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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0164

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NÉCROLOGIE

Apres une longue et cruelle maladie qui avait nécessité
une opération terrible, Jean-Baptiste Paul Cabet vient de
mourir à Paris le 24 octobre 1876. Il était né à Nuits (Côte-
d'Or), le 2 février 1815, et était parent éloigné du célèbre
Icarien.

Il fit ses études à Dijon et reçut, à l'Ecole des Beaux-
Arts, ses premières leçons de dessin de M. Naigeon. De là
il passa dans l'atelier de sculpture de M. Darbois. En quit-
tant Dijon il se rendit à Paris, où il choisit pour maître
Rude, qui sculptait alors le Départ de l'Arc de Triomphe.
On sait quelle estime et quelle affection il inspira à son
maître qui, en 1853, lui accorda la main de la nièce qu'il
avait adoptée.

Avant cette époque, de 1846 à la fin de 1852, Paul
Cabet, appelé en Russie, avait travaillé à la décoration de
l'église Saint-Isaac à Saint-Pétersbourg, avait exécuté les
bustes de plusieurs membres de la famille impériale de
Russie et avait élevé à Odessa une fontaine monumentale.

Le nombre de ses œuvres est considérable. En voici
la liste à peu près complète :

En 184411 envoya au Salon une statue en marbre : Jeune
Grec sur le tombeau des Thermopyles. Depuis son retour de
Russie il a fait, en 1853 : Hugues Sambin, de Dijon, élève
de Michel-Ange; en 1855, le Petit Dénicheur, figure en
marbre qui lui valut une médaille de deuxième classe.
En 1857, '1 exécuta le Buste de Rude, en bronze, pour le
tombeau du maître, au cimetière Montparnasse, dont il fit,
en 1862, une répétition en marbre pour les Galeries^ de
Versailles, en même temps qu'un buste en marbre de
Mme Rude. A la même époque il terminait quelques œuvres
laissées inachevées par Rude, notamment FHébé et l'Amour
dominateur du monde qui sont au Musée de Dijon, et la Tête
de Christ, qui se trouve au Louvre, dans la salle de la sculp-
ture moderne.

En 1859 il fit un buste en bronze de M. Noisot. Au
Salon de 1861 il recevait une médaille de première classe
pour une Sujanne en marbre.

En 1860 il donna au Tribunal de commerce de Paris une
figure symbolique en pierre le Commerce maritime. Il con-
courut à la décoration des bâtiments qui relient le Louvre aux
Tuileries, par un assez grand nombre de figures en pierre :
Un Vendangeur et une Diane chasseresse qui ornent les con-
structions du côté du quai ; la Pêche et la Baigneuse,
mêmes bâtiments, du côté de la cour; le Triomphe d'Amphi-
trite, la Toilette de Vénus, qui décorent les frontons du
côté du quai, et. enfin, il sculpta le Chant et la Musique,
pour le fronton d'une des extrémités de la façade latérale du
pavillon de l'Empereur, au nouvel Opéra.

Une autre figure en pierre, le Réveil du Printemps, avait
été exécutée, en 1863, Po;ir 1* cour dite du Manège au
Louvre; la même figure, exécutée en marbre, a été envoyée
à l'Exposition de Dijon. Elle appartient aujourd'hui au
Musée de Dijon.

Risipisenza [la Jeune Fille à la Colombe) date du Salon
de 1869.

MDCCCLXXI a figuré en plâtre au Salon de 1872. Elle
a valu à son auteur une médaille à l'Exposition universelle de
Vienne et a été acquise par l'administration pour être exécu-
tée en marbre. Nous en donnerons dans un prochain numéro
une reproduction à l'eau-forte.

Au Salon de 1875, Cabet avait exposé la Théologie,
figure en pierre pour l'église de la Sorbonne et un Buste en
plâtre de M. Peyrat.

Tout le monde connaît l'acte de vandalisme auquel a
donné lieu la statue de la Résistance, figure en pierre qui
avait été commandée à l'artiste par le Conseil municipal de
Dijon pour couronner le monument commémoratif du combat
du 30 octobre 1870. Cabet avait voulu représenter la ville
de Dijon, un drapeau à la main, marchant à l'ennemi. On a
tenu à y voir un emblème des sentiments républicains du
sculpteur, et, au mois d'octobre 1875, la statue, précipitée
de son piédestal, se brisa en éclats. Cabet n'a pas vu la répa-
ration qui lui était promise. On sait que, par ordre du Conseil
municipal de Dijon, un nouveau modèle de la Résistance va
prochainement reprendre la place du premier, et cette fois
on n'a pas à craindre le renouvellement du scandale de l'an-
née dernière.

Paul Cabet était membre du jury de l'Ecole des Beaux-
Arts, et depuis 1864 il a toujours été appelé par la confiance
et l'estime des artistes, ses confrères, à faire partie du jury
des expositions annuelles.

Comme artiste, il a religieusement continué la tradition
de Rude, ne croyant pas que la sculpture fût plus que les
autres arts condamnée à ressasser les sujets de l'Olympe
grec et romain. Ses œuvres sont inspirées par un sentiment
tout moderne, et plus d'une fois il a trouvé une expression
vive et puissante. Comme homme, il avait suscité les plus
honorables sympathies ; il était difficile de le connaître sans
aimer cette jnature profondément bonne et loyale. Jusqu'à
la fin, il travailla avec une ardeur qui s'explique par l'amour
et le respect qu'il avait pour son art. Au moment où la mort
est venue le frapper, il mettait la dernière main à un groupe
en marbre. Saint Martin, pour la décoration du Panthéon.

— Le 19 septembre est mort à Milan le célèbre graveur
et lithographe italien Michèle Fanoli, élève du comte Cico-
gnara. En 1848, il obtenait à l'exposition de Paris une
médaille de première classe. Fanoli a reproduit par la litho-
graphie l'œuvre de Canova et plusieurs tableaux de peintres
italiens et trançais. Après avoir habité Paris pendant plusieurs
années, il était rentré en Italie en 1860, appelé par le ministre
Mamiani, pour fonder une école de lithographie à l'Acadé-
mie des Beaux-Arts de Milan. \]lllustra-(ione italiana de
Milan publie un portrait de cet artiste d'après un beau buste
de F. Villa. Fanoli est mort pauvre, léguant une collection
nombreuse de dessins et d'esquisses à l'Académie des Beaux-
Arts de Venise.

ERRATA

Deux erreurs typographiques nous ont tait, écrire page 107) Chabard pour Thabard et (page 120, 2e colonne, ligne 26)
Hermann pour Ehrmann.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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