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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Ménard, René: Enseignement de l'art décoratif à l'École des Beaux-Arts, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0299

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ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF. 263

lui manque pour lui donner sa véritable portée : la haute récompense à laquelle aspirent tous les jeunes
gens qui suivent l'Ecole des Beaux-Arts, le prix de Rome. Nous ne voudrions en quoi que ce soit porter
atteinte à une institution ancienne, respectée, et qui a rendu d'éclatants services à l'art de notre pays.
Mais ce n'est pas seulement pour copier un morceau d'après une fresque ou un tableau, que les lau-
réats de l'École des Beaux-Arts sont envoyés en Italie, c'est aussi pour étudier l'art décoratif sous
toutes ses formes, car l'Italie est le seul pays de l'Europe qui possède une série continue de chefs-
d'œuvre pour la décoration des monuments. Le but qu'on se propose nous semblerait plus complète-
ment rempli, si le jeune artiste qui part pour l'Italie était déjà préparé par des études qui lui
permissent de profiter de son séjour dans la terre classique des arts. Il ne nous semble donc
pas inopportun d'espérer qu'un jour viendra où le prix de Rome pourra être disputé alternativement,
et de deux années l'une, par les jeunes gens qui se préparent à décorer nos monuments et par ceux qui
s'exercent à l'art du tableau, d'après un sujet déterminé. Si par exemple on a donné une fois pour
sujet Priam aux pieds d'Achille, ne pourrait-on pas, l'année suivante, demander un projet de décoration
pour une salle.de tribunal, une mairie, une chapelle, une gare de chemin de fer, un foyer de théâtre?
L'élève n'aurait assurément pas à exécuter le travail dans son ensemble, mais en montrant à côté de
son esquisse les études de morceau, les épures et tous les travaux préparatoires d'une œuvre monu-
mental, il témoignerait de ses aptitudes pour l'art qu'il est appelé à exercer. La création d'un
grand prix sur de nouvelles bases n'est pas un fait nouveau dans les annales de l'école, puisqu'on
avait institué au commencement de ce siècle un prix spécial pour le paysage historique. Ce prix a été
supprimé parce qu'il ne répondait à aucun enseignement donné dans le sein de l'école, mais il n'en est
pas de même pour celui que nous demandons, car il ne serait que la suite naturelle du cours supérieur
d'art décoratif, dont l'utilité a été universellement reconnue. La liste des travaux publics exécutés pour
le compte de l'État est publiée chaque année à la suite du catalogue du Salon; la préparation à ces
travaux nous semble donc mériter dans l'enseignement des Beaux-Arts une place très-importante, mais
elle ne peut prendre aux yeux des élèves son véritable rang que par la consécration suprême d'un grand
prix.

René Ménard.

La Musique.
Fragment d'un plafond peint par Galland.
Dessin de H. Scott, gravure de Froment.
 
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