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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Renaud, Victor: Salon de 1876: sculpture, [9]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0331

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L'ART.

M. Lanson a fait an buste de jeune fille dans le même caractère de tête que celui de M. Mercié.
Cette tête est fort bien modelée, très-sérieusement cherchée. Le cou, fin et gracieux, est fort bien
attaché. M. Lanson a eu le seul tort de laisser à son buste une longue taille disgracieuse. Coupé
autrement il serait tout à fait réussi.

Le buste de M. Littré, par M. Deloye, est très-vivant. Je le crois ressemblant, mais il ne donne
pas par son exécution le sentiment qui conviendrait à un homme d'étude patient et sincère. Les habi-
letés de main du statuaire prennent un peu trop le pas dans ce buste sur les études sérieuses ; c'est de
la sculpture dont la surface surprend, étonne, mais la construction supporte peu l'examen. On peut s'y

laisser prendre un instant, mais on revient de cette première
impression. En un mot c'est de la sculpture hâtive et qui dispa-
raîtra aussi vite qu'elle est née.

J'ai passé ma jeunesse à me faire adorer,
Je suis la froide et la méchante souveraine ;
Tous, ils baisent ma main, comme une main de reine.

Voilà le texte qui a inspiré la Sylvia de M. Lenoir. Vraiment
on ne se douterait pas qu'une telle femme ait pu être tant adorée,
rien dans cette tête vulgaire et plate ne fait pressentir la froide
et méchante souveraine ; la coiffure fait à cette reine un triste
diadème, et l'arrangement florentin est bien disgracieux. Pauvre
Sylvia !

M. Faure de Brousse appelle son buste Patricienne floren-
tine du xvis siècle1. Le caractère florentin de cette tête n'est peut-
être pas très-accusé, mais le visage est charmant, plein de grâce,
les accessoires sont très-finement et en même temps très-lar-
gement traités. Tout ce buste est fermement exécuté, la tête
est bien construite, c'est en un mot un des bons bustes de
l'Exposition. Je n'en saurais dire autant du buste de la même
époque que nous offre M. Frémiet, il est si peu fait, si peu
cherché et si disgracieux qu'il suffit de le citer.

Le buste de Mmc Bertaux, qui nous rappelle aussi par son
arrangement la même époque, est mieux exécuté ; il est très-
individuel et doit être parfaitement ressemblant. La disposition
en est gracieuse et bien trouvée.

M. d'Echérac a un fort bon buste en plâtre de M. Léon
Cladel; il est vivant, bien modelé, quoique un peu martelé; la
physionomie doit être bien rendue.

M. de Saint-Vidal, outre son buste de Carpeaux dont j'ai
déjà dit un mot, a un très-intéressant portrait de femme bien
modelé et surtout très-bien composé. Je citerai encore parmi les
bons bustes ceux de M. Javal, par M. Eude ; de M. Violet, par
M. Cordier; de Mllc Léonide Leblanc, par M. Noël; de M. De/aux, par M. Osbach ; le Général de
Wimpfen, par M. Félix Richard, et M. Tolain, par M. Taluet.

Et pour terminer, deux lignes du buste de M. Barbey d'Aurevilly. Il a une telle allure
extravagante, il est orné d'une si belle cravate en or, avec de si jolies manches de redingote, que je
ne puis mieux faire, pour en donner mon impression, que de répéter le mot risqué, mais expressif, que
près de moi, murmurait un rapin peu académique absorbé dans la contemplation muette de ce chef-
d'œuvre de mode : « Qui est capable de faire un tel buste? Seul Zacharie a ce truc. »

Victor Renaud.

i. Voir l'Art, 2'' année, tome V, page 267.
(La suite au prochain numéro.)

Une jeune Parisienne.

Fac-similé d'un dessin de Buhot,
d'après lê plâtre d'Emile Chatrousse.

(Salon de 1876.)
 
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