Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

DOI Artikel:
Candèze, P.: Le salon d'Anvers
DOI Artikel:
Chronique étrangère
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0031

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHRONIQUE

ÉTRANGÈRE.

ancien bourgmestre. Il est peu de rois — voire de conqué-
rants — qui en auront obtenu de si gigantesque ; cependant les
frais de l'entreprise n'ont été faits ni par le gouvernement, ni
même par la ville : ils ont été couverts par une souscription
privée. Le Monument Loos, œuvre de M. Jules Pécher, qui de
peintre de mérite est devenu statuaire éminent, a pour but de
rappeler l'agrandissement de la ville et la démolition de l'enceinte
espagnole, principaux bienfaits dont Anvers est redevable à son
ancien administrateur. Un large soubassement de pierres blan-
ches, décoré de la figure allégorique de l'Escaut, représente les
ruines de l'ancienne enceinte. Ce soubassement est surmonté
d'un haut piédestal flanqué des quatre figures du Commerce, de
la Marine, de l'Industrie et des Arts, couronné à son sommet de
la figure de la Ville d'Anvers, et orné, à sa face principale, du
buste de Loos. L'ensemble est frappant et d'une ordonnance
pittoresque dont on trouverait peu d'exemples dans la statuaire
moderne, où les simples groupes réussis sont si rares. Il y a des
mouvements à la Michel-Ange dans les figures symboliques du
piédestal s'éveillant à l'apparition d'une cité nouvelle, et la figure
de la Ville d'Anvers, levant le flambeau du progrès, est particu-
lièrement d'un jet et d'une silhouette superbes. Ce qui me plaît
le plus de cette vaste composition, c'est qu'elle ne pastiche ni

CHRONIQUE

Angleterre. — The Examiner, cette influente et excellente
revue hebdomadaire, dirigée avec tant de succès par M. W.
Minto, a publié dans son numéro du 23 septembre une fort inté-
ressante étude sur les archives de Sienne, signée Linda Villari.
A Visit to the Sienna Archives nous apprend que sous le gou-
vernement républicain le Camerlingue ou Surintendant des Im-
pôts avait coutume, à l'expiration semestrielle de son mandat,
de remettre ses comptes pour cette période dans un volume à
couverture de bois portant son blason et ornée, en outre, d'une
peinture due à un des artistes éminents de l'école de Sienne qui
y représentait soit un événement mémorable de la ville ou de
l'histoire générale de l'Italie qui s'était produit dans les six
mois précédents, ou quelque allégorie, ou enfin un sujet reli-
gieux. Il n'y a pas moins de soixante-quinze de ces Tavole aux
Archives de Sienne, mais la série est loin d'être complète, car il
se trouve quarante autres de ces Tavole au Musée de Berlin, à
qui il est question d'en demander l'échange contre une peinture
de Sano di Pietro.

Ces Tavole constituent un résumé complet de l'art siennois, dé*
son apogée à sa décadence.

Avant 1858, les archives siennoises n'existaient qu'à l'état de
documents épars ; c'est à la patriotique initiative de feu le pro-
fesseur Bonaini qu'est due leur réunion au palais Piccolomini,
où elles occupent vingt salles et sont divisées en trois sections :
la Diplomatie qui comprend 49,300 parchemins et embrasse une
suite de plus de mille années à partir de 736, — les documents
relatifs à la période républicaine, — les documents concernant
le gouvernement de Sienne depuis la chute de la République
jusqu'à nos jours.

Le directeur actuel, M. Banchi, a admirablement poursuivi et
complété l'œuvre de son prédécesseur. Son dévouement civique
dépasse toute idée ; la situation budgétaire n'a permis jusqu'ici au
gouvernement italien d'allouer aux Archives de Sienne qu'un
subside annuel de 250 francs qui ne se paye même que par à-
comptes dérisoires, puisque l'article de The Examiner révèle que
le dernier payement a été de 37 fr. 68!... L'Etat donne en outre
l'usage gratuit d'une partie du palais Piccolomini et paye les misé-
rables appointements d'un personnel insuffisant. Quant à la muni-
cipalité, il lui arrive parfois de voter une faible somme pour les
archives, et la vérité est que les réparations, les fournitures de
bureau, etc., auxquelles les piètres subsides ne permettent pas
de faire face, sont régulièrement payées par la bourse du savant

l'antiquité grecque, ni la renaissance florentine. Ce qu'elle rap-
pelle surtout, ce sont les traditions de la statuaire flamande du
xvie siècle. La Belgique avait alors des sculpteurs qui, s'ils ne se
distinguaient pas comme ceux de la France et de l'Italie par le
choix exquis de la forme et l'exécution raffinée du morceau,
avaient une rare entente des grands ensembles décoratifs. On
peut s'en faire une idée par les confessionnaux, les piliers, les
stalles, les bancs de communion si richement inventés qui sur-
prennent encore le voyageur dans les églises flamandes, et par
certains monuments, tels que l'hôtel de ville d'Amsterdam, qu'un
Flamand, Arthur Quellyn, avait été appelé à décorer de sculp-
tures, et où s'étalent des dépenses d'imagination, une ingéniosité
d'arrangement vraiment prodigieuses. La statuaire flamande de
cette grande époque avait un cachet bien à elle et ne le cédait à
la peinture ni en vie ni en exubérance. M. Jules Pécher nous
ramène ces traditions vraiment nationales, qu'on a eu le tort de
délaisser, à partir de David, pour des imitations classiques qui
n'ont jamais été ni dans le sang ni dans les moyens des statuaires
du Nord, et qui constituent des emprunts toujours ruineux pour
les emprunteurs.

P. Candèze.

ÉTRANGÈRE

directeur qui s'impose ces sacrifices comme s'il s'agissait d'un
devoir tout naturel.

—■ L'exposition de la collection indienne du prince de
Galles au Musée indien de South Kensington a été close le
30 septembre; mais pour permettre aux habitants du quartier
populaire d'East End de voir les présents qu'il a rapportés de
son voyage aux Indes, le prince a résolu de les confier pour deux
ou trois mois au Musée de Bethnal Green. Lord Lyons a été
chargé de faire savoir au duc Decazes que S. A. R. a l'intention
d'envoyer sa collection indienne à l'Exposition universelle de
Paris en 1878.

Japon*. — Une lettre adressée au Times nous donne quelques
renseignements intéressants sur une exposition qui a été inaugurée
il n'y a pas longtemps à Kioto, la cinquième qui ait été organisée
depuis quatre ans dans cette localité. La première date de 1872 ;
elle était divisée en trois sections et installée dans les temples de
Chionin, Kenninjiet Honganji, situés dans trois parties différences
de la ville.

L'année suivante le Mikado étant allé à Yeddo, les autres
expositions se sont faites au Palais Impérial, dont les installations
étaient infiniment préférables, car indépendamment de la con-
centration en un seul local qui est déjà un immense avantage, les
bâtiments du Palais et les parcs offrent par eux-mêmes un réel
intérêt qui ajoute à l'attrait de l'exposition, tandis que les cemples
uerder.t leur caractère lorsqu'ils perdent leur solitude.

Le Palais est situé dans la partie nord-est de la ville, au
milieu de vastes jardins, entourés d'un mur très-haut et d'un
large boulevard.

La résidence privée du Mikado et celle de sa femme, deux
édifices isolés, n'ont pas été affectés à l'exposition. Il y a même
une haie que les visiteurs ne peuvent pas franchir, mais les
grandes portes sont ouvertes de façon que l'intérieur peut être'
vu en entier. Les constructions sont dans le genre d'un bungalow
indien d'un seul étage, élevées considérablement au-dessus
du sol; on y arrive par des gradins qui s'étendent tout le long
de la façade. Les visiteurs indigènes, dont la curiosité respec-
tueuse rappelle Fébahissement de nos paysans devant les palais
royaux de notre Europe, sont particulièrement attirés par des
portraits grandeur nature de leurs souverains, qui se trouvent
en face de l'entrée dans la chambre centrale des appartements du
Mikado. Devant ces portraits la foule des visiteurs se prosterne
et se confond en humbles salutations, quelques-uns même jettent
 
Annotationen