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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Weber, Christian von: L'art et l'industrie de l'Allemagne à l'exposition de Munich, [2]
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Powers, Horatio N.: Les trèsors d'art de New-York
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0159

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140

L'ART.

veloppement ; élèves et professeurs sonc plus en rapport avec le
peuple et échappent à l'influence par trop raffinée, théorique et
en quelque sorte débilitante que produisent l'air de la capitale et
le voisinage trop immédiat de l'Académie des Beaux-Arts, de
l'Université et des autres établissements d'instruction supérieure.
Il y a des écoles pour la sculpture en bois dans les districts
alpestres de la Bavière, où la population tout entière semble douée
d'un talent spécial pour ce genre d'industrie, à Werdenfels, Obe-
rammergan, Berchtesgade, des écoles pour l'industrie des tissus
et celle de la poterie dans les provinces franconiennes, etc., etc.,
qui pourraient exercer la meilleure influence si leurs ressources
n'étaient pas trop minimes et si l'on ne s'était pas trop habitué à
les traiter dédaigneusement et injustement. Tous ces établisse-
ments de province, pris ensemble, ne coûtent pas à l'État la
moitié de la somme affectée aux prétentieuses académies d'in-
dustrie de Munich ou de Nuremberg, où même le nombre des
élèves, comparé à celui des professeurs, est singulièrement res-
treint, et rappelle certaines universités de l'Allemagne du Nord où
la moyenne des étudiants de certaines sciences tombe parfois
au-dessous du nombre des professeurs ordinaires et extraor-
dinaires et des privat-docenten (agrégés). De plus, ces établisse-
ments provinciaux ne profitent que peu ou point du capital artis-
tique entassé à Munich et à Nuremberg; les musées industriels
et artistiques de ces deux villes n'exercent sur eux aucune
influence, n'existant pour ainsi dire pas pour eux. Il n'y a pas
de direction artistique centrale (on sait qu'il est insignifiant que
toutes les écoles relèvent du ministère de l'Instruction publique
et des Cultes, la centralisation étant en ce cas purement adminis-
trative et de simple formalité), tout est abandonné au hasard, au
bon vouloir et au jugement des directeurs et des professeurs de
ces écoles isolées.

En Autriche, où l'enseignement artistique et industriel a
atteint le niveau le plus élevé et apporté les résultats pratiques
les plus satisfaisants, on a suivi un tout autre système. Le mau-
vais état des finances de l'empire interdisait tout d'abord le luxe
d'expérimentation et les visées trop hautes de Munich, sans tou-
tefois nécessiter la parcimonie révoltante qui était et est encore,
en grande partie, de mode en Prusse pour tout ce qui touche les
intérêts des Beaux-Arts et de l'enseignement artistique. On a sur-
le-champ visé au pratique, et les résultats accomplis en quelques
années, les progrès réalisés, parfois depuis une époque bien
récente, l'année 1873, date de l'Exposition universelle de Vienne,
sont vraiment étonnants. Dès la fondation du Musée industriel de
Vienne et de son Ecole centrale, on conçut et exécuta l'idée tout

| aussi pratique que juste de mettre en rapport direct avec ces
institutions toutes les écoles spéciales de la Cisleithanie, d'établir
et de maintenir une centralisation artistique et technique. Toutes
ces écoles spéciales du Tyrol, de la Bohême, des archiduchés
autrichiens, quel que soit leur but particulier, travail du bois,
du marbre (Tyrol); bijouterie, cristallerie, tissus (Bohême); fabri-
cation des dentelles, broderies, maroquinerie, etc. (Vienne),
dépendent du musée autrichien de Vienne, reçoivent régulière-
ment de lui gravures, copies, modèles de toute sorte; leurs pro-
grès, leurs besoins, les changements nécessaires sont constatés
par des expositions régulières de leurs produits dans les salles du
musée, etc. Cela a eu pour effet, à peine après l'écoulement de
quelques lustres, de donner à la production industrielle et artis-
tique de l'Autriche un cachet d'ensemble et d'originalité qui par-
tout la fait remarquer et reconnaître, et qui la préserve de
Fémiettement, du manque de style et d'unité qu'on trouve géné-
ralement chez ses voisines, l'Allemagne et l'Italie. Il n'est pas
douteux qu'aujourd'hui les produits de l'industrie artistique
d'Autriche aspirent déjà à prendre leur rang et leur place à côté
des meilleurs produits français et qu'ils ont laissé bien loin der-
rière eux la concurrence allemande et italienne. C'est que les
Autrichiens, moins convaincus de leur propre supériorité intel-
lectuelles, moins amoureux de préjugés et d'opinions toutes faites
que leurs voisins du Nord ont compris que, dans le domaine de
l'art comme ailleurs, l'individualisme poussé à l'excès ne mène à
rien, que l'union fait la force, qu'un style national, bien défini,
facilement reconnaissable partout, est l'élément le plus nécessaire,
le plus indispensable au développement et à la prospérité de l'in-
dustrie artistique ; ils ont compris à quelles sources s'alimente le
goût français qui fait la prospérité et la gloire des plus belles
industries de la France, et ils ont essayé et fait de leur mieux
pour imiter un exemple reconnu comme classique. C'est ainsi
qu'avec des ressources relativement très-faibles et malgré les
grandes difficultés que fait naître la diversité des langues, des
races, du climat, des produits naturels, ils ont acquis la base
indispensable pour le développement d'une industrie artistique
saine, solide et vraiment nationale. Ce que l'Autriche, le pays

1 classique du morcellement des nations et des races a su acteindre,
sera-t-il atteint par l'Allemagne homogène et unie? Il est impos-
sible de répondre oui ou non à cette question, mais en tout cas,
l'exposition allemande de Munich en est la preuve, il lui reste
beaucoup, presque tout à faire, et il faudra qu'elle fasse vite
pour arriver à temps.

Christian von Weber.

LES TRESORS D'ART DE NEW-YORK

(Correspondance particulière de l'Art.)

La ville de New-York a tenu à célébrer à sa manière le
centenaire de l'indépendance des États-Unis. N'ayant pu obtenir
l'Exposition universelle, attribuée à Philadelphie, elle s'est donné
une exposition spéciale d'œuvres d'art empruntées aux collec-
tions particulières de ses amateurs les plus distingués. Pour vous
donner une idée exacte de l'origine et du caractère de cette Cen-
tennial Loan Exhibition qui, ces trois derniers mois, a été l'une
des principales attractions de la métropole américaine, je ne puis
faire mieux que de vous traduire ce passage du rapport officiel
du Comité d'organisation :

« L'Exposition actuelle a pris son origine dans cette pensée
que la ville de New-York ne pouvait, pendant la période des
fêtes du Centenaire, se contenter de ses ressources ordinaires, et
qu'elle devait quelque agrément exceptionnel aux visiteurs que
ces fêtes ne pouvaient manquer de lui amener. On se dit que ce
but ne pouvait être plus efficacement atteint que par une exposi-
tion de tableaux prêtés par les particuliers dont les collections

New-York, 15 octobre.

ne sont pas accessibles au public. On savait que bon nombre de
nos concitoyens possèdent des œuvres d'une réelle valeur, que
nos galeries privées abondent en richesses artistiques, et il
paraissait probable que, si les possesseurs de ces richesses con-
sentaient à se priver momentanément d'une partie de leurs tré-
sors, il en résulterait pour la généralité du public une source
incomparable d'intérêt. L'appel adressé à nos concitoyens a été
entendu, et leur générosité a permis au Comité qui avait pris
l'affaire en main d'ouvrir une exposition d'œuvres d'art sans
précédent jusqu'ici, croyons-nous, sur le continent américain. »

Il est juste de constater que l'Exposition doit surtout son
existence et son succès à l'initiative et à l'influence d'un éminent
homme de lettres, M. Parke Godwin.

Des 578 tableaux réunis par le Comité, 398 sont exposés à
l'Académie de dessin de New-York, et les autres au Musée métro-
politain (Metropolitan Muséum of Art). Les galeries de cinquante
citoyens distingués sont représentées. M. John Taylor Johnston
 
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