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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Genevay, Antoine: Joseph Vernet, [1]
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JOSEPH VERNET

(SUITE1.)

evenons aux jours où nous avons laissé Joseph. Il travaillait les-
tement, joyeusement; il était devenu le centre et le boute-en-
train de la colonie des artistes français ; Soufflot, Vien, Boudard,
Subleyras, qui nous a laissé de si charmantes choses, sont ses
amis; on chasse, on peint, on pêche, on va même au cabaret, on
y boit du vin d'Albano, on y rit, mais pas trop haut, d'une façon
décente, et la dépense n'est pas trop forte, ainsi que le témoignent
les comptes de Joseph. La belle Virginia est souvent de ces parties;
ce sont les plus aimables. L'artiste a mille raisons de se montrer
en belle humeur; de tons les côtés lui arrivent de bonnes nou-
velles, dans tous les pays son talent est apprécié, ses toiles recher-
chées ; en 1746, pour la première fois il a exposé à l'exposition de Paris, et la critique a comparé
son talent à celui de Claude Lorrain; il eût été bien exigeant de demander plus2.

En envoyant à l'exposition de Paris, il ne faisait d'ailleurs que témoigner sa reconnaissance à
l'Académie, qui l'avait reçu Agréé en 1745.

Peut-être trouvait-il aussi que son séjour avait assez duré; il était revenu plusieurs fois en Pro-
vence, à Marseille, où il comptait bon nombre d'amis et d'amateurs passionnés de sa peinture. En 1753
il se trouvait dans cette ville, il eut la pensée de se rendre à Paris pour terminer une négociation
ébauchée avec le frère de cette demoiselle Poisson, qui sous le nom de marquise de Pompadour, était
devenu le premier ministre des amours et des plaisirs de Louis XV. Trop heureuse eût été la France,
si là s'était borné son rôle! A Rome, ce frère de la favorite qui alors s'appelait de Vandières, en
attendant qu'il fût titré marquis de Marigny, avait parlé à Joseph de peindre pour le roi tous les grands
ports de France. Repris comme nous venons de le dire, ces pourj>arlers aboutirent; Vernet consentit à
se charger de ce grand travail. Cette célèbre collection devait primitivement se composer de vingt
tableaux; postérieurement ce nombre fut réduit à quinze, Vernet n'en peignit que quatorze 3. Dès que
le marché fut conclu, Joseph reprit la route de Rome, amena sa famille, y compris son beau-père,
s'installa à Marseille en octobre 1753, et se mit à l'ouvrage. Dans le premier tableau de la collection,
le Port de Marseille vu de la Tête de More, il s'est représenté avec tous les siens.;

Nous n'avons pas l'intention de suivre Vernet à Marseille, à Toulon, à Cette, à Bordeaux, à
Bayonne, etc., ce serait trop long; mais nous devons examiner comment il comprit sa tâche. Dans une
pièce que le temps a conservée, outre les conditions pour ainsi dire matérielles du traité, le prix,
l'époque de livraison, l'itinéraire à suivre par le peintre, qui devait exécuter sur place, M. de Marigny
se préoccupait de la composition même de chaque toile. Ce qu'il veut, c'est le portrait du port, des
mâts, jetées, fortifications; de l'eau, et des navires de forme spéciale à chaque contrée qui le sillon-

1. Voir l'Art, a" année, tome VI, pages 2J4 et 307.

2. Depuis 1746, Vernet n'a cessé d'exposer; nous avions pensé à relever ses tableaux qui passèrent ainsi sous les yeux du public
l'énumération eût été trop longue. Nous renvoyons les curieux à la collection des livrets du Salon, depuis 1699 jusqu'en 1801, qu'un
collaborateur de l'Art, M. j. j. GuifïYey, a eu l'excellente idée de rééditer avec des notes très-précieuses et avec une table. Cette réimpres-
sion est un grand service rendu aux amateurs et aux critiques pour qui elle est indispensable.

3. Au Louvre, — Ecole française, du n° $92 au n° 606. —Ces toiles s^nt placées dans une conJitb.i déplorable, on ne les voit pas;
il serait digne de M. le Directeur du Musée de les mettre en meilleure place. — Le Louvre possède quarante tableaux de j. Vernet.
 
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