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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Leroi, Paul: Les parias du salon, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0131

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LES PARIAS DU SALON

( fin'.)

x.

notre prime.

Cherchez bien et vous ne découvrirez personne
qui ait un clavier plus étendu, ni qui en tire de plus
multiples harmonies, des effets plus variés, plus
imprévus, des accords plus piquants, des notes plus
audacieuses, des inspirations d'une fantaisie plus
magistrale que ce virtuose incomparablement doué
qui s'appelle Charles Waltner, un vaillant qui paraît
téméraire parce qu'il marche droit aux difficultés,
les attaque résolument de front et les enlève avec une
verve endiablée; ce téméraire-là est tout simplement
un artiste très-sûr de lui-môme, pour qui la morsure
n'a point de secrets, qui se joue du burin et de la
pointe sèche, les unit, les marie à son gré et fait'
vraiment trembler devant lui ce cuivre que son étour-
dissante certitude déchire littéralement par copeaux.

Comme toutes les organisations d'élite, M. Walt-
ner s'élève et grandit sans cesse au point de dé-
router ceux-là mêmes qui se croient le mieux initiés
aux ressources infinies de son talent prompt entre
tous à s'assouplir, à se métamorphoser en raison des
sujets auxquels il s'attaque, mais pour cela il lui
Fac-simiie d'un croquis de h. Regnauit, d'après des sculptures faut être face à face avec un autre tempérament

de la cathédrale de Burgos, en Espagne 2.

qui l'invite à la lutte, l'excite, le provoque et le
passionne pour la victoire. Inspirez-lui le désir de vaincre, il vaincra et d'autant plus facilement,
d'autant plus rapidement que le succès semblait être plus malaisé ; en revanche une éclipse se pro-
duira en lui, malgré ses très-sincères efforts, s'il est obligé d'interpréter une œuvre alanguie. Le
Salon a témoigné à l'évidence de ces deux vérités. S'il nous laissait entrevoir du Waltner énervé par
M. Bida, il nous montrait l'artiste triomphalement aux prises avec David d'Angers, Quentin de
La Tour et Van Dyck, tantôt fin, délicat, spirituel, ardent, fougueux, puissant, toujours magistral.
Chez lui la griffe du lion ne se dissimule jamais entièrement sous la patte de velours. Il n'en est de
meilleure preuve que cette planche qui reproduit dans les proportions mêmes de l'original l'œuvre la
plus accomplie qu'ait laissée Henri Regnault. Étudiez sérieusement tout ce qu'a produit dans sa si
courte carrière ce jeune homme, incarnation héroïque du dévouement à la patrie, en qui l'art fondait
de si légitimes espérances, et vous constaterez que nulle part il ne les a aussi brillamment justifiées
que dans son Portrait de Mmc la comtesse de Barck. Les Chevaux de Diomède ne sont qu'une très-vaste
toile d'élève de l'École des Beaux-Arts, il y a là d'heureuses promesses, mais rien de plus; ses grandes

1. Voir l'Art, 2e année, tome VI, pages 246,269 et 305, et tome VII, page 73.

2. Nous donnons plus loin les fnc-simile de six autres croquis de H. Regnault, qui font partie de la même série.
 
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