fait imprimer Vinchbocus. Il n'a pas existé de maître de ce nom, et il faudra
nécessairement tenir compte de cette erreur avec quelques autres dans un erratum.
 
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