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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0111

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CHRONIQUE FRANÇAISE

— On sait que le ministère des Beaux-Arts a entrepris ia
rédaction d'un Inventaire général des richesses artistiques de la
France. Nous avons eu déjà l'occasion de parler de ce grand
travail, qui doit comporter trois divisions : les peintures et des-
sins ; les sculptures; les objets d'arts qui ne rentrent pas dans ces
deux premières classes, notamment les émaux, l'orfèvrerie, les
vitraux, les meubles sculptés, etc.

A ce propos, M. Dufaure vient d'adresser aux évêques une
circulaire pour les prier de faciliter les recherches des rédacteurs
des catalogues dans les églises et les autres monuments reli-
gieux :

i L'inventaire des monuments civils de nos provinces est en
cours de publication, dit le ministre des cultes, et, grâce aux
instructions de S. Em. le cardinal Guibert, ainsi qu'aux disposi-
tions prises par MM. les curés de Paris, l'étude des églises de
cette ville est terminée et sous presse; Votre Grandeur trouvera
même, dans les documents joints à cette circulaire, l'inventaire
de l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois. La direction des
Beaux-Arts se propose d'entreprendre immédiatement l'examen
et la description des objets d'art conservés dans les cathédrales,
églises et chapelles des autres diocèses, et elle désire que je
demande à Votre Grandeur de vouloir bien concourir à cette
entreprise nationale, soit en facilitant les recherches des membres
de la commission, soit en suivant l'exemple de NN. SS. les évê-
ques de Nîmes, Tarentaise et Coutances, qui ont fait préparer
par MM. les curés et desservants, ou par les architectes et
artistes de leur diocèse, une série de monographies que les
inspecteurs des Beaux-Arts n'ont eu qu'à réviser.

« Dans la pensée que Votre Grandeur accueillera favorable-
ment cette ouverture, j'ai l'honneur de lui envoyer divers docu-
ments qui lui permettront d'apprécier l'œuvre que je signale à sa
bienveillante attention et d'adresser des instructions précises à
son clergé. Les plus importantes de ces pièces pourraient être
imprimées utilement dans une de ces revues diocésaines qui
reçoivent les communications des secrétariats des évêchés et qui
s'occupent, souvent avec succès, de l'archéologie et de l'histoire
locales. »

— Le 29 septembre dernier a eu lieu avec une grande so-
lennité la distribution des récompenses aux exposants de Phila-
delphie. Voici la liste des exposants français du département des
Beaux-Arts (peinture, sculpture, gravure, dessins, architeccure et
décoration) qui ont obtenu des récompenses à l'exposition de
Philadelphie :

Peinture à l'huile. — Bartholdi (Frédéric Auguste), Becker
(Georges), Breton (Emile), Brunec-Houard (Pierre Auguste),
Carrier-Belleuse (Pierre), Cassagne (Armand Théophile), Co-
merre (Léon), Comte (Pierre Charles), Coninck (Pierre de),
Coroenne (Henri), Couder (Emile Gustave), Curzon (Pierre
Alfred de), Dameron (Emile Charles), Daubigny (Karl Pierre),
Deshayes (Charles Félix Edouard), Dupré (Léon Victor), Duran
(Carolus), Gudin (Théodore), Harpignies (Henry), Jacomin
(Alfred Louis), Jacquand (Claudius), Jundt (Gustave), Landelle
(Charles), Luminais (Evariste Vital), Pabst (Camille Alfred),
Perrault (Léon), Plassan (Antoine Emile), Princeteau (René),
Priou (Louis), Rosier (Amédée), Sain (Edouard Alexandre),
Schenck (Auguste Frédéric Albrecht), Véron (Alexandre René),
Yvon (Adolphe), Zier (Francis Edouard), Zuber-Buhler (Fritz).

Dessins, aquarelles, etc. — Bellet (Jean Joseph), Cassagne
(Armand Théophile), Lalanne (Maxime), Lami de Nozan (Claude
Ernest), Maussion (M1U Elise de).

Sculpture. — Bartholdi (Frédéric Auguste), Blanchard (Jules),
Caillé (Joseph Michel), Cambos (Jules), Cordier (Charles),
Doublemard (Amédée Donatien), Gobineau (Joseph Arthur,
comte de), Heller (Florent Antoine), Moreau-Vauihier (Augus-
tin), Moulin (Hippolyte), Ross (Alfred), Vasselot (Anatole Mar-
qtiet de).

Gravure. — Lalanne (Maxime).
Architecture. — Crépinet (A.).

Parmi les autres exposants français récompensés, citons en-
core la manufacture de Sèvres et celle de Saint-Gobain.

—■ M. Chapu vient d'envoyer à Lausanne le buste de Charles
Gleyre, le peintre regretté qui est mort à Paris, il y a deux
ans. Ce buste est en marbre de Paros. Il avait été commandé par
un comité qui s'était constitué l'an dernier pour élever un mo-
nument funéraire à la mémoire de Gleyre, né en Suisse. Sur le
piédestal est inscrit le nom du peintre, la date de sa naissance
et de sa mort, et une dédicace de ses amis et admirateurs.

— La magnifique fontaine de la rue de Grenelle, construite
en 1739 par Edme Bouchardon, le célèbre statuaire, va être
transportée au coin de la rue du Bac et du boulevard Saint-
Germain qui doit la traverser. C'est l'administration préfectorale
qui a présenté à l'acceptation du Conseil municipal le projet
nécessaire pour ce changement.

Cette fontaine, qui est l'un des plus beaux ouvrages décora-
tifs de Paris, mais dont beaucoup de gens ignorent l'existence à
la place étroite et obscure qu'elle occupe actuellement, sera ainsi
transportée sur un point où l'effet de la perspective pourra per-
mettre d'apprécier l'ensemble de sa valeur artistique.

— Le Musée de Cluny vient de recevoir un précieux cadeau,
le masque de Dante. Le Bulletin français a donné sur cette
relique d'intéressants détails.

Il y a quelques années, le masque en plâtre moulé sur la
figure du poète mort, fut vendu à Rome. Plusieurs collection-
neurs se disputèrent cette image fidèle, d'un intérêt historique
capital. Le vainqueur, dans ces enchères, fut le chevalier Mor-
gantini. Par un sentiment que l'on appréciera, le riche amateur
comprit que pour la gloire des lettres italiennes, que pour Fhon-
neur de Dante, que pour la vérité historique, un document de
cette importance ne pouvait pas rester dans une galerie particu-
lière, et il se décida à faire mouler quelques reproductions très-
soignées du masque original, qu'il offrit aux principaux musées
de l'Europe.

La figure de Dante est tourmentée ; il semble que chacun
des malheurs de la patrie ait gravé sur le visage du poëte une
ride nouvelle. L'impression produite par le masque est doulou-
reuse. On comprend mieux devant ce plâtre désolé la fiction de
la Descente aux Enfers.

Désormais, ceux de nos peintres qui seront tentés de retracer
quelque épisode de la vie du chantre florentin sauront où trou-
ver leur principale figure. Ils ne commettront plus d'hérésie. Ils
ne seront plus obligés de créer un Dante de convention. Une
visite au Musée de Cluny, un croquis d'album, et ils pourront
rendre sa grande et puissante personnalité.

Il est bien regrettable que nous ne possédions pas des mas-
ques moulés de tous nos grands hommes. Le masque, bien plus
que le portrait, donne les dimensions exactes, le caractère précis,
la pose des muscles. Que de fois, en regardant le masque de
Shakespeare, dont la Comédie-Française possède un exemplaire,
n'avons-nous pas déploré qu'un artiste contemporain de Molière
n'ait pas songé à mouler le visage de l'auteur du Misanthrope !

Nous avons vingt portraits de Molière, nous avons dix gra-
vures qui le représentent. Mignard a peint le poète; Nolin l'a
gravé. Mais ces images du temps ne suffisent pas. La meilleure
preuve en est dans le buste de Molière par Houdon, qui tout en
étant une œuvre de génie, n'en offre pas moins un portrait déna-
turé de notre grand poëte comique.

— M. Eugène Miintz, membre sortant de l'École française
de Rome, vient d'être nommé sous-bibliothécaire à l'Ecole des
Beaux-Arts. C'est un érudit actif, jeune, bienveillant, qui pourra
rendre de grands services à tous les chercheurs.

— Le Conseil municipal de La Rochelle a décidé qu'une des
rues de la ville porterait le nom de Fromentin. On sait que le
 
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