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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Sarcey, Francisque: Théophile Gautier: Critique de Théatre
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0384

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THÉOPHILE GAUTIER'

CRITIQUE DE THÉÂTRE

hkophile Gautier est entré à la Presse en qualité de feuilletoniste
dramatique vers le mois de juillet 1837, et depuis lors il n'a guère
cessé d'écrire, soit dans le journal où il avait débuté, soit dans le
Moniteur, soit plus tard dans l'Officiel, ces articles hebdomadaires que
l'on appelle en général des lundis à cause du jour où ils ont coutume
de paraître. Comme Gautier est mort deux ans après la guerre, il a
donc pendant trente-cinq ans exercé ces fonctions de critique et livré
par chaque année cinquante feuilletons de cinq ou six cents lignes. Ce
serait un peu plus de deux volumes par an, si l'on avait prétendu les
conserver tous à la postérité.
« On me traite de paresseux, me disait un jour cet aimable épicurien de Monselet, mais j'ai déjà
en vingt ans donné plus de lignes au public que Voltaire n'en a écrit clans toute sa vie. »
11 n'y a pas de journaliste contemporain qui n'en pût dire autant.

Théophile Gautier a eu le bonheur de trouver un ami fidèle qui, de son vivant même, a pris soin
de faire un tri dans cet œuvre immense et de réduire à six volumes tout ce qu'il a extrait des feuille-
tons publiés dans la Presse de 1837 à 1852, époque où parut ce choix sous le titre de : Histoire de l'art
dramatique depuis vingt-cinq ans.

C'est par ces six volumes que les hommes de ma génération ont pu connaître Théophile Gautier,
critique de théâtre. Lorsque nous sommes sorti de l'Ecole vers 18^1 et que nous avons pu commen-
cer à suivre les feuilletons de Théophile Gautier, il faut bien avouer que le feuilletoniste de la Presse
commençait à Jouir (si l'on peut employer ce mot dans la circonstance) d'une réputation que je quali-
fierai de déplorable, et qu'il semblait prendre à tâche de la justifier.

t. On sait que les amis de Théophile Gautier lui élèvent Un monument funéraire dont les frais sont payés par une souscription
publique. Nous avons l'heureuse fortune de pouvoir publier dès aujourd'hui le croquis de ce monument.

M. Sarcey a bien voulu écrire pour l'Art à cette occasion une étude sur Théophile Gautier, considéré comme critique de théâtre.
M. About nous a promis une appréciation du talent de Gautier au point de vue de la critique d'art. Nous nous proposions de publier
ensemble ces deux morceaux, malheureusement une circonstance imprévue a empêché M. About de nous donner son étude assez tôt pour
que nous puissions l'insérer aujourd'hui. Noiis la publierons dans quelques jours.

Nous croyons devoir à cette occasion rappeler brièvement, avec leurs dates, les faits principaux de la vie de Théophile Gautier. Né à
Tarbes, le 3 i août 1811, il vint à Paris a l'âge de trois ans, commença ses études au lycée Louis-le-Grand ( 1819), les acheva au lycée
Charlemagne, et se mit à faire de la peinture en suivant les leçons de Rioult. Bientôt il laissa là les pinceaux, et se mit avec ardeur à
faire de la poésie, étudiant de préférence les écrivains du XVIe siècle et cherchant une originalité dans l'archaïsme. Présenté à Victor
Hugo, en 1828, par Sainte-Beuve, il se déclara le partisan enthousiaste du grand poëte et se rangea aussitôt parmi les plus ardents
romantiques. De 1830 date son premier volume de vers, Albertus ou l'âme et le -péché. A partir de cette époque, il se mêle activement au
mouvement littéraire, collabore au Cabinet de lecture, à la France littéraire, où il fait paraître par série ses études des Grotesques qu'il mit
plus tard en volumes, le recueil de petites nouvelles, les Jeune France (1833)^ et surtout le roman, resté célèbre, de Mademoiselle de Mau-
pin (1835). C'est l'époque où il se lie avec Balzac qui l'installe à la Revue de Paris; c'est aussi le temps de l'impasse du Doyenné, le
fameux logement occupé par Gérard de Nerval, Ourliac, Arsène Houssaye et toute la « poétique bohème ». Théophile Gautier se multi-
plie. Il rédige le feuilleton théâtral à la Charte de 1830 et à la Presse, puis au Moniteur et au Journal officiel, où il publie également un
grand nombre de comptes rendus des Salons, de peinture, devient un des critiques de la Revue des Deux Mondes, et se met à parcourir
l'Europe, faisant des pays qu'il visite des descriptions qui sont de véritables tableaux à la plume. Son œil était un objectif dont la puis-
sance défiait celle de la photographie. Il avait été l'un des hôtes assidus du salon de l'aimable M""' de Girardin ; il devint aussi, très-
peu de temps après le 2 décembre i8yi, un des familiers de la princesse Mathilde, qui en fit son bibliothécaire. Après le 4 septembre,
Th. Gautier qui était absent de Paris, accourut dans la capitale bientôt assiégée et y gagna les germes de la maladie qui l'a emporté.
En 1872, il avait reçu du gouvernement de M. Thiers une mission en Italie. Il est mort à Paris le 23 octobre 1872, d'une maladie de cœur.
 
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