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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Pinchart, Alexandre: L' histoire de la tapisserie, [2]: 5e Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0196

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L'HISTOIRE DE LA TAPISSERIE

(suite1.)

5e EXPOSITION DE V UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS

APPLIQUÉS A L'INDUSTRIE

LES TAPISSERIES DES DUCS DE BOURGOGNE, ET DES ROIS D'ESPAGNE, LEURS SUCCESSEURS,

JUSQU'A PHILIPPE II.

armi les richesses de toute nature que les puissants ducs de
Bourgogne avaient accumulées pendant près d'un siècle qu'a duré
leur domination, il n'en est pas dont les archives nous aient transmis
de souvenirs plus précis que les tapisseries de haute lisse. Des
inventaires les mentionnent ou les décrivent ; souvent leurs
dimensions s'y trouvent. Les comptes ou des quittances nous
apprennent à quels fabricants elles furent achetées, comment
elles étaient travaillées, et combien elles ont été payées. L'indica-
tion du sujet dans ces documents ne laisse pas de doute sur leur
identité avec celles que citent les inventaires.

Tout ce que Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le
Bon et Charles le Téméraire avaient réuni dans les splendides

(Collection Bornum.) +

palais et châteaux qu'ils possédaient çà et là en Flandre, en Bra-
bant, en Artois, en Hollande, en Bourgogne et en Franche-Comté, ne parvint pas à leur héritière
Marie, ni, plus tard, à son fils Philippe le Beau, roi de Castille. Je pourrais désigner de nombreux dons
d'objets d'art et surtout d'orfèvreries faits à des ambassadeurs, à des messagers, à des églises, etc.;
il y aurait aussi une nomenclature à présenter des joyaux de toute espèce qui furent engagés aux
Lombards dans des moments où l'argent faisait défaut dans les caisses du souverain.

Les tapisseries étaient généralement tendues et garnissaient les murailles; elles n'entraient pas
dans la catégorie des choses que l'on offrait en garantie aux banquiers d'alors. Celles qui ont été don-
nées par les ducs de Bourgogne furent achetées directement dans ce but. Voici des exemples :
en 1390, Philippe le Hardi envoie, pour être offerte à Valentine de Milan, qui venait d'épouser
Louis, duc d'Orléans, le neveu du prince, une tenture de tapisserie, de fil d'Arias, tissée d'or et
d'argent de Chypre, où l'on voyait la prise de Babylone par Alexandre le Grand. Ce duc d'Orléans
était grand amateur de tapisseries; on peut en juger par l'inventaire de ce qui se trouvait à son
château de Blois. En 1393, les couronnes de France et d'Angleterre étaient en guerre; le duc
Philippe le Hardi, qui représentait le roi Charles VI aux conférences tenues pour amener la paix entre
les deux pays, et pour disposer favorablement les ambassadeurs anglais, leur fit distribuer des tapis
de haute lisse, sur l'un desquels était figurée l'armée de Pharaon engloutie dans la mer Rouge.

Au nombre des tapisseries conservées aujourd'hui dans le palais de Madrid, il y en a quelques-unes
qui remontent évidemment aux temps des ducs de Bourgogne. D'autres datent de l'époque qui s'écoula
entre l'avènement de Philippe le Beau et la majorité de son fils ( 149 5-1515). 11 n'entre pas dans le cadre
de cette notice d'énumérer toutes les tentures dont ces différents princes ont fait l'achat ou dont ils

1. Voir l'Art, 2' année, tome VII, page 43.
 
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