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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chasrel, T: Exposition de la Société royale Belge des aquarellistes
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Les fouilles d'Herculaneum
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0169

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140

L'ART.

entreprise devient chaque année plus difficile, les talents ne se
renouvelant pas aussi promptement que la curiosité de l'amateur,
et cependant chaque année elle est couronnée d'un nouveau succès

LES FOUILLES

Nous traduisons de YOpmione de Rome, du 30 avril, le très-
intéressant document suivant :

« Le sénateur Fiorelli, Directeur Général des Musées et des
Fouilles, nous a adressé hier la lettre suivante :

« Monsieur Dina,

•, « Les paroles attribuées au Ministre de l'Instruction publique
de France sur les fouilles que, selon lui, on devrait reprendre
immédiatement à Herçulanum, paroles que je lis dans une corres-
pondance particulière de YOpinione d'aujourd'hui, feraient sup-
poser que le gouvernement italien, ignorant l'importance des
trésors encore cachés sous les cendres de cette importante cité,
ne s'inquiéterait pas de les mettre au jour ou préférerait tout au
moins en chercher d'autres d'un ordre inférieur et sans grand
intérêt pour la science. Un semblable reproche, qui serait assez
grave s'il était mérité, est basé sur une erreur dans laquelle
l'opinion publique fut entraînée par l'enthousiasme déployé par
mon regretté ami Beulé, qui, dans son ouvrage intitulé : « le Drame
du Vésuve. » publié pour la première fois, dans la Revue des Deux
Mondes, en 1870, exprimait un vœu qu'il était impossible de réa-
liser \

« Les fouilles d'Herculanum commencées en 1737 continuè-
rent jusqu'en 1772, époque à laquelle on dut les interrompre parce
que tous les points qui n'avaient pas été touchés par la lave
incandescente avaient été explorés ; là en effet où cette lave avait
passé, elle avait détruit tout sur son passage et n'avait laissé
aucune trace des anciens édifices. Les endroits d'où furent retirés
les monuments de l'art qu'on admire au Musée de Naples, avant
d'être envahis par cette lave, avaient été enfouis dans les terres
éboulées et les cendres qui, par suite de leur volume énorme et
des grandes quantités d'eau, venues ensuite, constituèrent ce tuf
compacte qui recouvre le théâtre d'Herculanum et que le vulgaire
appelle à tort une lave. Je n'ai pas besoin de décrire ici la diffé-
rence qu'il y a entre la basalte des laves de feu et le tuf formé
de sable et de cendres consolidés; je crois inutile aussi de démon-
trer combien il serait absurde de supposer que dans une lave
incandescente coulant du Vésuve, des verreries et dès métaux
comme ceux qu'on retira des fouilles d'Herculanum auraient pu
se conserver intacts.

« Malgré tout cela le gouvernement, ne voulant négliger
aucune chance de pouvoir se remettre à ces travaux, acquit en 1868

qui atteste l'intelligente organisation de l'institution, les progrès
des artistes exposants et le goût du public.

T. Chasrel.

D'HERCULANUM

une superficie de terrain de 2,628.21 mètres carrés contigus à la
maison dite d'Argo, à l'effet d'y étudier le moyen de reprendre
des recherches si désirables. Depuis cette époque jusqu'à il y a
quelques mois, c'est-à-dire pendant sept années, on a toujours
travaillé à Herçulanum, mais avec un bonheur assez différent de
celui que l'on suppose généralement.

« En pénétrant plus profondément dans les fouilles , on voit
que tout est perforé de corridors remplis par les matériaux pris
dans d'autres voies semblables, et auxquels on ne peut toucher
sans faire ébouler les terres supérieures avec péril pour les édi-
fices à la surface. Ces corridors, allant dans toutes les directions,
se réunissent sur certains points, se croisent et ne sont séparés
entre eux que par des pilastres de la même nature laissés pour
soutenir les voûtes comme on le voit dans les catacombes.

« Nous étant assurés de cette situation par un grand nombre
d'exemples, il nous parut que, s'il restait encore quelques objets à
découvrir à Herçulanum, ils devaient être cherchés sous ces
pilastres où n'avait pas pénétré la pioche des fouilleurs du siècle
pissé. On enleva 30,517.82 mètres cubes de ces pilastres; on ne
trouva que quelques fragments de bronze et quelques morceaux
d'argent avec lesquels on recomposa un buste médiocre de
. Galba. Ce ne fut pas une compensation suffisante pour les tra-
vaux qu'on avait faits. En outre, le mouvement souterrain fit
péricliter deux maisons, s'effondrer une partie de la voie publi-
que et une partie de jardin, quoique tout cela fût séparé des
fouilles souterraines par une couche de 14 mètres d'épaisseur,
sans compter que les eaux, ne trouvant plus leur écoulement natu-
rel, s'infiltraient peu à peu dans ces cavités, se frayaient des pas-
sages nouveaux, entraînant avec elles des quantités de terres et
de cendres qui forment la base sur laquelle reposent les terrains
cultivés et les édifices de la surface,

« C'est pour ces motifs qu'on dut, il y a quelques mois,
abandonner les travaux, sans espoir de les reprendre avec plus
de bonheur, sachant déjà, par des expériences faites et par l'étude
des anciens documents, que les anciennes fouilles du quartier di
cavelleria, à Portici, arrivèrent jusqu'à Torre del Greco et du
bord de la mer jusqu'à la Madone de Pugliano sur le versant du
Vésuve.

« Après tout cela il ne restait qu'à faire connaître aux savants
tout ce qui avait été fait par nos ancêtres en publiant les docu-
ments officiels qui existent en différents endroits sur ces fouilles.
J'espère que sous peu, ayant terminé le travail dont on s'occupe

1. M. Boule était un fort étrange savant ; jamais réputation ne fut plus surfaite que la sienne, il est permis de le dire saris le moindre esprit de dénigrement.
Nous avons sous les yeux une lettre du 22 août 187+, adressée à un de nos amis par un homme très-compétent qui n'avait pu lire sans bondir un article apologétique
consacré au très-peu sérieux auteur du Drame du Vésuve. Nous en extrayons quelques passages pleins de verve et fort instructifs :

« Ce numéro contient un long, un interminable, un étonnant éloge des Éloges de Beulé, comme secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts. Votre
rédacteur n'y va pas de main morte pour louer le critique Beulé. — Peste! quel enthousiasme! — Il me semble à moi avoir tout à fait dépassé la mesure. Qui veut
trop prouver ne prouve rien du tout. Je connais toutes les notices de Beulé; je les lui ai entendu prononcer presque toutes en séance solennelle de l'Académie des
Beaux-Arts; j'en ai conservé la collection chez moi. Je puis donc, tout comme votre rédacteur, parler en connaissance de cause ; et en connaissance de cause, j'affirme
que pour trouver matière à un enthousiasme si peu justifié, il faut qu'il ait eu jadis une bien grande amitié pour Beulé et qu'il ait conservé un souvenir bien affec-
tueux à la mémoire de son ami. C'est de l'admiration toute de commande!

« Que signifie l'article de votre rédacteur? Est-ce une critique?... Jamais. Rien n'est étudié, rien n'est discuté. Je n'y puis, de bonne foi, voir que partialité
ou ignorance...

« Pour lui, en effet, Beulé n'est pas un écrivain ordinaire, c'est le critique des critiques, un dieu Infaillible, une idole qu'il s; garderait bien de juger, qu'il ne
cesse d'adorer et qu'il voudrait nous faire adorer. C'en est trop !.,.

ci 11 accepte les yeux fermés et confirme « à plume que veux-tu » tous les jugements de feu Beulé. Une indulgence si opiniâtre frise le ridicule.

« Excepté lui, tout le monde sait (vous plus que tout le monde, n'est-il pas vrai, monsieur?) que Beulé a déraisonné tant et plus en matière d'art.

« S'il a fait l'éloge d'Ingres, il n'a pas daigné faire cjlui de Delacroix; s'il a exalté le mélodieux Rossini, il a fort sottement éreinté le savant Meyerbeer, et
de la sorte clairement démontré qu'il n'y connaissait goutte.

« Et cependant votre rédacteur d'approuver l'étineelant Beulé, de renchérir par des phrases à perte de vue sur l'inqualifiable appréciation de Meyerbeer et sur
la tartine rossinienne. C'est vraiment grotesque!... »

La lettre adressée à VOfinione par l'homme éminent à qui l'on doit l'admirable transformation du Musée de Naples et qui a imprimé aux fouilles de Pompéi
une si prodigieuse activité, démontre une fois de plu» ce que valait la science de Beulé, qu'il appelle, avec une politesse significative, de l'enthousiasme.

(.Yo/e de la Rédaction.)
 
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