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Chronique française
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192.
L'ART.
notre jeune école, le Gloria victis, de M. Mercié, et l'Educa-
tion maternelle, de M. Delaplanche, figurent, l'un au square
Montholon et l'autre au square Sainte-Clotilde. Le Jardin du
Luxembourg contient une foule d'œuvres remarquables ignorées
du public.
CHRONIQUE
Allemagne. — En travaillant aux fondations de la nouvelle
clinique pathologique, on a trouvé à Bonn, sur. la plaine
d'exercice que traverse la voie romaine qui mène à l'ancien
camp romain à "Wichelshof, les substructions de plusieurs tombes
romaines, faites à l'extérieur de briques carrées sans mortier,
portant des traces d'incendie, et présentant à l'intérieur des parois
lisses très-bien conservées. Sur l'une de ces parois on a décou-
vert une belle peinture à fresque, qui malheureusement s'est
brisée lorsqu'on a voulu l'enlever. Cette fresque, de 8 pouces de
haut, représente sur fond clair entouré d'une bordure verte et
rouge une scène de combat d'un dessin très-habile et très-
vivant. Sur un cheval emporté une amazone, la lance en avant,
le manteau soulevé par le vent, et de chaque côté des soldats
qui, autant qu'on peut s'y reconnaître au milieu des fragments
de la fresque brisée, semblent repousser une attaque, celle de
l'amazone peut-être. On a trouvé aussi une gracieuse statuette
d'adolescent en bronze, un bas-relief en grès malheureusement
très-endommagé, un petit autel votif, des poteries, des urnes, des
flacons, divers ustensiles et de nombreuses monnaies dont une
très-bien conservée de l'empereur Adrien.
Angleterre. — Nous empruntons à YAcademy les nou-
velles que voici :
M. Rassam présentera prochainement à la Société d'archéo-
logie biblique deux intéressantes plaques de bronze qu'il vient de
recevoir de Ninive. Ces plaques sont de petite dimension, et
paraissent provenir d'une porte. Les figures en « repoussé »
représentent une procession de personnages, qu'une ligne d'or-
nements en rosaces partage en deux groupes, apportant « le tribut
à ma Majesté », ainsi qu'il résulte d'un fragment d'inscription
en caractères cunéiformes. Le travail est d'une bonne époque.
Parmi les récentes acquisitions du British Muséum, cabinet
des estampes, il faut citer l'Œuvre de Bonington.
M. Rajon, qui est sur le point de quitter Londres pour ren-
trer à Paris, achève d'importantes gravures d'après des tableaux
de peintres anglais, notamment le portrait du Dr Pochin par
M. Ouless, la Proclamation de l'empereur Claude, par M. Aima
Tadema, et les portraits de M. Mill, de M. Martineau, du vio-
loniste Joachim et cfu prince de Galles par M. Watts, R. A.
A propos de M. Watts, signalons un amateur de Manches-
ter, M. Rickards, qui se consacre à la collection des œuvres de
ce peintre anglais, phénomène d'exclusivisme assez rare, pour ne
pas dire unique, dans l'histoire des cabinets de tableaux, an-
ciens ou modernes.
Italie. — A l'occasion du 203e anniversaire de la mort de
Salvator Rosa, un banquet a réuni à Naples un assez grand
nombre d'artistes italiens. Une plaque de marbre a été placée
au-dessus de la porte de la maison où naquit le célèbre artiste, à
Arenella, près de Naples. Sur cette plaque est gravée la simple in-
Cet inventaire sera donc une œuvre éminemment utile, au
point de vue historique comme au point de vue artistique. Ce
sera le livre d'or de Paris. Il nous reste à espérer qu'on n'apporte
pas à cette publication les éternelles lenteurs auxquelles l'admi-
nistration est généralement habituée.
ÉTRANGÈRE
scription que voici : « In questa casa nacque Salvator Rosanel 161$.
di 20 di Giugno. » Au banquet, le manuscrit original d'un poëme
satirique de Salvator Rosa, prêté par le comte Borromeo de Mi-
lan, a passé de main en main, et des exemplaires d'une réimpression
de ce précieux manuscrit ont été distribués à tous les convives.
Pays-Bas. — On a commencé à Amsterdam les premiers
travaux pour le grand musée destiné à recevoir les peintures
dispersées aujourd'hui au Trippenhuis, au Musée Vander Hoop,
à l'Athénée, et dans les diverses chambres et greniers de l'Hôtel
de ville. Dans les salles du rez-de-chaussée on exposera les
estampes et les objets historiques conservés dans le Musée du
Oudheidkundig genootschap. Le terrain du nouveau Musée est
très-bien situé, sur un des quais du nouveau quartier près du
Vondelspark. L'édifice sera entièrement isolé et il n'est pas permis
d'ériger des fabriques ou dépôts dans le voisinage immédiat. Il
s'élèvera à 60 mètres de distance du canal; un grand pont sera
construit en face du Musée. Au milieu de l'édifice se trouve un
passage couvert, large de 20 mètres. Il sera construit surtout en
briques, en pierre, en fer et en verre. Une salle d'honneur réunira
les chefs-d'œuvre de l'Ecole hollandaise. Il faudra 6,000 pilotis
pour affermir le terrain. La façade mesure 135 mètres; la pro-
fondeur est de 85 mètres. Deux cours couvertes seront destinées
à exposer de grands fragments d'architecture ou autres antiquités,
soit en nature, soit des moulages. Des locaux sont ménagés pour
une bibliothèque, un cabinet de médailles, des salles d'étude et
pour des copistes.
L'architecte, dont les plans ont été choisis par une commis-
sion composée de magistrats d'Amsterdam, des ryks adviseurs, et
des présidents des deux corporations artistiques d'Amsterdam et
de la Haye, est M. Cuypers.
M. Cuypers est l'artiste distingué à qui a été confiée la tâche
aussi difficile qu'honorable de restaurer le magnifique dôme de
Mayence. Il a construit ou restauré une quantité d'églises catho-
liques, des maisons particulières à Amsterdam — il a presque
créé entièrement la Vandelstraat — et il est en train de bâtir en
ce moment une très-élégante et belle église à La Haye, dans un
style gothique pur et simple, en briques avec une ornementation
sobre en pierre de taille.
Le nouveau Musée sera construit dans un style hollandais
renaissance, en briques et pierre de taille. Au milieu de la façade
s'élèveront deux tours flanquant les arcs qui forment l'entrée du
grand passage.
La disposition à l'intérieur est très-bonne; il y aura une salle
d'honneur, de grandes salles éclairées d'en haut et de petits cabi-
nets situés au nord, éclairés par des fenêtres ; dans ces cabinets,
les parois latérales seront disposées un peu obliquement de ma-
nière à éclairer les tableaux le plus avantageusement.
On espère avoir fini le Musée en cinq années.
•
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
fac-similé d'un dessin de l, Gaucliercl.
L'ART.
notre jeune école, le Gloria victis, de M. Mercié, et l'Educa-
tion maternelle, de M. Delaplanche, figurent, l'un au square
Montholon et l'autre au square Sainte-Clotilde. Le Jardin du
Luxembourg contient une foule d'œuvres remarquables ignorées
du public.
CHRONIQUE
Allemagne. — En travaillant aux fondations de la nouvelle
clinique pathologique, on a trouvé à Bonn, sur. la plaine
d'exercice que traverse la voie romaine qui mène à l'ancien
camp romain à "Wichelshof, les substructions de plusieurs tombes
romaines, faites à l'extérieur de briques carrées sans mortier,
portant des traces d'incendie, et présentant à l'intérieur des parois
lisses très-bien conservées. Sur l'une de ces parois on a décou-
vert une belle peinture à fresque, qui malheureusement s'est
brisée lorsqu'on a voulu l'enlever. Cette fresque, de 8 pouces de
haut, représente sur fond clair entouré d'une bordure verte et
rouge une scène de combat d'un dessin très-habile et très-
vivant. Sur un cheval emporté une amazone, la lance en avant,
le manteau soulevé par le vent, et de chaque côté des soldats
qui, autant qu'on peut s'y reconnaître au milieu des fragments
de la fresque brisée, semblent repousser une attaque, celle de
l'amazone peut-être. On a trouvé aussi une gracieuse statuette
d'adolescent en bronze, un bas-relief en grès malheureusement
très-endommagé, un petit autel votif, des poteries, des urnes, des
flacons, divers ustensiles et de nombreuses monnaies dont une
très-bien conservée de l'empereur Adrien.
Angleterre. — Nous empruntons à YAcademy les nou-
velles que voici :
M. Rassam présentera prochainement à la Société d'archéo-
logie biblique deux intéressantes plaques de bronze qu'il vient de
recevoir de Ninive. Ces plaques sont de petite dimension, et
paraissent provenir d'une porte. Les figures en « repoussé »
représentent une procession de personnages, qu'une ligne d'or-
nements en rosaces partage en deux groupes, apportant « le tribut
à ma Majesté », ainsi qu'il résulte d'un fragment d'inscription
en caractères cunéiformes. Le travail est d'une bonne époque.
Parmi les récentes acquisitions du British Muséum, cabinet
des estampes, il faut citer l'Œuvre de Bonington.
M. Rajon, qui est sur le point de quitter Londres pour ren-
trer à Paris, achève d'importantes gravures d'après des tableaux
de peintres anglais, notamment le portrait du Dr Pochin par
M. Ouless, la Proclamation de l'empereur Claude, par M. Aima
Tadema, et les portraits de M. Mill, de M. Martineau, du vio-
loniste Joachim et cfu prince de Galles par M. Watts, R. A.
A propos de M. Watts, signalons un amateur de Manches-
ter, M. Rickards, qui se consacre à la collection des œuvres de
ce peintre anglais, phénomène d'exclusivisme assez rare, pour ne
pas dire unique, dans l'histoire des cabinets de tableaux, an-
ciens ou modernes.
Italie. — A l'occasion du 203e anniversaire de la mort de
Salvator Rosa, un banquet a réuni à Naples un assez grand
nombre d'artistes italiens. Une plaque de marbre a été placée
au-dessus de la porte de la maison où naquit le célèbre artiste, à
Arenella, près de Naples. Sur cette plaque est gravée la simple in-
Cet inventaire sera donc une œuvre éminemment utile, au
point de vue historique comme au point de vue artistique. Ce
sera le livre d'or de Paris. Il nous reste à espérer qu'on n'apporte
pas à cette publication les éternelles lenteurs auxquelles l'admi-
nistration est généralement habituée.
ÉTRANGÈRE
scription que voici : « In questa casa nacque Salvator Rosanel 161$.
di 20 di Giugno. » Au banquet, le manuscrit original d'un poëme
satirique de Salvator Rosa, prêté par le comte Borromeo de Mi-
lan, a passé de main en main, et des exemplaires d'une réimpression
de ce précieux manuscrit ont été distribués à tous les convives.
Pays-Bas. — On a commencé à Amsterdam les premiers
travaux pour le grand musée destiné à recevoir les peintures
dispersées aujourd'hui au Trippenhuis, au Musée Vander Hoop,
à l'Athénée, et dans les diverses chambres et greniers de l'Hôtel
de ville. Dans les salles du rez-de-chaussée on exposera les
estampes et les objets historiques conservés dans le Musée du
Oudheidkundig genootschap. Le terrain du nouveau Musée est
très-bien situé, sur un des quais du nouveau quartier près du
Vondelspark. L'édifice sera entièrement isolé et il n'est pas permis
d'ériger des fabriques ou dépôts dans le voisinage immédiat. Il
s'élèvera à 60 mètres de distance du canal; un grand pont sera
construit en face du Musée. Au milieu de l'édifice se trouve un
passage couvert, large de 20 mètres. Il sera construit surtout en
briques, en pierre, en fer et en verre. Une salle d'honneur réunira
les chefs-d'œuvre de l'Ecole hollandaise. Il faudra 6,000 pilotis
pour affermir le terrain. La façade mesure 135 mètres; la pro-
fondeur est de 85 mètres. Deux cours couvertes seront destinées
à exposer de grands fragments d'architecture ou autres antiquités,
soit en nature, soit des moulages. Des locaux sont ménagés pour
une bibliothèque, un cabinet de médailles, des salles d'étude et
pour des copistes.
L'architecte, dont les plans ont été choisis par une commis-
sion composée de magistrats d'Amsterdam, des ryks adviseurs, et
des présidents des deux corporations artistiques d'Amsterdam et
de la Haye, est M. Cuypers.
M. Cuypers est l'artiste distingué à qui a été confiée la tâche
aussi difficile qu'honorable de restaurer le magnifique dôme de
Mayence. Il a construit ou restauré une quantité d'églises catho-
liques, des maisons particulières à Amsterdam — il a presque
créé entièrement la Vandelstraat — et il est en train de bâtir en
ce moment une très-élégante et belle église à La Haye, dans un
style gothique pur et simple, en briques avec une ornementation
sobre en pierre de taille.
Le nouveau Musée sera construit dans un style hollandais
renaissance, en briques et pierre de taille. Au milieu de la façade
s'élèveront deux tours flanquant les arcs qui forment l'entrée du
grand passage.
La disposition à l'intérieur est très-bonne; il y aura une salle
d'honneur, de grandes salles éclairées d'en haut et de petits cabi-
nets situés au nord, éclairés par des fenêtres ; dans ces cabinets,
les parois latérales seront disposées un peu obliquement de ma-
nière à éclairer les tableaux le plus avantageusement.
On espère avoir fini le Musée en cinq années.
•
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
fac-similé d'un dessin de l, Gaucliercl.