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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Pinchart, Alexandre: L' histoire de la tapisserie, [3]: 5e Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts
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Bernard Lépicié
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0248

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BERNARD LÉPICIÉ.

21 i

— l'Histoire de la Passion de Notre-Seigneur; — l'Histoire de Troie; — l'Histoire de l'Apocalypse; —
l'Histoire du roi Clovis ; —• l'Histoire d'Annibal; — la Bataille de Liège; ■— l'Histoire de Daj'id et de
Goliath; — l'Histoire d'Esther;— Deux tentures « à boscaige », ouvrage d'Audenarde, l'une de huit,
l'autre de neuf pièces ; — la tapisserie de Pomone; — celle des Sept Merveilles ; — les Dou\e Pairs; —
les Sept Ages; — les Neuf Preux ; — les Neuf Preux et les Neuf Préuses ; — le tapis de Joseph le Juste;
■— l'Arbre de Jessé, et quelques autres dont le sujet n'a pu être déterminé. Une notable partie de
ces tentures périrent dans l'incendie de 17 31 qui détruisit tant d'objets d'art, tableaux et sculptures de
prix, meubles, etc., que les archiducs Albert et Isabelle surtout s'étaient plu à réunir au palais de
Bruxelles

Alexandre Pinchart.

BERNARD LÉPICIÉ

n était artistes de pères en fils dans la famille des Lépicié : parmi les jouets
de son enfance, Bernard Lépicié trouva les vieux burins paternels. De bonn»
heure il apprit à s'en servir. Il s'adonna aussi à la peinture et à la culture des
lettres ; c'était un esprit ouvert à toutes les impressions de l'art; il aimait le
beau, et comme l'amour est la plus belle chose du monde, il devint amoureux.
Son Iris accepta d'autres hommages ; il s'enfuit en Angleterre, où, par bon-
heur , avec Bosc et autres il grava les célèbres cartons d'Hamptoncourt.
Rentré en France, il acheta une charge à Rennes, mais il la quitta bientôt, et
suivit pour ne plus, la quitter la carrière où il devait se créer une juste réputation. Il fit mieux
encore, il épousa une jeune fille de seize ans, René Élisabeth Marlié, qui s'assit bravement à
l'établi de son mari, et nous a laissé des gravures qui ne sont ni sans mérite ni sans grâce. Lépicié
eut bien vite conquis un nom; en 1738 il entrait à l'Académie; trois ans après il en devenait le secré-
taire-historiographe, et professeur des élèves protégés par le Roi pour l'Histoire, la Fable et la Géo-
graphie. Ces fonctions n'interrompirent point ses travaux. Il grava des tableaux de Jides Romain,
Vertumne et Pomone, de Rembrandt; mais.nous l'aimons bien mieux lorsqu'il reproduit D. Teniers,
Ch. Coypel, Pater, Boucher, Carie Vanloo, Raoux, Chardin, surtout Chardin. Il a traité avec non
moins de bonheur quelques portraits de Rigaud et de Mignard. Son faire est doux, harmonieux, son
dessin correct et souple, sa taille fondue et élégante. Né à Paris en 1698, il y mourut en janvier 1755,
laissant un fils digne de lui.

Nicolas Bernard Lépicié vint au monde en 173 5 ; il se destina d'abord à la gravure, mais la fai-
blesse de sa vue le contraignit à s'adonner exclusivement à la peinture. Carie Vanloo fut son maître ;
et de très-bonne heure, il exposa ses productions à la critique. Diderot ne la lui ménagea pas; il attaqua
rudement son tableau de la Descente de Guillaume le Conquérant en Angleterre, et ne fut pas plus bien-
veillant pour sa toile de Saint Cre'pin et Saint Crépinien, dans laquelle il ne voulait voir qu'un pastiche
de Lesueur. Or Diderot avait horreur du pastiche. L'Académie de peinture, ainsi qu'il arrivait souvent,
ne fut pas de son avis; estimant Lépicié, elle l'agréa en 1768, et, l'année suivante, elle le nomma
adjoint à professeur. Son pinceau très-leste, très-habile, en passant par l'Histoire, allait du sacré au
profane; il peignait tour à tour Adonis changé en anémone, la Visitation, Narcisse changé en fleur, Saint
André, Saint Denis, Sainte Élisabeth, Saint Louis avec son chêne; c'est de rigueur, point de chêne,
point de s.aint Louis. Dans ces tableaux il y a d'excellentes qualités, mais il y manque précisément
celle que l'on devrait y rencontrer, le sentiment religieux.

i. Nous avons cru devoir joindre à cet article la reproduction de quelques tapisseries plus modernes des Gobelins, bien que notre
collaborateur n'en ait pas parlé. Elles figurent à l'Exposition de l'Union centrale} et permettront à nos lecteurs d'établir d'utiles comparai-
sons. (Note de la Rédaction.
 
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