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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Chronique française
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CHRONIQUE

FRANÇAISE

— L'abondance des matières nous a empêchés de signaler,
dans notre dernière chronique, la partie la plus importante du
discours que M. Mcissonier a prononcé à la séance publique de
l'Académie des Beaux-Arts (le 28 octobre). C'est le rappel du
legs très-généreux fait par M™3 la comtesse de Caen à l'Académie
des Beaux-Arts en faveur des jeunes artistes. Voici les termes
mêmes du testament :

« Les artistes peintres, sculpteurs, architectes, envoyés par
le gouvernement à Rome, auront pendant trois ans après leur
temps fini, chacun une rente : elle sera de 4,000 francs pour les
peintres et les sculpteurs. Les architectes, qui ont moins de frais
pour leurs travaux, n'auront que 3,000 francs.

« Les artistes peintres auxquels on donnera ces rentes seront
obligés, dans l'espace des trois ans, de faire un ouvrage pour le
musée que je veux former. Les sculpteurs feront un ouvrage
aussi, ainsi que les architectes.

« La plupart des jeunes gens, à l'expiration de leurs trois
années à Rome, ont une commande du gouvernement; mais on
leur donne le sujet, c'est ce que je veux éviter, car c'est entraver
le génie : chacun fera ce qu'il sentira le mieux; dans aucun cas,
les sujets ne seront donnés.

« Si un de ces jeunes gens, sculpteur ou peintre, fait une
grande œuvre, le comité nommé par l'Institut pourra lui accorder
une somme de 5,000 francs, mais pas plus.

« Je ne donne que 4,000 et 3,000 francs, parce que c'est
suffisant pour être à l'abri du besoin. »

— Le ministère des Beaux-Arts avait envoyé en Chine une
mission chargée d'étudier les poteries chinoises au point de vue
technique des couleurs et de l'émaillage. Le correspondant,
M. Bilquin, est aujourd'hui de retour, et vient de rapporter
150 pièces environ. Elles ont été choisies pour les couleurs, et
pour permettre aux artistes de la manufacture de Sèvres d'étu-
dier leur composition. Le plus grand nombre de ces poteries n'ont
aucun intérêt artistique ; car elles sont très-communes et servent
d'ordinaire aux usages domestiques en Chine. Il en est cependant
quelques-unes qui ont des rapports avec l'architecture chinoise.

La direction des Beaux-Arts s'occupe en ce moment de les
classer, et de faire traduire les inscriptions qui se trouvent gra-
vées sur le plus grand nombre. Parmi ces 150 pièces, dont l'uti-
lité au point de vue technique est incontestable, on remarque
surtout des vases, des pots, des ornements, etc. Cet envoi fait
partie d'un ensemble de mesures qui ont pour but d'étendre et
de perfectionner la céramique, aussi bien que la mosaïque. Une
bibliothèque spéciale va être installée, en outre, à la nouvelle
manufacture de Sèvres. Un grand nombre de volumes ont été
déjà réunis par notre collaborateur, M. Champfleury, qui en
termine le catalogue. L'ouverture de la bibliothèque se fera en
même temps que l'inauguration du nouveau musée.

— La fermeture de l'Exposition de l'Union centrale est offi-
ciellement fixée au 20 novembre.

— Dernièrement ont eu lieu, au palais des Champs-Elysées,
des concours de dessin entre les élèves des écoles primaires du
soir, de Paris et du département de la Seine, sous les yeux d'une
commission nommée par l'Union centrale. Il y a eu également
un concours de jeunes filles dans une grande salle située au
troisième étage des bureaux du palais de l'Industrie sous la
surveillance d'une institutrice. Soixante à quatre-vingts jeunes
gens des deux sexes ont pris part à ces concours.

Chaque concours se composait d'une épreuve d'essai, jugée
immédiatement, et d'une épreuve définitive.

Les concours de l'épreuve définitive ont été ensuite expo-
sés publiquement. Il y a, en outre, pour chaque concours, un
premier prix, un second prix et un certain nombre de mentions.

Les prix consistent en diplômes, avec récompense en argent
pour les lauréats, et médaille avec diplôme pour l'école à laquelle
ces lauréats appartiennent.

Il y a enfin le grand prix de voyage, ainsi nommé parce qu'il
consiste en une somme de huit cents francs, destinée à per-
mettre au lauréat de faire un voyage pour développer son
instruction.

Il se composait de deux épreuves : l'épreuve d'essai, pour
laquelle les concurrents ont eu une journée, et l'épreuve défini-
tive, pour laquelle ils ont eu quatre journées.

— On vient de disposer au musée Carnavalet les deux statues,
la Force et la Prudence, qui décoraient la façade du vieil hôtel du
préfet de police. Cet hôtel, qui limitait au couchant la cour de
la Sainte-Chapelle, avait été détruit par les incendiaires de 1871.
Il n'en était resté que le portique qu'on a dû faire disparaître il
y a quelques mois.

Sur l'emplacement qu'occupait l'ancien hôtel, on doit construire
un bâtiment pour y installer l'une des chambres de la cour
d'appel.

— On sait que des recherches sont faites en ce moment dans
les églises et autres établissements des départements, relativement
à l'inventaire des richesses artistiques de la France.

En ce qui concerne seulement les tapisseries, on a découvert
qu'il en existe dans les magasins une quantité considérable,
parmi lesquelles on peut citer déjà :

Au trésor de la cathédrale de Sens, un antependium ou
devant d'autel du moyen âge, meryeilleux de conservation et de
finesse.

A Orléans, la tapisserie historique de Jeanne d'Arc.

A l'hôpital d'Auxerre, une tenture représentant la légende
de saint Germain, d'une fort belle conservation, peut-être celle
donnée par Jean Baillet, évêque d'Auxerre, de 1477 à 1513.

A l'hôpital de Beauue, les fragments de la belle tapisserie
donnée par Guigone de Salin, en 1460.

A Beauvais, une suite de tapisseries du xvie siècle, apparte-
nant à la cathédrale.

A Conques, une magnifique tenture, représentant la légende
de sainte Foy.

A Nancy, une des tapisseries de la tente de Charles le Témé-
raire.

A Saint-Maurice de Chinon, une tenture de sept pièces, très-
curieuse.

D'autres tapisseries historiques existent encore à Dôle, à
Chalons, à Clermont, etc.

— On a annoncé cette semaine le mariage du célèbre paysa-
giste Diaz. L'illustre artiste a aujourd'hui soixante-sept ans.

— Notre collaborateur, M. Ch. Yriarte, vient de publier à la
librairie Pion un très-intéressant volume intitulé Bosnie et Her-
zégovine rempli de documents et d'impressions éprouvées par un
homme qui sait voir. Il est orné de croquis et de dessins faits
par M. Yriarte lui-même et plusieurs sont tout à fait réussis de
verve et d'allure.

— Nous sommes bien en retard avec les livres d'art édités
actuellement par la librairie Didot. L'un d'eux surtout, Paris à
travers les âges, qui est publié par livraisons, mérite l'attention
sérieuse des amateurs. Le troisième fascicule qui vient de paraître
est une monographie du quartier du Louvre. Sans parler du
texte qui est dû à la plume du spirituel érudit M. Edouard
Fournier, les gravures, les planches chromolithographiques, d'un
puissant intérêt au point de vue historique, sont choisies et exé-
cutées avec un soin qui mérite les éloges des connaisseurs. Nous
en parlerons prochainement.

— M""' Michelet, la veuve du grand écrivain, met au con-
cours, à l'école des Beaux-Arts, un projet de monument funèbre
destiné à la tombe de son mari.

Ce ;monument, dont le sujet a été fourni par Mm" Michelet,
sera composé d'une colonne en marbre sur laquelle sera placé le
buste de l'auteur de l'Insecte, de la Mer, de l'Oiseau.

Deux médailles creusées dans le socle serviront de cadre, l'un
 
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