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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Dubouloz, John: Lettres anglaises, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0323

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LETTRES ANGLAISES

(suite1.)

Londres, 12 octobre.

11.

onsieur Victor Champier, qui a publié dans l'Art une étude sur la Cari-
cature contemporaine en Angleterre2, étude fort remarquée ici, a parlé avec
une sympathie à tous égards justifiée d'un des collaborateurs ordinaires
du Punch, M. du Maurier, la plus brillante recrue artistique que l'heureux
journal hebdomadaire de Fleet Street ait faite depuis longtemps. Il m'a
semblé qu'il y avait lieu de revenir sur cette figure anglo-française qui
marie à tant à'humour britannique tant d'esprit parisien, mélange piquant
des notes les plus diverses d'où naît un art très-personnel qui met
constamment en pratique le Castigat ridendo mores avec une science
exempte de tout pédantisme, mais si franchement accentuée que son
imprévu n'est pas une des moindres séductions de ces spirituelles études morales en apparence impro-
visées. Rien n'est moins laissé aux hasards heureux du crayon ou de la plume que ces compositions
profondément fouillées où chaque note est juste, bien à sa place, dit tout ce qu'elle doit dire et de la
meilleure façon de le dire. Les figures d'enfants de M. du Maurier, qui continue excellemment la série
des Enfants terribles de Gavarni, tout en restant profondément original et indépendant, sont la preuve
la plus éloquente de cette science toujours sévère pour elle-même, sous son enjouement. C'est cette
conscience extrême apportée à des créations que le public est trop enclin à tenir pour éphémères par
le seul fait de leur publication dans un journal, qui m'a rangé au nombre des plus vifs admirateurs du
talent de M. du Maurier dès le début de sa collaboration au Punch, et qui m'a fait regarder comme
une bonne fortune d'être chargé d'obtenir pour l'Art le précieux concours d'un artiste d'un tel mérite
et d'attacher à une publication française d'un caractère essentiellement cosmopolite cet Anglais né à
Paris, comme s'il tenait à avoir un lien de plus avec la terre natale de son grand-père et de sa grand'-
mère qui émigrèrent à Londres en 1793. J'étais parvenu à décider M. du Maurier à faire un premier
dessin pour l'Art, son Souvenir de Dieppe'3, exposé cette année à la Royal Academj; il nous a ensuite
donné le Portrait de Mrs. Gilbert Scott, l'un des plus francs succès de VExhibition of Works of Art in
Black and White à Dudley Gallery1. j'insistai auprès de lui afin que sa collaboration cessât d'être inter-
mittente pour devenir régulière, et je lui écrivis pour lui demander des renseignements autobiographi-
ques dont les plus sûres informations n'égalent jamais l'intérêt vivant. Dût M. du Maurier m'en vouloir
de l'imprimer tout vif, je vous envoie sa lettre que je vous engage à faire autographier pour la publier
en même temps que la Leçon de Danse, le nouveau dessin que l'artiste a terminé pour l'Art et quirepré-

1. Voir l'Art, 2" année, tome VII, page 193.

2. Voir l'Art, irc année, tome II, page 300.

3. Voir VArt) 2' année, tome VI, page 280.

4. Voir l'Art, 2' année, tome VI, page 184.

Lettre tirée d'un Ovule de l6jl.
 
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