Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

DOI Artikel:
Soldi, Émile: Les camées et les pierres gravées, [2]: histoire d'un art qui tombe
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0289

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES CAMÉES ET LES PIERRES GRAVÉES

HISTOIRE D'UN ART QUI TOMBE

(H|l,|
II

LES RÉFORMES URGENTES.

ujourd hui Fart de la glyptique compte à peine trois ou quatre
artistes de valeur, et quelques habiles pasticheurs ou copistes
des compositions de Prud'hon ou des intailles grecques ; ces der-
niers travaillant généralement pour les bijoutiers de la rue de la
Paix et du Palais-Royal. Les pierres gravées, actuellement en
faveur, sont des onyx à la taille droite, aux couches régulières,
dites nicolo, c'est-à-dire à deux nuances : blanc et noir. La cru-
dité de ces deux couleurs est encore accentuée par un bain chi-
mique, qui ne leur laisse aucune transparence. L'habileté de
métier de nos graveurs est arrivée à un tel point, que tous leurs
efforts sont dirigés vers cette facture minutieuse, étroite et mes-

Lettre tirée d'un Traité de Calligraphie, . -. -. 1 * 1* , « . • , a j

ParlefratcVesPasia„oAmphiareo,deFcrrare(xv1.sicc.c). > d0tlt lâ SCUlptUTC Italienne, qU3nd elle imite la CrOUte du

pain dans le marbre et la peinture de genre avec ses détails
mesquins peuvent seules donner une idée. Le plus triste, c'est que ni le public ni les artistes ne
réagissent contre ce mauvais goût. Les onyx provenant du Brésil sont taillés à Oberstein près
Mayence, qui les débite à toute l'Europe. Après l'Allemagne, c'est l'Italie, et Rome principalement,
qui a la réputation artistique (?) et tient le marché. Elle nous envoie aussi des gravures et des
camées. Tous ceux qui sont allés dans cette ville savent que la pierre gravée en est la première
industrie; industrie est le mot, car il y a une trentaine d'années que Girometti, l'un des derniers
artistes graveurs, est mort. Protégé par Grégoire XVI, doué d'une très-grande habileté, Girometti
fit une série de camées très-remarquables que le pape lui acheta et déposa dans une vitrine de
la bibliothèque du Vatican, où le public est admis tous les jours à les admirer. Ces camées sont pour
la plupart inspirés par des compositions antiques, mais Girometti savait tirer un effet très-varié
des différences de nuances des grandes et belles pierres qu'il a toujours employées.

Il y a trois ans, nous avons encore vu à Rome Odelli, un des anciens rivaux de Girometti. C'était
un beau vieillard de quatre-vingt-douze ans, à la tête fine couronnée de cheveux blancs, droit malgré
son grand âge, plgin de dignité et de noblesse, et dont l'allure un peu triste seyait bien au dernier
représentant d'un grand art mourant. Odelli nous montra précieusement son chef-d'œuvre, un sar-
donyx, merveilleux camée, sur lequel est représenté Apollon sur son char, entouré des Heures, ce
groupe s'enlevant sur des rayons multicolores d'un effet splendide. Odelli nous racontait qu'il n'en
avait jamais trouvé 15,000 francs, prix que l'on donne journellement pour un paysage relativement
banal ou pour une parure équivoque. Il avait passé cinq ans sur cette pierre!

Ii Voir VArt} 2'' année, tome VII, page 221.
 
Annotationen