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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Danton, J.: Exposition d'Orléans, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0056

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EXPOSITION D'ORLEANS

lu**.).

h.

a sculpture proprement dite n'avait pas fourni un con-
tingent bien nombreux à l'exposition rétrospective. La
pièce capitale était un beau buste en bronze de Jean de
Morvillier, évêque d'Orléans. (Euvre de Germain Pilon, ce buste
représente bien tel qu'on peut se le figurer ce prélat savant et
laborieux, doux et austère, « qui sut garder des mœurs pures et
un caractère au-dessus de toute attaque, dans la cour la plus
remplie de désordres qui fut jamais. » Placé autrefois sur son
tombeau, dans l'église des cordeliers de Blois, il appartient
aujourd'hui à l'évêché d'Orléans.

Mmt' Dupuis avait envoyé de beaux bustes en terre cuite,
Voltaire, Rousseau. Molière et La Fontaine, où l'on retrouve les
qualités de Houdon : l'expression de la vie, le rendu de la nature
individuelle. Deux petits bustes de Clodion, une tête d'enfant,
rieuse et naïve, attribuée à Pigalle, complétaient, avec des
médaillons de Nini, la série des œuvres du xvme siècle.

Vers 1750, un grand-maître des eaux et forêts, M. Leray, se
rendit acquéreur du château de Châtiment et y installa une manu-
facture de poteries et de produits céramiques. C'est de là que
sortirent les jolis médaillons catalogués sous le nom de M. Mau-
rice de Terrouenne et de quelques autres amateurs, et qui rem-
plissaient à l'exposition orléanaise une vitrine tout entière. Un
artiste italien,".!. B. Nini, en est l'auteur. Il les estampait avec
des moules, le plus souvent en métal, et obtenait ainsi des pièces
fines et élégantes dont le style rappelle les jetons et les médailles
de Duvivier. La série exposée comprenait, outre les portraits des
Leray de Chaumont, un certain nombre de personnages de
l'époque : Louis XV, Marie Thérèse d'Autriche, Catherine II,
Louis XVI. Marie Antoinette, Voltaire. Franklin, etc.

L'antiquité gréco-romaine était représentée par une Tète de
satyre, en marbre blanc, grassement modelée, dont M. Eudoxe
; Marcille est l'heureux possesseur; la Renaissance par une Vierge,
peinte et dorée, envoyée par M11" Juranville. La Vierge, assise,
tient sur son bras droit l'enfant Jésus et de la main gauche
feuillette un livre ouvert sur ses genoux. Enfin le musée de
Montargis avait communiqué un très-beau médaillon en marbre,
dù au ciseau de Triqueti, et reproduisant les traits énergiques de
Girodet.

Les ivoires étaient fort nombreux. Les vitrines de M. Charles
Pierre en étaient abondamment pourvues. On y remarquait, entre
autres pièces importantes, un Saint Jean, un Saint Michel ter-
rassant le dragon, d'une légèreté tout aérienne, une Madone
couronnée et une Mise au tombeau, petit bas-relief du xvi° siècle
d'un excellent style.

La collection de M. l'abbé Desnoyers, accrue des apports de
quelques amateurs, présentait un aspect des plus variés. A côté
des madones, des statuettes de saints et de saintes et des dip-
tyques religieux ou mythologiques, abondaient les tabatières et
les râpes, les boîtes à mouches finement découpées et les pulvérins
ornés de sujets de chasse.

M. l'abbé Bouloy avait envoyé une délicieuse petite Vierge
couronnée, souriant à l'enfant Jésus et essayant de le faire sourire.
Un Christ à la colonne, exposé par M. Laurand-Vignat, mérite
aussi une mention particulière. L'attitude du Sauveur est noble et
résignée. On sent que d'un geste il pourrait briser ses liens,
mais le mouvement, à peine indiqué, ne doit pas s'accomplir, et,
jusqu'à la fin, la douloureuse épreuve sera volontairement subie.

M. le docteur Patay possède également de jolis ivoires,
notamment une Vlerge de grande dimension et un groupe formé

de saint Joseph, la sainte Vierge et l'enfant Jésus, travail espa-
gnol du xve siècle.

Nous avons réservé pour la fin un véritable bijou, un léger
poignard à manche et à fourreau d'ivoire, exposé par M. le baron
du Houlley. Rien de plus fin comme ciselure, ni de plus délicat
comme composition. Le manche est surmonté d'une mignonne
statuette : Diane de Poitiers caressant un lévrier ; la gaîne repré-
sente Actéon puni de sa curiosité. Ensemble et détails constituent
un morceau délicieux et bien digne d'avoir appartenu à la favorite
royale.

La série des bois sculptés, qui nous conduira tout naturelle-
ment à parler des meubles, renfermait un beau Christ, de Bou-
chardon, appartenant à M. Dubec, ainsi qu'un diptyque repré-
sentant la Cène et le Lavement des pieds ; deux bons panneaux
du xvne siècle, la Alise au tombeau, Jésus et la Samaritaine, à
M. Arnoux, etc.

Dans la collection de M. Pierre, au-dessus des ivoires, trois
pièces méritaient surtout de fixer l'attention. D'abord une sorte
de petit rétable, travail allemand du xvi" siècle, sur lequel des
personnages minuscules, en ronde-bosse, figurent la Flagella-
tion. Jésus outragé et Jésus succombant sous le poids de sa croix;
plus loin, un bas-relief, F Evanouissement de la Vierge, scène
empreinte de la douloureuse poésie du Stabat; enfin un second
bas-relief, Dames du xvie siècle s'agenouillant pour la prière,
petite composition qui offre un véritable caractère religieux.

Bahuts et crédences, tables et cabinets, bureaux en marque-
terie, commodes Louis XV et Louis XVI, consoles, glaces et
fauteuils garnissaient le pourtour de la salle.

Le xve siècle n'était représenté que par un bahut malheureu-
sement détérioré, à M. de Torquat, et par une jolie crédence, à
M. Pierre. Sur les panneaux de celle-ci se voient, au centre,
saint Michel, à droite et à gauche, saint Pierre et saint Paul.
Sous l'arcade surbaissée, le fond semé de fleurs de lis est du
plus heureux effet.

A la Renaissance se rapportaient une table reposant sur
d'élégants balustres et un bahut sculpté qui, dès le premier jour,
avaient conquis tous les suffrages. La table, digne d'un château
historique des bords de la Loire, appartient à M. Blondel de la
Rougery. Le bahut, envoyé par Mlne Pillon, est décoré d'un bas-
relief représentant Saint Georges vainqueur du dragon. Cheval
et cavalier s'enlèvent d'un jet vigoureux au-dessus du monstre
frappé d'un coup de lance. A gauche, deux personnages, homme
et femme, celle-ci les mains jointes, contemplent la scène du
haut d'une tour. Au second plan, la princesse Théodelinde, age-
nouillée au pied d'un arbre, prie pour son libérateur. Une
seconde composition, placée au-dessous de la première représente
un triomphe. Elles sont séparées par cette inscription : Contre
Dieu nuls ne peut rien faire.

Enfin deux meubles se partageaient avec les précédents l'ad-
miration des visiteurs : un cabinet Louis XIII en marqueterie
reposant sur des cariatides dorées et un cabinet vénitien du
xvie siècle, également à incrustations. Ils appartiennent, le pre-
mier à M. Douville, et le second à M. Germon, maire d'Or-
léans. Tous deux proviennent de la collection d'un amateur
Orléanais, M. Barbot du Plessis.

La halle Saint-Louis renfermait quelques beaux spécimens
d'anciennes tapisseries. C'était d'abord une tenture, ou plutôt
un fragment de tenture du xve siècle, appartenant à M™ de
Billy; puis deux panneaux du xvf siècle, tirés du garde-meuble
du Palais de justice d'Orléans, et retraçant l'Histoire de Psy-
\ ché, d'après Raphaël.

La mairie de Beaugency, gracieux édifice construit sous

1 Voir l'Art, 2' année, tome VI, page 162
 
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