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Petroz, Pierre: De quelques sculpteurs des XVIIIe et XIXe siècles, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0106
DE QUELQUES SCULPTEURS DES XVIIIe ET XIXP SIÈCLES. 85
contre les Turcs. Dans le Marceau et le Jacques Cœur de M. Préault, les accessoires qui, dans l'Armand
Carrel de David d'Angers, n'auraient pas de raison d'être, sont motivés, par conséquent justifiés.
L'école classique se plaçait, pour cette question, au môme point de vue que pour toutes les
autres. Elle n'employait volontiers que les accessoires analogues à ceux qu'on rencontre dans les
monuments de la statuaire gréco-romaine, dût-elle arriver ainsi à une indigence de détails excessive.
Elle préférait de beaucoup ce qu'elle appelait la beauté et la sévérité du style à la vérité et à l'expres-
sion d'une pensée ou d'un sentiment. Elle croyait imiter les anciens et se décernait exclusivement, à
Daphnis et Chloé.
Fac-similé d'un dessin de H. Valentin, d'après le marbre de Cortot.
(Musée du Louvre.)
cause de cela, le titre de traditionnelle. Sa manière d'entendre la tradition consistait, en somme, à
supprimer quinze ou vingt siècles de l'histoire de l'art.
Les artiste.s de l'école révolutionnaire, les artistes qui ont le plus énergiquement protesté de
notre temps contre les théories académiques ont au contraire accepté comme élément d'art tout ce
qui peut contribuer à augmenter la valeur esthétique de leurs compositions. Us n'éliminaient systéma-
tiquement que le hors-d'œuvre et sacrifiaient, sans aucun regret, certaines beautés de pure invention
à la signification et à la portée de leurs conceptions. On a prétendu que par là ils violaient les règles
les plus obligatoires de l'art et rompaient avec toutes les écoles du passé! Mais de fait ils ont une
filiation, et une filiation plus réelle, plus légitime que celle de l'école soi-disant traditionnelle. Ils se
rattachent par Roland, par Chaudet, par Stouf au groupe d'artistes du xvme siècle qui revinrent à la
nature, trop longtemps négligée pour flatter le goût factice et corrompu des gens de cour. Ils com-
contre les Turcs. Dans le Marceau et le Jacques Cœur de M. Préault, les accessoires qui, dans l'Armand
Carrel de David d'Angers, n'auraient pas de raison d'être, sont motivés, par conséquent justifiés.
L'école classique se plaçait, pour cette question, au môme point de vue que pour toutes les
autres. Elle n'employait volontiers que les accessoires analogues à ceux qu'on rencontre dans les
monuments de la statuaire gréco-romaine, dût-elle arriver ainsi à une indigence de détails excessive.
Elle préférait de beaucoup ce qu'elle appelait la beauté et la sévérité du style à la vérité et à l'expres-
sion d'une pensée ou d'un sentiment. Elle croyait imiter les anciens et se décernait exclusivement, à
Daphnis et Chloé.
Fac-similé d'un dessin de H. Valentin, d'après le marbre de Cortot.
(Musée du Louvre.)
cause de cela, le titre de traditionnelle. Sa manière d'entendre la tradition consistait, en somme, à
supprimer quinze ou vingt siècles de l'histoire de l'art.
Les artiste.s de l'école révolutionnaire, les artistes qui ont le plus énergiquement protesté de
notre temps contre les théories académiques ont au contraire accepté comme élément d'art tout ce
qui peut contribuer à augmenter la valeur esthétique de leurs compositions. Us n'éliminaient systéma-
tiquement que le hors-d'œuvre et sacrifiaient, sans aucun regret, certaines beautés de pure invention
à la signification et à la portée de leurs conceptions. On a prétendu que par là ils violaient les règles
les plus obligatoires de l'art et rompaient avec toutes les écoles du passé! Mais de fait ils ont une
filiation, et une filiation plus réelle, plus légitime que celle de l'école soi-disant traditionnelle. Ils se
rattachent par Roland, par Chaudet, par Stouf au groupe d'artistes du xvme siècle qui revinrent à la
nature, trop longtemps négligée pour flatter le goût factice et corrompu des gens de cour. Ils com-