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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Bonnin, A.: Salon de 1876: peinture, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0234

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200

L'ART.

Galatée n'est à vrai dire qu'une étude de femme, à laquelle M. Parrota ajouté quelques accessoires
pour motiver le nom dont il l'a baptisée, mais c'est une étude tout à fait remarquable par sa qualité de
dessin et de couleur, par son exécution franche, sincère et complètement achevée. La pose de Galatée,
qui paraît debout sur un piédestal doré et se détache sur une draperie rouge, est naturelle et empreinte
d'une grâce que les artistes ne savent que bien rarement ajouter au caractère de leurs études et qui
fait de celle-ci un tableau dont le charme égale les mérites techniques.

La peinture de M. Morot, qui représente une jeune fille nue au milieu d'un fouillis de verdure, n'a
pas, il s'en faut, la même sûreté d'exécution, n'est pas à ce point une œuvre achevée, mais c'est une
heureuse promesse d'un talent jeune et sincère. Le dessin est fin et pur, la couleur un peu mince est
vraie et délicate ; je reprendrai seulement dans cette œuvre la tète qui paraît trop âgée pour le corps
jiivénile, et les verts dvi feuillage qui sont de même plus accentués que ne l'autorisait le titre : Le Prin-
temps.

La figure du tableau de M. Gervex, Dans les bois, n'a plus rien de poétique, c'est une simple étude
dont le déshabillé eût été beaucoup mieux expliqué par ce titre : Au bord de l'eau, car quelque plaisir
que l'on ait à prendre l'air dans les bois, on ne s'y livre pas au point de se dépouiller de ses vêtements
pour ne rien perdre des caresses de la brise. Ceci dit au sujet du peu de soin que prennent les artistes
d'accorder le titre de leurs œuvres avec leur caractère et la vraisemblance, il me reste à louer dans
cette figure d'une réalité trop vulgaire de véritables qualités de peintre. Mais voici plusieurs années
déjà que j'adresse le même compliment à M. Gervex, et je voudrais pouvoir prochainement le louer
pour l'élévation qu'il n'a pas encore apportée dans ses interprétations de la nature.

Je puis, en finissant, ajouter à ces ouvrages deux toiles signées de noms connus : la Madeleine, par
M. Jules Lefebvre, et Ixion, par M. Delaunay ; mais cette citation a un tout autre but que de faire leur
éloge. Je veux simplement dire que jamais ces artistes n'ont fait si peu d'honneur à leur signature.

A. Bonnin.

{La suite au prochain numéro.)
 
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